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La chambre des merveilles

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 3 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
La vie toute tracée de Thelma prend un détour tragique lorsqu’un accident plonge son fils de 12 ans dans le coma.

BREFS APERÇUS
< Une réalisation à l’eau de rose pour la réalisatrice du très beau
et persuasif Dalida;
< Interprétation parfois forcée, particulièrement de la part du jeune
Hugo Questel;
< Alexandra Lamy, convaincante, bien que par moments, éparpillée;
< Muriel Robin, comme toujours, exemplaire de naturel et de sobriété;
< Écarts entre la littérature fantaisiste évoquée et le thème abordé.

[ ÉC ]
Cote : ★★ ½

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Lisa Azuelos

Lisa Azuelos

Genre(s)
Drame
Origine(s)
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 38 min
Langue(s)

V.o. : français
La chambre des merveilles

Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ SND Films ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Classement
Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Le procès Goldman

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 3 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
En avril 1976, débute le deuxième procès de Pierre Goldman, militant d’extrême gauche, condamné en première instance à la réclusion criminelle à perpétuité pour quatre braquages à main armée, dont un ayant entraîné la mort de deux pharmaciennes. Il plaide non coupable.

 

COUP de ❤️
de la semaine

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★ ½

Témoins

à charge

Avec tout ce qui se passe aujourd’hui en matière d’évènements géopolitiques, sommes-nous en mesure de faire le rapprochement entre l’actualité et les faits illustrés dans Le procès Goldman, parmi les films les plus intéressants de Cédric Kahn.
Parce qu’il parle ouvertement de ses racines, sans complexe, tel que décrites par la voix du présumé coupable de la mort de deux pharmaciennes. Parce qu’il situe la judaïcité dans un contexte totalement intellectuel, philosophique, très éloigné de ces recours aux velleités bibliques dont elle est souvent associée.

Un choix de mise en scène qui établit presque la totalité du film à la salle d’audience, au procès en question. Une réalisation dont la froideur clinique, les témoignages de différents protagonistes souvent non concluants, les arguments féroces entre les avocats de la défense et ceux de la partie civile.

Et quelque chose d’épatant que procure le cinéaste, comme absorbé par une affaire de justice qu’il considère comme dépassant les simples annales. Alors que le présumé coupable de crime participe de ce jeu d’auto-défense avec un brio intellectuel qui dépasse l’entendement, un vocabulaire convaincant, un humour pince-sans rire, un cynisme inné et un goût du jeu d’interprétation. Le procès, en quelque sorte, vu comme une pièce de théâtre devant public.

Un face-à-face aussi cynique que relevant du discours philosophique.

Et sur ce point Arieh Worthalter est superbe, fantasmant entre le désir d’être et de paraître, vouant son personnage à une sorte de rapports de force qui se forme comme par enchantement, consciemment ou pas.

Le procès se passe au milieu des années 70, pas si éloignées de la fin de la Seconde Guerre mondiale. La France, certes, a changé, mais les incertitudes, les peurs, les frustrations et ce sentiment de culpabilité hérités de cette époque continuent à laisser des traces.

D’autant plus que nous apprenons qu’en plus d’être un professionnel dans les agissements de braquages à mains armées, Pierre Goldman est un homme de gauche, qui a longtemps combattu avec les représentants de cette idéologie dans certaines parties du monde.

Plus que tout, Le procès Goldman est un extraordinaire film d’écriture scénaristique. Des paroles qui ne passent pas par quatre chemins pour établir les assisses d’un mensonge ou d’une vérité. Au dernier Festival de Cannes, il a été présenté dans la section « Quinzaine des cinéastes », échappant injustement à la Compétition officielle.

Dans cette affaire, est-il question d’antisémitisme? De racisme? De xénophobie? D’une France incapable de composer avec un passé proche qu’elle tient à oublier? Cédric Kahn se jette dans cette fourmilière, résolu à prendre tous les coups. Encore une fois, sans doute, c’est là sa meilleure réalisation. Authentique.

D’autant plus que le film de Kahn, tout comme la Palme d’or, Anatomie d’une chute / Anatomy of a Fall, de Justine Triet, possède ce discours sur la notion du regard. Ne pas montrer les détails de ce à quoi on accuse le présumé coupable. Laissant le soin aux spectateurs de rallier ses fantasmes aux évènements racontés.

L’avocat de la défense est justement incarné avec justesse par Arthur Harari (compagnon dans la vie, et coscénariste de Triet, dans Anatomie d’une chute). Ce rapprochement est-il une coïncidence?

Qu’importe, puisque le film de Kahn montre jusqu’à quel point le cinéma narratif est conscient de ses limites, des concessions qui lui sont infligées ou qu’on s’inflige soi-même. Et sur ce point, le ratio 1 :33 fonctionne à merveille. Un écran plus ample n’aurait pas eu le même impact.

