Mythic

Critique
SCÈNE
Élie Castiel

★★★★

THAT’S ENTERTAINMENT!

Oui, intentionnellement, un titre en anglais. Le seul moyen de dire en quelques mots ce que l’on pense du spectacle. Sa traduction en français n’aurait pas vraiment de sens. Dans le genre « comédie musicale », Mythic atteint les frontières de Broadway et plus encore, se loge confortablement sans crier gare dans cette artère new-yorkaise du spectacle occidental, la plus rêvée, la plus connue, la plus fréquentée. Rien de moins. Et lorsqu’on constate que c’est dans la scène relativement restreinte de la Grande salle du Segal, on ne peut rester que bouche bée devant un tel enthousiasme et une énergie aussi magnétique. Magique.

Émotion, jubilation, la joie d’oublier les soucis du quotidien, d’échapper aux nouvelles des journaux et de la télé. S’asseoir confortablement et vivre plus de 90 minutes de chansons et de danses « à l’américaine », comme, justement, encore une fois, à Broadway.

Un décor à la West Side Story (seul dénominateur commun), donnant aux danseurs et aux danseuses assez d’espace pour s’éclater, mais aussi pour les quelques scènes intimes où le champ/contre-champ se fie un passage obligé. Peu de dialogue, mais beaucoup de chansons. Celles qu’on apprécie, qu’on oublie dans quelques jours, et c’est bien cela la magie de Mythic.

Le maître de ballet, l’Israélien Avihai Haham, jeune, inspiré, inspirant, grand connaisseur des grands classiques de la danse jazz, pointilleux, adroit, méticuleux devant chaque geste posé. Celui qui permet à la Breakdance de se faufiler adroitement. La distribution, impeccable.

Les protagonistes, en plus du chœur grec, Zeus, Hadès, Aphrodite, Déméter, Perséphone, Hélios et d’autres divinités de la Grèce antique qui, pour cette création de Marcus Stevens, contrôlent plus ou moins les Humains, trament des complots, sont jaloux comme des tigres (et des tigresses), tiennent à leur poste et se soucient peu de leurs concitoyens, justement parce que trop proches d’eux. La morale de l’Histoire : les Dieux sont une création de l’Homme pour mieux vivre sur Terre. Ou quelque chose comme ça!

Un décor à la West Side Story (seul dénominateur commun), donnant aux danseurs et aux danseuses assez d’espace pour s’éclater, mais aussi pour les quelques scènes intimes où le champ/contre-champ se fie un passage obligé. Peu de dialogue, mais beaucoup de chansons. Celles qu’on apprécie, qu’on oublie dans quelques jours, et c’est bien cela la magie de Mythic. Effectivement, mythique, car inventée, issue de l’imagination, donc parfait et, par défaut, qui ne peut pas durer.

© Leslie Schachter

En attendant, le maître de musique Oran Eldor, propose des pièces d’une vibrante sonorité, permettant au chorégraphe de créer des mouvements (parfois répétitifs) gracieux, mouvementés, en accord avec cette simple intrigue sur les rapports entre une mère (Déméter) et sa fille (Perséphone) avec, comme sous-intrigue, le choix entre l’amour pour sa génitrice (donc, la Terre) et un premier amant, même si celui-ci est le Dieu des Enfers.

Après tous, semble nous dire Stevens, nous sommes tous des Humains. Et pourquoi la Grèce antique? Parce que notre époque occidentale n’a jamais été aussi proche de cette contrée lointaine et si adulée, mais malheureusement, détournée de son idéal originel.

[ ÉQUIPE DE CRÉATION ]

Texte & Paroles des chansons
Marcus Stevens
Mise en scène
Brian Hill
Musique
Oran Eldor
Direction musicale
Nick Burgess
Chorégraphie
Avihai Haham

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Décor
Olivier Landreville
Costumes
Louise Bourret
Son
Patrice d’Aragon, Silvin Sévigny
Steve Marsh
Distribution
Aadin Church, James Daly
Jessica Gallant, Heather McGuigan
Julia McLellan, Megan Brydon
Alexia Gourd, Kathline Gréco
Patrick Park, Eva Petris
Matt Raffy, Jacob Sheffield

Durée
1 h 40
(Sans entracte)
Représentations
Jusqu’au 24 novembre 2019
Centre Segal
[ Grande salle ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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