Okurimono

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 17 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Une Nippo-québécoise retourne dans sa ville natale pour vider sa maison familiale.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Les

souvenirs

surprises

Dans un secteur surplombant la baie de Nagasaki, une femme prépare des boîtes pour un déménagement. Noriko est venue de Montréal pour se départir d’objets dans la maison qui l’a vue grandir en vue d’une vente immobilière.

Des membres de sa famille résidant plus ou moins loin, Noriko prépare avec ses sœurs les lots et regarde avec elles des photos de famille. Elle leur annonce avoir découvert, dans une boîte de maquillage, des lettres échangées pendant la guerre avec une femme de Tsushima. La narration de ses missives perçues comme un cadeau (titre en japonais du film) ramène la famille en été 1945 autour de la conflagration atomique du 9 août qui frappa cette agglomération secondaire japonaise.

Se rappeler du temps d’avant.

Les effets de cette bombe sur sa famille et sa région deviennent donc le fil central de ce long métrage. Les hibakushas n’ayant parlé que très peu à leurs proches de cette expérience horrible, la protagoniste, accompagnée de la réalisatrice, rencontre plusieurs de ces survivants de la bombe A filmés en 1:33 pour souligner le caractère intimiste de leurs propos.

La caméra de Sébastien Blais emploie un format plus large pour suivre Noriko dans ses travaux quotidiens, ses visites au cimetière et à divers lieux marquants et dans sa préparation d’un hommage familial pour un festival nocturne. Des plans de jardins ou de boisés alternent dans le montage ciselé de Marie-Pier Grignon avec des vues de cette ville construite en étages aux flancs de quelques montagnes.

Les effets de cette bombe sur sa famille et sa région deviennent donc le fil central de ce long métrage. Les hibakushas n’ayant parlé que très peu à leurs proches de cette expérience horrible, la protagoniste, accompagnée de la réalisatrice, rencontre plusieurs de ces survivants de la bombe A filmés en 1:33 pour souligner le caractère intimiste de leurs propos.

L’objectif garde ainsi une belle distance avec les divers interlocuteurs accumulant ainsi sans que cela ne paraisse pas trop de nombreuses informations pour ceux qui pourront les glaner. Le fameux poème de Noriko Ibaragi, Quand ma beauté rayonnait, sur l’adolescence en temps de guerre, s’immisce plus tard dans ce rappel du temps qui passe et des écheveaux familiaux.

La cinéaste a ainsi réussi un portrait intime sur les suites de cette tragédie si terriblement et magnifiquement décrite dans Pluie noire (Kuroi Ame), de Shohei Imamura.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Laurence Lévesque

Scénario : Laurence Lévesque; d’après
un poème de Noriko Ibaragi
Direction photo : Sébastien Blais
Montage : Marie-Pier Grignon
Musique : Wilhelm Brandl

Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2024 – Durée : 1 h 37 min
Langue(s)
V.o. : multilingue; s.-t.f.
Okurimono

Laurence Lévesque

Dist. [ Contact ] @
SPIRA
[ Metafilms ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]