Goldman est un insoumis, un rebelle, une oisif, un révolutionnaire, mais tous ces tracas d’impuretés, possèdent, même si c’est dans l’ordre du psychanalytique, une sorte d’héroïsme urbain – dans la salle d’audience, ces fidèles défenseurs, tous et toutes réunis à la dernière rangée applaudissent ses interventions. On soulignera aussi, présente, Simone Signoret (bien entendu, campée par une comédienne non créditée) au premier siège du troisième rang. Elle et Yves Montant, étaient toujours audibles dans les causes politiques.

Dans cette affaire, est-il question d’antisémitisme? De racisme? De xénophobie? D’une France incapable de composer avec un passé proche qu’elle tient à oublier? Cédric Kahn se jette dans cette fourmilière, résolu à prendre tous les coups. Encore une fois, sans doute, c’est là sa meilleure réalisation. Authentique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Cédric Kahn

Scénario
Nathalie Hertzberg
Cédric Kahn
Direction photo
Patrick Ghiringhelli

Montage
Yann Dedet
Musique
[ Sans bande sonore ]

Cédric Kahn

Genre(s)
Drame judiciaire
Origine(s)
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 55 min
Langue(s)

V.o. : français
Le procès Goldman

Dist. [ Contact ] @
FunFilm Distribution
[ Moonshaker / Charades ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Classement
Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Les délinquants

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 3 novembre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Román et Morán, deux modestes employés de banque de Buenos Aires, sont piégés par la routine. Morán met alors en œuvre un projet fou.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★

Jeux

de braquage

et destins

singulièrement

croisés

Long, très long, un peu plus de trois heures. Et pourtant des ellipses, des fragments qui ressemblent à des coupes sautées (jump cuts), des références à une cinéphilie hexagonale des années 70, dont Robert Bresson et son magnifique L’argent est évoqué (générique final à l’appui).

Malgré ses 190 minutes, on tient le coup, on s’extase devant tant de prouesse dans l’écriture que dans la réalisation aussi ludique que dramatiquement structurée, un renvoi sans doute à ces maîtres du cinéma argentin comme Leopoldo Torre Nilsson où les plans gratuits n’existent guère.

Effectivement, aucune seconde de perdue, une pureté cinématographique qui n’a d’égale que cette correspondance avec le plan, une série de cadres ajustées sur mesure et que le ratio 1 :33 vient soutenir avec une verve proverbiale.

Il faut mettre les choses au clair.

Côté récit, détourner l’argent de la banque dans laquelle on travaille est une proposition simple, sauf lorsque les enjeux qu’elle couvre sont des déclarations  sur la nature même du cinéma. Et une intrigue originale pour accéder au but que l’un des protagonistes principaux s’est fixé.

Les années 70 ou l’âge des possibles, des changements qui s’opèrent dans les aspects de la vie, du moins dans l’Occident libre. Dans les tenues vestimentaires, le théâtre moderne, le cinéma, la littérature, la politique bien entendu.

[ … ] on soulignera l’interprétation hallucinante de Daniel Elías (Morán) et Esteban Bigliardi (Román), tous deux suspendus dans un jeu de quilles qui ne leur assure pas qu’ils sortiront indemnes. À moins que, ultimement, la liberté soit plus charitable que l’argent.

Film-tryptique, chacun des épisodes étalant sa propre structure, sa particularité singulière, son mode d’interprétation, son rythme, ses enchaînements. Sauf, et c’est dommage, le dernier, qui ne s’annonce pas et termine, d’une certaine façon en queue de poisson. À moins que celui par qui les troubles arrivent, chevauchant à l’horizon vers la toute fin, interpelle ces cowboys solitaires qu’on voyait dans les grands westerns d’une certaine époque.

Ce scénario kafkaïen est d’autant plus complexe qu’il participe de ce jeu de miroirs, de correspondances entre les différents personnages, de ce qui les sépare et, du coup, les unit. Ce sont des moments de pure grâce cinématographique à laquelle le cinéma contemporain ne nous avait pas habitué depuis longtemps.  Rodrigo Moreno fait indubitablement partie de ces cinéastes de la nouvelle « movida » argentine qui donne à ce cinéma national un nouveau souffle

Si Moreno, dans le prénom des rôles alloués, a recours à l’utilisation des anagrammes, c’est surtout pour les situer dans un énigmatique et sensationnel chemins de destins croisés.

D’autre part, on soulignera l’interprétation hallucinante de Daniel Elías (Morán) et Esteban Bigliardi (Román), tous deux suspendus dans un jeu de quilles qui ne leur assure pas qu’ils sortiront indemnes. À moins que, ultimement, la liberté soit plus charitable que l’argent.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Rodrigo Moreno

Scénario
Rodrigo Moreno
Direction photo
Alejo Maglio

Inés Duacastella
Montage
Karen Akerman
Manuel Ferrari
Nicolás Goldbart
Musique
Fabio Massimo Capogrosso
Francesco Di Giacomo

Rodrigo Moreno

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Argentine / Brésil
Chili / Luxembourg
Année : 2023 – Durée : 3 h 10 min
Langue(s)

V.o. : espagnol; s.-t.f. ou s.-t.a.
The Delinquents
Los delincuentes

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement
Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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