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Brahmāstra – Part One: Shiva

P R I M E U R
[ En salle]
Sortie
Vendredi 09 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
La saga de Shiva qui part à la recherche de l’amour et de la découverte de soi. Au cours de son voyage, il doit faire face à de nombreuses forces du mal qui menacent le monde.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

De

DJ de discothèque

à

super-héros moderne

Ranbir Kapoor est sans doute la nouvelle coqueluche de l’industrie Bollywood comme l’ont été à leur époque (et continuent d’une certaine façon) les Salman Khan, Shah Rukh Khan, John Abraham, Akshay Kumar ou plus loin encore, l’indétrônable Amitabh Bachchan. On retrouve d’ailleurs S.R. Khan et Bachchan dans Brahmāstra – Chapter 1: Shiva Un récit fascinant où philosophie et mythologie indiennes se côtoient avec une farouche énergie, impliquant au même temps que si le jeune Ayan Mukherji (ou Mukherjee) semble avoir été influencé par les grosses productions hollywoodiennes (même certaines coproduites avec le Royaume-Uni), il ne déroge pas de sa propre culture.

Mais l’histoire d’amour entre Isha (toujours brillante et magnifique Alia Bhatt, autre grosse pointure de l’industrie) et Shiva (Kapoor, jouant les différents registres avec une aisance constante et un amour du métier) est parsemée de chansons (pas trop cependant) et de danses (peu, mais époustouflantes), indiquant ainsi qu’il s’agit d’un produit Bollywood et qu’il n’est pas question de s’en départir de n’importe quelle façon.

Inutile de raconter les dessous de ce conte mythologique, sauf que celui qui deviendra le super-héros, Shiva, doit retrouver un bout de relique, le préserver pour que plus tard…

Confronter frontalement les forces du mal.

À partir du moment où l’action se met de la partie, le reste du film ne cesse de stimuler nos cordes sensibles devant un tel amalgame de scènes d’action, d’effets virevoltants et d’aventures rocambolesques où mythologie et modernité s’assemblent pour mieux préserver cette aventure que représentent les images en mouvement populaires.

Si Shah Rukh Khan apparaît dans un rôle secondaire mais essentiel à la compréhension du récit, Amitabh Bachchan vient consolider l’idée qu’il continue à endosser son métier de façon vertigineuse, s’appropriant, malgré ses presque 80 ans, de chaque séquence où il est présent.

Il y a aussi la sculpturale et magnifique Mouni Roy dans un rôle de personnage mythique qui œuvre pour les forces du mal. Son nom : Junoon, qui veut dire « passion ». C’est dans ce paradoxe nominal qu’elle livre une performance inoubliable.

En attendant, Shiva (Kapoor, qui a toujours la gueule de l’emploi) a totalement oublié son travail de DJ même s’il n’a pas changé, tout au cours du film, sa tenue vestimentaire. Mythe et modernité assument ainsi leurs correspondances.

Après Wake Up Sid (2009) et Yeh Jawaani Hai Deewani / This Youth is Crazy (2013), deux productions dans le pur style bollywoodien, Mukherji chemine vers de nouveaux horizons qui lui ouvrent les portes d’Hollywood. Tout en reconnaissant que son film baigne dans une perspective culturelle indienne, la Fox n’a pas hésité à l’affranchir avec des capitaux U.S. participants. Bien entendu, comme tout produit étranger financé en partie, s’attendant à ce que Brahmāstra puisque attirer les spectateurs américains. Et pour le cinéma hindi, une nécessité face à la nouvelle force économique (pas toujours synonyme de qualité) à Bollywood que constitue le cinéma pendjabi.

En attendant, Shiva (Kapoor, qui a toujours la gueule de l’emploi) a totalement oublié son travail de DJ même s’il n’a pas changé, tout au cours du film, sa tenue vestimentaire. Mythe et modernité assument ainsi leurs correspondances.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ayan Mukherji

Scénario
Ayan Mukherji
Hussain Dalal (dialogue)

Direction photo
Sundeep Chatterjee, Patrick Durroux

Pankaj Kumar, Manikandan
Vikash Nowlakha

Montage
Prakash Kurap

Musique
Pritam Chakraborty

Ayan Mukherji, réalisateur.
Entre Bollywood et le populaire hollywoodien.

Genre(s)
Action fantaisiste

Origine(s)
Inde

Année : 2019 – Durée : 2 h 43 min

Langue(s)
V.o. : hind ou télougu; s.-t.a.

