P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 07 avril 2023
SUCCINCTEMENT. Julia vit de petites combines et voue une passion dévorante à la pratique de la moto. Un jour d’été, elle fait la rencontre d’une bande de motards adeptes du cross-bitume et infiltre ce milieu clandestin, constitué majoritairement de jeunes hommes.
CRITIQUE
★★★
texte Pascal Grenier
Le
bruit
des
moteurs
Présenté dans la section Un certain regard à Cannes l’an dernier, ce premier long métrage de la jeune réalisatrice de 33 ans Lola Quivoron est une plongée dans le monde méconnu des rodéos urbains. Également connu sous le nom de cross bitume, une pratique de la moto qui consiste à réaliser des manœuvres dangereuses au volant (burn, stunt, stoppie) et qui fond montée l’adrénaline chez les pratiquants de cette forme de rodéo sauvage qui chaque année provoque la mort de piétons lors d’accidents provoqués en ville ou sur les routes parmi les voitures.
Pour l’histoire, le cross bitume a eu regain de popularité chez les jeunes en France au cours des dernières années à tel point qu’il en est devenu une polémique où les adeptes de ce sport extrême illégal sont souvent sous les assauts de course-poursuite des policiers. Mais outre cette polémique controversée de ce phénomène de société, la réalisatrice ne tente pas d’en faire une quelconque apologie que ce soit même si cette dernière a créé une forme de controverse lors du festival de Cannes avec sa position favorable de la pratique du cross bitume lors d’une entrevue.
Se tenir bien assise sans se laisser abattre.
Ce qui l’intéresse dans son premier long métrage est de dresser ce portrait d’une jeune femme sans toit ni loi qui trouve refuge et une force de vivre dans cette discipline essentiellement pratiquée chez les jeunes délinquants et en grande majorité masculins. Avec sa caméra portée, on suit ce tracé d’une jeune femme rebelle qui dicte sa propre lancée au fil des rencontres.
[ La réalisatrice ] y gagne en jouant davantage sur la forme, les couleurs et les textures que sur le fond alors que son scénario sombre, hélas, dans la redite et se révèle au final un peu vide. On patauge dans le surplace avant un dénouement un peu trop abrupt et prévisible qui vient ternir ce qui précède.
Un film d’apprentissage à la rude abordé sur un ton sec et brut. Un rôle qui repose entièrement sur l’étincelante performance de son personnage féminin campé avec un naturel désarmant par la farouche Julie Ledru qui n’avait jamais fait de cinéma auparavant. Plus près de Jo pour Jonathan que de la série Fast and the Furious, on tient davantage du drame de mœurs que du cinéma d’action. On évite les pièges de la confrontation avec les riverains et opte pour une description d’un milieu marginal dépeint avec une démarche artistique précise et singulière qui témoigne d’un réel talent de réalisatrice.
Elle y gagne en jouant davantage sur la forme, les couleurs et les textures que sur le fond alors que son scénario sombre, hélas, dans la redite et se révèle au final un peu vide. On patauge dans le surplace avant un dénouement un peu trop abrupt et prévisible qui vient ternir ce qui précède.
Scénario Lola Quivoron, avec la collaboration d’Antonia Buresi Direction photo Raphaël Vandenbussche Montage Rafael Torres Calderón Musique Kelman Duran
Lola Quiviron. Et pourquoi pas au féminin?
Genre Drame social
Origine France Année : 2022 – Durée : 1 h 47 min Langue V.o. : français; s.-t.a. Rodeo