Matimekush

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 2 mai 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Le documentaire explore la communauté unique du village inuit isolé de Matimekush, situé près de l’ancienne ville minière de Schefferville, se concentre sur l’école Kanatamat, où un nombre important d’enseignants sont originaires d’Afrique.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

La caméra

interventionniste

 

Il y a, chez Guillaume Sylvestre , un souci qui relève de la recherche d’une certaine réalité. Tant par ses nombreux documentaires que par son travail de scénarisation. Mais le plus important dans ce Matimekush, c’est avant tout l’intention de ne pas s’immiscer dans le filmé, laisser la parole aux intervenants, des habitants de cette enclave de 700 âmes, des enseignants venus de l’étranger, notamment d’Afrique, et des élèves, qui parlent peu mais en disent long.

L’esprit documentaire se transforme ainsi en cinéma immersif, participatif, de soutien, de médiation même. Ces étrangers d’un temps provisoire – car ici, personne n’est intéressé à aller enseigner dans cette partie éloigné et quoique perdue du Québec.

Parti pris du cinéaste ? Pas vraiment, mais laisser le temps passer, suivre les arrangements qu’on fait entre enseignants et élèves, suivre la cadence du temps, tout cela filmé par Sylvestre lui-même et Dylan Plante, tous deux soucieux des lieux, des visages, de l’environnement dont il est question et de ne pas se concentrer uniquement sur les cours donnés.

Au-delà de l’enseignement, le souci du réel.

Dont des séquences qui rendent le quotidien plus poétique qu’il ne l’est, ou sans doute qui l’est. Guillaume Sylvestre est sans aucun doute un romantique de la nature et des causes sociales.

Que dit-il de l’implication du Gouvernement dans tout cela ? Aucun rapport de force, mais plutôt un regard posé sur le spectateur, obligé de constater la véritable dimension politique sur la question.

À premier vue, dans son ensemble, tout cela peut paraître un peu banal et du domaine du déjà-vu, mais à bien réfléchir, Matimekush est un véritable tour de force qui pose la question de savoir ce qu’il faut et ne pas filmer, de joindre les éléments et lieux de tournage comme pièces de conviction. Comme une sorte d’enquête qui dépasse les intentions.

Pascal Foucault, sans doute un Français, directeur de l’école secondaire de Kanatamat renferme à lui tout seul la mission véritable d’une prise en charge d’un endroit du monde qui, apparemment, accroit sa courbe démographique.

Et surtout, de s’assurer, bien que l’envie soit sincère de le faire, de ne pas intervenir personnellement au beau milieu de ce qu’on filme.

Le travail de ces enseignantes et enseignants ne sont que le portrait d’une prise de contact avec une réalité qui les dépasse, et c’est dans le résultat de chacun des élèves que réside en fin de compte la réussite ou pas de cette mission aussi particulière qu’inattendue.

Quant à Guillaume Sylvestre, son idée sur la vérité fonction du documentaire, elle ne fait que se renforcer dans ce beau film.

Pascal Foucault, sans doute un Français, directeur de l’école secondaire de Kanatamat renferme à lui tout seul la mission véritable d’une prise en charge d’un endroit du monde qui, apparemment, accroit sa courbe démographique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Guillaume Sylvestre

Scénario : Guillaume Sylvestre. Direction photo : Dylan Page, Guillaume Sylvestre. Montage : Vincent Guignard. Son : Françis Renaud-Legault.

Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2025 – Durée : 1 h 17 min
Langue(s)
V.o. : français, innu; s.-t.f.
Matimekush

Guillaume Sylvestre

Dist. [ Contact ] @
FunFilm Distribution
[ Magasin Général ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]