Nickel Boys

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 17 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
En Floride dans les années 1960,  un adolescent emprisonné se lie d’amitié avec un autre noir.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Jumeaux

dans

l’horreur

Dans une salle de l’infirmerie de l’institution dans laquelle ils sont tous deux détenus, un adolescent, assis dans une chaise roulante, parle avec un autre alité à la suite de mauvais traitements.

Les échanges sont en caméra subjective dans un format 4/3 ressemblant d’ailleurs à celui des appareils télé de la même époque. Les points de vue cinématographiques se passent naturellement de façon égalitaire entre ces deux individus qui ont fraternisé dans cet établissement carcéral pour jeunes, naguère appelé par calque de l’anglais, « École de réforme » au Québec. Le cinéaste RaMell Ross, par ailleurs photographe et professeur d’université, adapte ainsi avec Joslyn Barnes le roman éponyme de Colson Whitehead, gagnant du prix Pulitzer.

Élevé par sa grand-mère, Elwood grandit dans une Floride encore irriguée par une culture raciste. Il devient un étudiant reconnu au secondaire aidé par un professeur qui lui montre d’autres voies. Une erreur judiciaire décrite banalement le transporte rapidement dans cet établissement où les conditions de vie entre les Blancs et les Noirs incarcérés sont manifestement bien différentes. La plupart des séquences sont d’ailleurs courtes prenant l’allure par moments des rêves ou des souvenirs. Une rencontre à la cafétéria avec Turner est soulignée par la répétition d’une même scène du point de vue subjectif de ce nouvel interlocuteur. Se crée alors un binôme de visions verbalisées ensuite par les deux nouveaux collègues.

Ailleurs, l’herbe est plus verte.

L’Histoire s’immisce dans le déroulé de ce récit au moyen d’archives télévisuelles ou auditives. Un court passage d’animation dans un manuel d’histoire américaine et la présence incongrue d’un alligator dans cette région agricole participe à cette immersion dans un univers pas si éloigné de celui de The Color Purple (La couleur pourpre), le célèbre film de Spielberg.

Ethan Herisse et Brandon Wilson gardent une certaine retenue dans leurs interprétations, en accord avec les contraintes de vie de leurs personnages. L’émotion la plus soutenue vient d’Hattie, la grand-mère incarnée avec grandeur par Aunjanue Ellis-Taylor, soutien extérieur et perpétuel de ces laissés pour compte.

Allié à l’ingénieuse direction photo de Jomo Fray, le montage précis de Nicholas Monsour incruste des épisodes dans lesquels un des deux devenu adulte trouve sur Internet des informations sur cette Nickel Academy et rencontre un ancien. L’horreur imprimée dans ses chairs se conjugue ainsi avec des moments plus joyeux. Ethan Herisse et Brandon Wilson gardent une certaine retenue dans leurs interprétations, en accord avec les contraintes de vie de leurs personnages. L’émotion la plus soutenue vient d’Hattie, la grand-mère incarnée avec grandeur par Aunjanue Ellis-Taylor, soutien extérieur et perpétuel de ces laissés pour compte.

Le cinéaste confirme, par cette approche différente mais accomplie du long métrage sur la vie et la mort en prison, la promesse d’une nouvelle voix qu’avait apportée son documentaire Hale County This Morning, This Evening (2018).

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
RaMell Ross

Scénario : Ramell Ross; d’après le
roman éponyme de Colson Whitehead
Direction photo : Jomo Fray
Montage : Nicholas Monsour
Musique : Scott Alario, Alex Somers

Genre(s)
Drame social
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 2 h 20 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Nickel Boys

RaMell Ross

Dist. [ Contact ] @
Cineplex Pictures
[ Amazon MGM Studios ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]