P R I M E U R [ En salle ] Sortie Mercredi 23 novembre 2022
SUCCINCTEMENT. Évocation des années de formation familiale d’un cinéaste.
CRITIQUE.
★★★ ½
La
famille
du
conteur
texte Luc Chaput Au début d’une annonce des parents concernant l’avenir de la famille, l’aîné des enfants regarde dans le miroir et se voit filmant cette rencontre.
Peu de temps après la mort de ses deux parents auquel le film est dédié, Steven Spielberg a décidé de revenir sur l’histoire de sa famille par le biais d’une fiction. Le patronyme choisi de Fabelman veut dire conteur en allemand et le scénario du cinéaste et de Tony Kushner (Lincoln) oscille entre réalisme et fiction dans ce long métrage d’apprentissage.
Mitzi, la mère de Sammy, alter ego de Steven, lui permet de filmer jeune une reconstitution de l’accident de The Greatest Show on Earth / Sous le plus grand chapiteau du monde (1952) et d’ainsi amadouer un cauchemar. Elle devient alors sa première spectatrice trouvant en lui un digne héritier du talent artistique dont elle fait profiter sa famille par des prestations au piano d’œuvres de Clementi, Haydn et Bach entre autres. Michelle Williams, dans ce rôle en or, montre le côté vif-argent de son talent, passant de l’entrain au doute puis à des idées et des sentiments encore plus sombres. Paul Dano, en Burt l’ingénieur, incarne avec subtilité cet homme plus réservé, poussé par son désir de réussite scientifique et amoureux inconditionnel de son épouse.
Les changements de lieux de travail du père amènent donc de nouveaux espaces de vie très différents pour la famille.
Le cinéma dans la peau.
La cinéphilie de Sammy, devenu adolescent et interprété avec justesse par Gabriel LaBelle, est le terreau fertile de sa propension à tourner, à trouver des astuces et à embrigader ses collègues du mouvement scout dans des entreprises filmiques de plus en plus grandes. C’est pourtant dans un film de nature familiale autour d’un voyage de camping que Spielberg nous fait voir la joie d’être membre de cette famille puis, dans une séquence subséquente et muette de montage, de partager avec Sammy la découverte d’un arrière-plan émotif qu’il ne soupçonnait pas.
Appuyé par ses collaborateurs habituels dont Janusz Kamiński à la direction photo historiquement exacte mais subtilement sublimée, par ses monteurs Michael Kahn et Sarah Broshar, ce cinéaste place, dans cette riche évocation de son parcours familial, de nombreux points de référence à ses œuvres iconiques qui ont fait de lui, pour plusieurs, un modèle.
Faisant suite à la période solaire en Arizona, l’histoire familiale s’assombrit dans le nord de la Californie et les activités à l’école secondaire auraient pu être écourtées. L’épilogue contient une pépite sur la ligne d’horizon, récapitulant, par une trouvaille de casting, une grande part de l’histoire du cinéma.
Appuyé par ses collaborateurs habituels dont Janusz Kamiński à la direction photo historiquement exacte mais subtilement sublimée, par ses monteurs Michael Kahn et Sarah Broshar, ce cinéaste place, dans cette riche évocation de son parcours familial, de nombreux points de référence à ses œuvres iconiques qui ont fait de lui, pour plusieurs, un modèle.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Steven Spielberg
Scénario Steven Spielberg Tony Kushner
Direction photo Janusz Kaminski
Montage Sarah Broshar Michael Kahn
Musique John Williams
Genre(s) Chronique biographique
Origine(s) États-Unis
Année : 2022 – Durée : 2 h 31 min
Langue(s) V.o. : anglais / Version française Les Fabelman
Dist. [ Contact ] @ Universal Pictures
Classement Visa GÉNÉRAL
Diffusion @ Cineplex [ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES ★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★Mauvais. 0 Nul. ½ [ Entre-deux-cotes ]