P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 14 octobre 2022

CRITIQUE.

★ ★

texte
Pascal Grenier

Le mal ne meurt pas

 

Comme son titre l’indique, Halloween Ends met non seulement
fin à une des plus  célèbres franchises du cinéma d’horreur
moderne, mais aussi à la nouvelle trilogie entamée en 2018 par
David Gordon Green (Joe, Pineapple Express). La confrontation
finale tant attendue entre Laurie Strode (Jamie Lee Curtis) et son
célèbre poursuivant masqué en Michael Myers arrive à terme dans
une conclusion qui ne fera certes l’unanimité chez la grande majorité
des admirateurs de cette interminable série.

La scène d’ouverture qui précède le générique adopte un ton différent des deux autres films de Green en ce sens qu’il affiche des couleurs et une approche différente.  Un point de départ audacieux et intéressant avec cette introduction d’un nouveau personnage-clé où le réalisateur va ensuite le mettre en corrélation avec celui du boogeyman célèbre dans une réflexion beaucoup moins convaincante sur le mal qui ne meurt jamais et trouve simplement une nouvelle forme (enfouie en chacun de nous). Mais en cherchant à détourner les attentes de cette conclusion inévitable et en prenant des détours inusités pour y arriver à ses fins, le film apparaît assez dérisoire dans sa présentation et son habileté à maintenir le suspense. Outre l’amusante et efficace séquence d’ouverture, il ne se passe presque rien durant la première heure, ne serait-ce que des mises en situation aussi inutiles que maladroites.

Il y a d’abord ce drame sombre de Corey Cunningham (Rohan Campbell, pas toujours convaincant) et l’histoire d’amour qu’il développe en parallèle avec Allyson (Andi Matychak, reprenant son rôle), la petite-fille orpheline qui vit désormais avec sa grand-mère Laurie. Ce filon dramatique emboîte le pas sur la formule du slasher des deux précédents volets et sur cette confrontation tant annoncée entre Laurie et Michael. Ainsi, après que Corey soit tombée accidentellement dans l’antre de Michael, il commence finalement à se transformer. Le garçon timide acquiert un look froid, une moto et un blouson de cuir. En ce sens, il rappelle un peu le protagoniste ringard de Arnie dans Christine (les deux portent le nom de famille de Cunningham d’ailleurs) de John Carpenter, qui passe de l’intimidation à un ange vengeur haineux.

[ Une ] finale qui possède au moins le mérite d’enfin broyer à jamais toutes traces de résurrection d’une des plus célèbres icônes du cinéma d’épouvante des six dernières décennies. Repose en paix Michael.

 

Mais dans Halloween Ends, les motivations exactes de Corey restent floues et moins persuasives même s’il est présenté lui aussi comme une victime aussi vulnérable qu’un tueur empathique. De plus, le parallèle entre les histoires de Corey et Michael ne va pas très bien ensemble et l’exécution très mal accordée. Il faut voir la scène où Corey va ravir le masque à Michael dans les égouts de la petite ville de Haddonfield pour avoir une petite idée du ridicule de la situation.

On change de registre dans la dernière demi-heure où la formule du slasher est remise de l’avant. Mais outre quelques meurtres assez ingénieux, ça reste assez tiède dans l’exécution avant cette implacable finale qui possède au moins le mérite d’enfin broyer à jamais toutes traces de résurrection d’une des plus célèbres icônes du cinéma d’épouvante des six dernières décennies. Repose en paix Michael.

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
David Gordon Green

Scénario
David Gordon Green. Paul Brad Logan
Chris Bernier, Danny McBride
D’après les personnages créés
par John Carpenter et Debra Hill

Images
Michael Simmonds

Montage
Timothy Alverson

Musique
John Carpenter

Genre(s)
Suspense d’épouvante

Origine(s)
États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 51 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Halloween prend fin

Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence / Horreur ]

Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]