On Swift Horses
P R I M E U R
Sortie
Vendredi 25 avril 2025
Muriel et son mari Lee démarrent une nouvelle vie en Californie. Rapidement, l’équilibre de leur couple va être bouleversé par l’arrivée du charismatique Julius, le frère de Lee, un flambeur au passé secret.
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★
D’amour
et
de fractures
humaines
En français, le titre, Les indomptés, est plus approprié au contexte dont il est question, du moins dans le cas de deux des trois protagonistes principaux, essayant d’afficher leur passion individuelle dans une Amérique sortie depuis peu de la Deuxième Guerre mondiale.
Et lorsqu’il s’agit de parler d’homosexualité, qu’il s’agisse de féminine ou de masculine, l’époque affichée ne facilite pas la tâche, à moins de bien observer le travail accompli par Daniel Minahan, convaincu du bien-fondé de sa proposition à laquelle il tente de donner un certain lustre.
Il y a, dans On Swift Horses, cette tentative de mener la mise en scène intentionnellement à reculons, notamment dans les comportements, les protagonistes de ce récit ne sachant pas exprimer tout à fait leurs désirs, exprimant avec difficulté ces penchants interdits, prisonniers des conventions d’une Amérique conservatrice. Il leur faut tricher ou faire semblant de suivre la cadence de la société.
C’est le cas du personnage Julius (Jacob Elordi – véritable Poster Boy de l’époque) qui exprime son désir homosexuel dans la marginalité, en cachette, au cours des dragues nocturnes dans des endroits extérieurs ou dans ces bars qui n’affichent pas directement leur clientèle particulière.
Daniel Minahan signe son premier long métrage de fiction, suite à une panoplie de téléséries, dont des épisodes des Games of Thrones et House of Cards. Ce premier essai dans la fiction pour le cinéma présente des personnages qui semblent ne pas avoir pris le temps de réfléchir avant de sauter sur chaque occasion qui se présente.

Le visage du plaisir.
Mais il y a aussi l’univers de Lee (brillant et contrôlé Will Poulter, de plus en plus en demande, du moins dans le cinéma indie de nos voisins du sud – même s’il a été remarqué dans des films grand public comme Guardians of the Galaxy, v. 3. Il est l’exemple type de celui qui croit encore au rêve américain et aux fondements de la famille. D’où sa relation un peu tendue avec Muriel (brillante Daisy Edgard Jones – est-ce essentiel de se rappeler sa participation dans le très suivi film populaire Twisters ?. Une liaison matrimoniale qui divise en quelque sorte le couple. Muriel attend peut-être quelque chose lorsqu’elle rencontre une voisine homosexuelle.
Le film dont il est question est une sorte de « reproduction visuelle » d’une époque révolue. Le retour du populisme, de la droite et dans un certain sens, du fondamentalisme religieux non seulement en Amérique, mais partout dans le monde, sont sans doute pour quelque chose.
Et ce dernier plan qui clôt le film imprévisiblement, qui avance de façon circonspectement, ou peut-être pas, le long d’une route qui pointe à l’horizon, comme signalant pour ainsi dire les premiers soubresauts des années qui s’annoncent avec leurs fascinantes et dans le même temps fulgurantes idéologies.
Nostalgie, remise en question des nombreux acquis au cours des décennies 70, 80 et même 90 qui ont, selon certains, été trop loin dans l’échiquier social. Toujours est-il que ce regard rétrospectif, bien qu’empreint de quelques failles et facilités dans la mise en scène, n’en demeure pas moins un exemple intéressant de portrait, même si imparfait, de la solitude humaine et de la recherche de l’autre.
Et ce dernier plan qui clôt le film imprévisiblement, qui avance de façon circonspectement, ou peut-être pas, le long d’une route qui pointe à l’horizon, comme signalant pour ainsi dire les premiers soubresauts des années qui s’annoncent avec leurs fascinantes et dans le même temps fulgurantes idéologies.
Comme si les personnages de Muriel et de Julius, sereins quand même face à la réalité du moment, prévoyaient un futur proche authentique, même si peut-être incertain.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Daniel Minahan
Scénario : Bruce Kess; d’après le roman éponyme de Shannon Pufahl. Direction photo : Luc Montpellier. Montage : Robert Frazan, Joe Murphy, Kate Sanford. Musique : Mark Orton.
Genre(s)
Drame
Origine(s)
État-Unis
Année : 2024 – Durée : 1 h 59 min
Langue(s)
V.o. : anglais
On Swift Horses

Daniel Minahan
Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]
Diffusion @
Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]