RÉSUMÉ SUCCINCT. Jamie et son amie Marian, sont à la recherche d’un nouveau départ, elles se lancent dans un road trip mais les choses tournent mal lorsqu’elles croisent en chemin un groupe de criminels.
RÉSUMÉ SUCCINCT. Paris, 1985. Vanessa a 13 ans lorsqu’elle rencontre Gabriel Matzneff, écrivain quinquagénaire de renom. La jeune adolescente devient l’amante et la muse de cet homme célébré par le monde culturel et politique. Elle se perd cependant dans cette relation.
CRITIQUE Élie Castiel
★★★ ½
La jeune fille
et le prédateur
Faut-il s’attendre à ce que les répercussions du #MeeToo qui, soit dit en passant, continue parfois à faire les manchettes, créent l’évènement, la curiosité maladive de notre pensée, il faut bien l’admettre et, pourquoi pas, attirent les cinéastes, particulièrement celles de la gente féminine?
Question appropriée si on constate qu’une partie des Hommes, en particulier les hétérosexuels, conservent encore, bien que discrètement, cette nostalgie d’une ancienne époque, pas si éloignée où leur idée de la sexualité masculine était ce qu’elle a été pendant des siècles.
Le film de Vanessa Filho ne rate pas l’occasion d’une approche sociale plus que cinématographique dans Le consentement, titre on ne peut plus catégorique, allant droit au but. Elle évite pourtant le déclaratoire, l’exagération, les scènes controversées se passant avec un consensus presque délibéré, des moments gênants même pour le plus ouvert des spectateurs.
Entre le geste interdit et le consentement estropié.
En raison, bien entendu, d’un Jean-Paul Rouve excellent dans la peau d’un pédéraste, Gabriel Matzneff, aussi attiré par les jeunes garçons que par les jeunes filles. Il en découle en quelque sorte une relation pédophilique et, théoriquement, incestueuse qui ne respecte en aucun cas les lois de la morale. Et pourtant, Vanessa – impériale Kim Higelin, plus femme qu’adolescente, dont on comprend mal la réaction de sa mère (impeccable Laetitia Casta) dans toute cette affaire. Nous sommes quand même au milieu des années 80 du siècle dernier. Une turbulence dans les choses de la sexualité, dans l’acceptation de tous les penchants, époque moins pernicieuse que celle d’aujourd’hui. Une époque, faut-il l’avouer, d’un laxisme exacerbé.
Toutes les explications philosophiques sont expliqués par Matzneff à sa femme-enfant qui, elle, réagit selon les lois de l’amour, de l’affection, de l’attirance, une sorte de paradis artificiel de la sexualité que l’adulte ne partage pas et fait semblant de le partager. Des disputes comme un couple « régulier » s’ensuivent et la suite, on connaît si on a suivi cette affaire. Beau moment d’archive lorsque notre Denise Bombardier nationale, récemment décédée, n’y va pas de main morte face au vrai Matzneff dans une émission télévisée.
Et s’il s’agissait, en fin de compte, d’un processus d’apprentissage, certes féroce et bien condamnable, à la sexualité? Toutes les poses de la gestation sexuelle sont permises et vécues et durent le temps de susciter davantage le regard du spectateur. Un film grave, mais pas désespéré.
Mais ce qui fascine dans la réalisation, c’est bel et bien que Le consentement est en déséquilibre constant; de la réalisation d’une liaison interdite, la voie est ouverte à l’abandon. D’où ce rapport de force entre les sens qui envahissent notre esprit et la morale qui veille sur notre comportement.
Tout en soulignant l’âge mineur de la « consentie », se soumettre au jeu de l’interdit, soulevant des questions d’éthique et les ignorant. Puis, en fin de compte, réalisant que…
Et s’il s’agissait, en fin de compte, d’un processus d’apprentissage, certes féroce et bien condamnable, à la sexualité? Toutes les poses de la gestation sexuelle sont permises et vécues et durent le temps de susciter davantage le regard du spectateur. Un film grave, mais pas désespéré.
Ici, Le consentement est recommandé aux plus de 13 ans, alors qu’il aurait dû être « interdit aux moins de 16 ans ». Mais bon, au Québec…
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation Vanessa Filho
Scénario Vanessa Filho. Tiré du roman éponyme de Vanessa Springora Direction photo Guillaume Schiffman Montage Marion Monestier, Sophie Reine Musique Olivier Coursier, Audrey Ismael
Vanessa Filho
Genre(s) Drame de mœurs Origine(s) Belgique / France Année : 2023 – Durée : 1 h 58 min Langue(s) V.o. : français Le consentement
RÉSUMÉ SUCCINCT. Rencontre de trois types à la campagne.
CRITIQUE Luc Chaput
★★★ ½
Au bout de la route
Dans un dépanneur sur une route vallonnée, une nouvelle cliente s’aperçoit du manège de deux adolescents et le signale à la caissière. Une courte confrontation s’en suit.
Une quarantenaire, après une nuit avinée et à la suite d’un long périple, se retrouve sur une route secondaire. Elle remarque une affiche pour un gîte du passant et s’y présente et obtient une chambre dans cette grande maison. Une dame âgée et son neveu Martin y demeurent. Le séjour de Sophie se prolonge et des interactions se précisent. Martin a perdu son emploi et réside chez Louise. Il montre un certain talent pour la cuisine.
Une tentative de dialogue.
Le scénario de Catherine-Anne Toupin, d’après sa pièce La Meute, inscrit ses personnages dans un paysage montagneux dans lequel les perspectives changent comme les représentations de ces êtres qui se dévoilent peu à peu ou soudainement. La mise en scène d’Anne Émond (Nuit #1) organise des types de plans différents entre les flashbacks et les séquences dans la région forestière. La cinématographie en cinémascope d’Olivier Gossot, par ses angles quelquefois biscornus, participe à la montée du suspense dont les retours en arrière ont déjà établi certaines bases.
Par ce prenant drame psychologique sis au bout d’une route, l’autrice et la cinéaste remettent en évidence les liens qui nous unissent par le biais de l’Internet et des réseaux sociaux et de la responsabilité personnelle qui s’y rattache nécessairement.
Les trois acteurs principaux portent en eux la connaissance intime du texte qu’ils ont joué sur scène et lui rajoutent une épaisseur étonnante spécialement dans la scène nocturne au bord du lac. Catherine-Anne Toupin et Guillaume Cyr apportent une vulnérable dignité à leurs personnages. Par ce prenant drame psychologique sis au bout d’une route, l’autrice et la cinéaste remettent en évidence les liens qui nous unissent par le biais de l’Internet et des réseaux sociaux et de la responsabilité personnelle qui s’y rattache nécessairement.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation Anne Émond
Scénario Catherine-Anne Toupin Direction photo Olivier Gossot Montage Richard Comeau, François Jaros Musique Martin Léon
Anne Émond
Genre(s) Drame psychologique Origine(s) Canada [Québec] Année : 2023 – Durée : 1 h 29 min Langue(s) V.o. : français; s.-t.a. Lucy Grizzli Sophie