Néologies…
dans la série « Capsules d’audace »

CRITIQUE.
[ Musique  ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Moments

de bravoure

Le spectacle, construit en quelques pièces musicales, s’aventure courageusement, mêlant les cartes tout en favorisant en même temps l’horizontalité de la démarche. Parmi ces morceaux de choix, Dystopie, d’une sensualité à fleur de peau, évoquant du coup le déjà culte depuis des décennies, Harlem nocturne d’Earle Hagen, non pas dans sa grammaire musicale, mais plutôt dans sa démarche narrative, invitant les corps à se rapprocher, le tout, ici, enveloppé d’un éclairage bleu-nuit, fait pour toutes les tentations qu’on devine. Paradoxalement , les concepteurs transforment cette « dystopie » dont il est question en « utopie », car ces quelques minutes sont du domaine de l’impossible à réaliser et n’existe que dans l’univers de l’imaginaire.

En ce qui a trait à ces Néologies, le groupe musical Taxon Lazare fait-il référence au sens animalier qu’on retrouve dans le Nouveau-Testament? Cela importe peu puisque les musiciens sont tous conquis par les morceaux créés, par les ruptures de ton auxquelles ils s’abandonnent et cette volonté de vivre musicalement le moment.

Bien entendu, Charles Papasoff est toujours présent, mais se contente avec dignité d’être un peu en retrait, en aval, laissant ses convives mener à bien leur embarcation. Il y a, dans l’ensemble, une symétrie même si par moments, en sent la fureur de l’instant vécu, l’exaltation des instruments, la prise de conscience qu’on est filmé et mis en scène par Marie-Hélène Panisset, bien disposée à ce que dans le mouvement de la caméra, Papasoff soit pris  un peu à reculons. Le montage suit cette même logique : Panisset, Gaëlle Graton, Josiane Farand et Alex P. Bergeron, tous complices d’un rituel presque liturgique auquel il faut se conformer.

La finale, un Swaggy Mr. H. Bop enjoué, mêle en quelque sorte les sons entendus avec une catharsis bouleversante. Il ne faut pas trop dire, mais plutôt vous donner une idée du spectacle. À chacun de construire sa propre perception.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Musique
Taxon Lazare

Musiciens
Michael Cotnoir (guitare), Simon Côté-Lapointe (claviers)
Jonathan Gagné (batterie), David Carbonneau (trompette)
Charles Papasoff (saxophone baryton)

Mise en scène
Marie-Hélène Panisset

Direction photo
Gaëlle Gratton
Josiane Farand
Alex P. Bergeron

Montage
Image : Marie-Hélène Panisset
Son : Charles Papasoff

Diffusion @
Lundi 07 mars 2022
17 h 30
Suivi d’un Q&A avec les artistes
Les Films de l’Hydre

Billet @
Le point de vente

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]