Mad Love
ÉVÉNEMENT.
[ Captures d’audace ]
★★★★
texte
Élie Castiel
Dans la première proposition, Bad Seed, l’énergique chanteuse-Jazz Dawn Tyler Watson convoque, consciemment ou son contraire, M. Jackson et N. Simone – Je n’ose pas écrire leur prénom. Les deux icônes s’ajoutent éthiquement à la voix diaphane et inspirée également du « Negro Spiritual » de l’âge d’or émanant de l’artiste vocale. Épure et dynamisme se complétant l’une et l’autre. Des fleurs de tous genres, ou presque, servant de guide décoratif, l’enveloppent, vêtue simplement, sans chichi, sa gorge déployée seule compte. Elle est assise. Puis elle se lève, fait un tour de piste presque légendaire, juste pour rappeler à la caméra qu’elle possède un corps bien à elle. Effet de mise en scène? Improvisation bien calculée? Toujours est-il qu’elle semble mener ce jeu à doubles tours face à des musiciens mâles concentrés sur leurs instruments, mais tout aussi médusés. Les couleurs vives dominent.
Feels Good ou la pureté du geste, du mouvement fixe, facile pour la caméra. Aucun accoutrement vestimentaire exagéré. Seule s’anime en haut lieu la voix de Watson. Le bleu s’assume.
À cœur(s)
découvert(s)
Elle est tout de noir vêtue, col roulé. Elle interprète Lost. La rose blanche, à droite, sur ses cheveux, lui donne un air d’aristocrate de la chanson. Elle fredonne professionnellement l’amour déchiré, la rupture des sentiments, les soubresauts de l’égarement qui s’affichent avec le temps sans crier gare. L’amour n’est pas nécessairement permanent. Du moins chez beaucoup d’individus.
Elle se reprend, dans ses forces et son ambition d’être femme. Elle dit bien I Look Good, sans ambiguïté; la féminité est conquise, assumée, vécue comme elle se présente au moment. Mais surtout l’égale de l’homme. La « guerre des sexes » n’est plus, elle devient « la complémentarité des sexes ».
Mad Love, l’amour fou, c’est de cela qu’il s’agit. Parfait pour ce premier jour du printemps.
Et puis, The River, où sa robe aux formes colorés, se veut une réappropriation de la voie du début, cette fois-ci encore plus originale, sans doute débarrassée des influences des deux déesses du genre. La liberté d’être est totale.
Finalement, Starting All Over lui permet d’investir un fauteuil où assise dans un coin, elle enlève ses chaussures, se met à chanter la partition. La voix, la présence de la chanteuse et la musique envoûtent, concrétisant leur propre identité.
Mad Love, l’amour fou, c’est de cela qu’il s’agit. Parfait pour ce premier jour du printemps.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Marie-Hélène Panisset
Direction artistique
Charles Papasoff
Interprète
Dawn Tyler Watson
Musiciens
Ben Racine
John Sadowy, Kaven Jalbert
Mathieu Mousseau, Nick Estor
Nicolas Boulay, François Dubé
Direction photo
Marie-Hélène Panisset, Gaëlle Graton
Josiane Farand, Jamal Baddar
Montage image
Marie-Hélène Panisset
Montage audio
Charles Papasoff
Lumières
Guy Chevrier
Prise de son
Stéphane Grimm
Mixage
François Thiffault
Décors & Costumes
Marie-Hélène Panisset
Production
Charles Papasoff
Marie-Hélène Panisset
© 2022 Les Films de L’Hydre
Diffusion [ Contact ] @
Lundi 21 mars 2022
17 h 30
Suivi d’un Q&A avec les artistes
Les Films de l’Hydre
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]