Magazine Dreams
P R I M E U RSortie
Vendredi 21 mars 2025
Le parcours d’un bodybuilder amateur dans le monde du culturisme à l’heure des réseaux sociaux et de la célébrité facile.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★
Le corps
malmené
Le second long métrage de Elijah Bynum, après Hot Summer Nights (2017), dans l’Hexagone, Nuits chaudes d’été, avec un jeune Timothée Chalamet, ne prend l’affiche que deux ans après sa sortie à Sundance, en 2023 ; comme si le malheur s’était abattu sur le film en raison, sans nul doute, des affres juridiques de l’acteur principal, Jonathan Majors, habitué des films de héros musclés.
On suit l’aspirant bodybuilder Killian Maddox (Majors), qui lutte pour trouver une connexion humaine dans cette exploration de la célébrité et de la violence dans un univers mal connu. Entre lien difficile avec son paternel et vie privée douteuse, un univers particulier nous est présenté.
Pour le principal intéressé, un tour de force qui, par la vulnérabilité du personnage qu’il incarne, l’oblige à repenser les règles du jeu. Et Majors n’est que plus disponible à ce défi de taille.
Psychologiquement, un cas d’espèce qui ravira les adeptes de personnages cinématographiques vulnérables malgré leurs avantages physiques – qu’ils tentent de maintenir quoi qu’il en coûte – stéroïdes, exercices quotidiens, penchant sur soi-même, vénération du corps.

Un effet de miroir impitoyable.
Autant de démons intérieurs et externes qui font de ce protagoniste un être cinématographique par excellence. Car, faut-il l’admettre, ce sont eux qui suscitent le plus notre attention. C’est ainsi que le cinéma a toujours existé. Pour le spectateur, ce rapport entre voyeurisme et le désir enfoui de la différence, pourtant mal assumée dans le quotidien.
Face à un thème aussi intime que celui-ci, il était impensable que le réalisateur n’ait pas eu recours à un homoérotisme des plus discrets. En fait, pas vraiment, puisqu’il parcourt le film tout le long – séquence entre Maddox et celui qu’il a toujours admiré dans l’univers des Body Builder. Pour des raison qu’on croit comprendre, Bynum obtempère aux conventions en évitant de trop montrer dans cette partie du film.
Autant de démons intérieurs et externes qui font de ce protagoniste un être cinématographique par excellence. Car, faut-il l’admettre, ce sont eux qui suscitent le plus notre attention. C’est ainsi que le cinéma a toujours existé. Pour le spectateur, ce rapport entre voyeurisme et le désir enfoui de la différence, pourtant mal assumée dans le quotidien.
Tour de magie dans la réalisation qui, pour la circonstance, se permet d’être d’une rapidité insoupconnée en y ajoutant des petits éléments formels intéressants qui coiffent le tout.
Et reste le produit brut, les intentions véritables d’un individu hors-norme ; à travers la manutention souhaitée de ce corps souhaitée, c’est de maltraitance qu’il s’agit. Pour le meilleur ou pour le pire.
Quant à Jonathan Majors, on est presque prêt à lui pardonner toutes les offenses commises, du moins le temps que dure la projection.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Elijah Bynum
Scénario : Elijah Bynum. Direction photo : Adam Arlapaw. Montage : Jon Otazua. Musique : Jason Hill.
Genre(s)
Drame psychologique
Origine(s)
États-Unis
Année : 2023 – Durée : 2 h 03 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Magazine Dreams

Elijah Bynum
Dist. [ Contact ] @
Film Service Supérieur
[ Briarcliff Entertainment ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]