P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 19 mai 2023
SUCCINCTEMENT. Lors des célébrations du mariage d’un millionnaire, Tina Sidhu tue accidentellement un des convives. Elle tente de se débarrasser du cadavre.
S A N S COMMENTAIRE CRITIQUE.
3 Raisons (ou moins) pour aller le voir quand même / Aucune : Au plus, si le genre suscite votre intérêt / Aucune.
(ÉC)
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 19 mai 2023
SUCCINCTEMENT. Rencontre avec le prolifique cinéaste d’animation Theodore Ushev.
CRITIQUE
★★★ ½
Portrait d’un
artiste en groupe
Un homme, portant un survêtement bleu avec cagoule, écrit à l’encre invisible et en alphabet cyrillique des aphorismes sur des monuments et structures d’une grande ville.
texte Luc Chaput
Le cinéaste bulgaro-canadien Theodore Ushev est devenu en une quinzaine d’années célèbre pour des œuvres d’animation variées en style et en sujet qui ont gagné de nombreux prix. Débutant par une visite à Valya, sa mère, dans sa ville natale de Kyoustendil, à l’ouest de la Bulgarie, l’artiste retourne dans plusieurs lieux de cette ville dans laquelle il reçoit un bel accueil. La caméra de Miroslav Gaydoshik est discrète, laissant la place aux divers intervenants. L’évocation de la période de la dictature communiste d’avant les années 90 est soutenue par de nombreux films d’archives issus de la coproduction bulgare. Le répertoire des artistes amis d’Asen, père de Theodore, passe trop rapidement pour en illustrer leur importance dans ce milieu réprimé.
S’intégrer à même la proposition.
La rencontre avec Ivan Popov et son groupe punk Novi Tsvetya (New Flowers) apporte un autre ton musical et d’amitié qui ressurgit à plusieurs reprises pendant ce parcours biographique plutôt conventionnel dans sa forme. Des bouffées d’air frais sont amenées par des plans en plongée ou contre-plongée de Theodore courant dans les rues de Montréal. À Plovdiv ou Sofia, les souvenirs incrustés dans des lieux précis reprennent leurs envols toujours inscrits par la volonté partagée d’Ushev et du réalisateur dans un rappel nécessaire pour beaucoup de cette histoire trop méconnue.
La passion construite depuis l’enfance pour le cirque et l’attachement profond pour ce père peintre s’imbriquent avec art avec les nombreux extraits d’œuvres qui prennent alors une autre résonance toujours insufflée par cette verve antitotalitaire.
La rencontre avec Ivan Popov et son groupe punk Novi Tsvetya (New Flowers) apporte un autre ton musical et d’amitié qui ressurgit à plusieurs reprises pendant ce parcours biographique plutôt conventionnel dans sa forme.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 19 mai 2023
SUCCINCTEMENT. Zoe, accro aux applis de rencontres, multiplie les rendez-vous hasardeux. Pour son ami d’enfance Kaz, la réponse est toute trouvée : il suffit d’opter pour un mariage arrangé avec une jeune fille du Pakistan. Néanmoins…
CRITIQUE
★★ ½
texte Élie Castiel
Faut-il avoir du culot pour reprendre, avec l’ajout d’un point d’interrogation tout à fait perspicace, le titre de la plus fameuse chanson de la légendaire Tina Turner, What’s Love Got to Do with It. Même si en 1993, le populaire Brian Johnson, aujourd’hui décédé, proposait une biographie de l’artiste plutôt bien assortie.
L’amour avant…
surtout pas après
Et bien qu’on s’appelle Shekhar Kapur et qu’il a déjà prouvé, depuis Bandit Queen / La reine bandit (1994), en passant, entre autres, par Elizabeth (1998) et Elizabeth: The Golden Age / Elizabeth – L’âge d’or (2007), qu’il aborde le cinéma avec le plus grand sérieux, ici, par contre, quelques faux pas qu’i faudra oublier malgré une proposition plutôt intéressante.
Quoi qu’il en soit, avec cette comédie plus douce qu’amère, il situe les enjeux de la mixité culturelle avec une extraordinaire volonté de plaire à tous les intervenants, qu’il s’agisse des Britanniques blancs, pour la circonstance, d’une ouverture d’esprit étonnante!; d’autre part, les Pakistanais installés au Royaume-Uni, de confession musulmane, modernisés selon les codes sociaux de l’Occident, mais tenant à leurs us et coutumes. Mais n’est-ce pas le cas de tous les étrangers, installés ailleurs, toutes races et religions confondues?
Surtout, ne pas échapper à certains codes établis.
Pour les Uns, c’est le mariage arrangé ou pour que ça paraisse mieux, « assisté », ce qui ne change rien à l’affaire selon Zoe, trentenaire (efficace Lily James), qui se propose de faire un documentaire lorsque son voisin et ami d’enfance Kazim (versatile Shazad Latif) obéit malgré lui à ses parents afin d’épouser une jeune femme du pays.
Si la mise en scène tente par tous les moyens d’échapper aux codes déjà investis pour échapper aux clichés, force est de souligner qu’il réussit quand même à créer des situations plutôt originales qui bousculent plus ou moins le genre.
Le Pakistanais Shekhar Kapur, en digne instigateur des remous de sa société, choisit la comédie pour mieux faire passer son message, assez conciliateur. Mais ce n’est que du cinéma.
Comme ce sentiment partagé entre Zoe et Kazim, dont on sait qu’il ne se réalisera ouvertement qu’à la toute fin. Entretemps, des doutes, des petites jalousies, des sous-entendus, des petites tristesses du cœur qu’on aurait voulu éviter et que tous deux abordent avec un sens bien ancré de l’indulgence et du respect.
Des compositions de jeu de la part de vétérans comme Shabana Azmi (toujours aussi charismatique) et Emma Thompson (ici, truculente à souhait).
Le Pakistanais Shekhar Kapur, en digne instigateur des remous de sa société, choisit la comédie pour mieux faire passer son message, assez conciliateur. Mais ce n’est que du cinéma.
Et si la mixité entre cultures n’était après tout qu’une question de cœur qui n’a rien à faire avec tout autre chose?