Mon père et sa mélancolie

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 03 juin 2022

SUCCINCTEMENT.
Regard de la réalisatrice sur son père, Chong Ren He, descendant des Naxi, une des 56 minorités chinoises.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

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aux

sources

Un homme âgé est interviewé par une jeune femme dans la cour d’un immeuble patrimonial. La distance entre les deux est respectueuse et les questions le sont tout autant. La réalisatrice Xiaodan He amène son père Chongren He à évoquer certains épisodes de sa vie.

Dans la province du Yunnan, au sud-ouest de la Chine, dans une région montagneuse, vit l’ethnie des Naxi. Ils ont construit une culture, une langue et une écriture millénaire de pictogrammes et une religion Dongba dans laquelle se mêlent diverses strates du bouddhisme. Les Han c’est-à-dire les Chinois, ont eu, au cours des millénaires et des divers régimes politiques, des relations conflictuelles avec cette ethnie qui est maintenant intégrée dans cette puissance mondiale qu’est la Chine.

La caméra de Jan Belina-Brzozowski, toujours à une juste distance, inclut le spectateur dans ce long dialogue par monts et vallées, dans un carrefour vide et une forêt ancestrale. La réalisatrice réussit ici son véritable retour aux sources grandement supérieur au long métrage de fiction Un printemps d’ailleurs qui l’avait précédé.

Ces informations sont inscrites et détaillées tout au long de ce portrait filial d’une Québécoise d’origine chinoise pour son père. Chongren He est un poète reconnu. Il amène sa file dans son village natal et dans la ville de Li Jiang pour mieux lui faire comprendre les changements qui ont eu lieu au cours de sa longue vie. Dans cette société matriarcale, les souvenirs sont souvent liés aux chants et aux contes de sa grand-mère qui lui fournirent les assises émotives et intellectuelles. Ce garçon choyé devint ainsi un ethnologue toujours passionné pour en faire connaître l’infinie richesse.

Découvrir des lieux.

Des séquences dans un musée permettent de rendre hommage à son mentor He Kanxiang que l’on voit d’ailleurs avec le protagoniste dans un extrait d’une émission de la télé régionale sur la culture Dongba. La force de caractère de cet homme qui a navigué contre vents et marées pour participer à la reconnaissance de son peuple est belle à voir. Il accompagne du geste des musiciens folkloriques ou narre assis dans un champ des épisodes de son enfance joyeuse et remplie.

La caméra de Jan Belina-Brzozowski, toujours à une juste distance, inclut le spectateur dans ce long dialogue par monts et vallées, dans un carrefour vide et une forêt ancestrale. La réalisatrice réussit ici son véritable retour aux sources grandement supérieur au long métrage de fiction Un printemps d’ailleurs qui l’avait précédé.

 

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
He Xiaodan

Scénario
He Xiaodan

Direction photo
Jan Belina Brzozowski

Montage
Gu Tao

Musique
Malcolm Sailor

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada.qc

Année : 2020 – Durée : 1 h 17 min

Langue(s)
V.o. : anglais, chinois; s.-t.f ou s.-t.a.

My Father’s Journey
Wō fūgīn de lū.cháng

Dist. [ Contact ] @
Filmoption International

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Public

Avis : Non présenté quotidiennement. ]
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]