Brahmaastr pahalbhaag: Shiva

Dist. [ Contact ] @
Fox STAR Studios

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Bruno Reidal :
Confession d’un meurtrier

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
1er septembre 1905. Un séminariste de 17 ans est arrêté pour le meurtre d’un enfant de 12 ans. Pour comprendre son geste, des médecins lui demandent de relater sa vie depuis son enfance jusqu’au jour du crime.

COUP de ❤️
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★  ½

texte
Élie Castiel

Le plan, cette unité magique, incontournable dans toute
sa force d’évocation, sa place dans le film, c’est-à-dire
ce qui est essentiel, procure une jouissance purement
cinématographique au premier long métrage solo de
Vincent Le Port. Accueil mitigé de la part des critiques
un peu partout. Raison? Ceux enthousiasmé par une
œuvre forte, limpide, lumineuse en dépit de son sujet
quasi inexplorable, la conscience exigüe de son
personnage principal à ne voir que ce qui le poursuit
sans cesse, hantant ses jours et ses nuits.

Pulsions

viscéralement

impures

Une enfance au cours de laquelle une révélation se confirme par le goût du crime, perpétré envers les garçons de son âge. Seulement les garçons et non pas les filles. D’où sans doute une homosexualité férocement refoulée – séquence dans le champs avec le berger ambulant (très vaillant Rémy Lebouq), révélatrice et traumatisante en même temps, appuyant les paradoxes d’une première fois chez l’enfant, à ce moment, début de l’adolescence. Peut-être aussi la mise à mort d’un cochon dans la pauvre demeure familiale d’un village du Cantal.

Car en fait, plus que tout, Bruno Reidal est une gestation, celle d’un meurtrier, non pas né, mais le devenant au hasard d’une conscientisation de soi, d’un processus inexplicable de trouble psychologique. On évitera le « cliché » freudien, optant pour le traitement du cinéaste à partir du livre de François Bourgoin, Serial Killers.

Et les préparatifs du procès puisqu’il s’agit de cela. Non pas une accusation, mais d’un extraordinaire échange psychologique d’une rare maturité et d’une intelligence de rapports remarquables entre les docteurs attitrés et le coupable.

« Je me livre à la justice en toute conscience… »

Le verbe, ici, n’est jamais gratuit. Tout se passe selon un travail scénaristique maîtrisé avec une rare obsession. Comme si faire preuve de paroles superficielles ou de propos sans fondement bousillerait toute la puissance du film.

À 17 ans, le jeune séminariste, de la famille la moins nantie de l’institution, se rend à la police avouant avoir commis un meurtre, celui d’un jeune de 13 ans. On ne vous révélera pas les détails.

Entre le goût de déposséder les jeunes de la vie et les besoins de masturbation excessive, un discours trop controversé que se permet Le Port, conscient des conséquences sur les spectateurs et une partie non négligeable d’une certaine critique.

Le cinéaste assume son propre mécanisme, se jette à corps perdu dans une aventure audacieuse qui ne possède que l’atout de l’approche formelle pour se défendre. En effet, une fois de plus, le « plan », unité qui dit tout, mais en même temps nous situe dans un rapport fondamentalement subliminal, voire transcendant avec le film, sans préjugés, pour ce qu’il est. C’est à cela que semble aspirer Le Port.

Il transgresse, tout en maintenant une certaine rigueur. Il endosse les risques encourus en sachant très bien ce à quoi il peut s’attendre ou entend exprimer. Bruno Reidal n’est pas seulement la « confession d’un meurtrier », mais également la mise en examen d’une société aseptisée, le « crime de Bruno », même si tiré d’une histoire vraie, dépasse, dans le film, la vérité crue, posant une regard analytique sur le monde de l’enfance, de ce qu’il peut être dans quelques cas rarissimes.

Au son, Charlotte Butrak manifeste une rare altérité, sournoise même, confondant les bruits de la nature et des humains avec le parcours dissident du personnage. Travail exigeant. Et Dimitri Doré : le visage, nous pourrions même dire « les » visages, les diverses démarches, les silences et les paroles mesurées, tout participe de cette approche originale de l’interprétation. Un excellent acteur fait surface.

Impossible d’ignorer les extraits de la musique d’Olivier Messiaen, assurant au film une énergie farouche. Elle prolifère par intermittences, ponctuant telle ou telle situation. Mais encore une fois, c’est encore le « plan » qui domine, parfois proche des tableaux romantiques, comme la rencontre, dans un rocher, de Bruno avec un de ses camarades du séminaire, où l’attirance de l’un envers l’autre est suggérée, mais pour différentes raisons.

Au son, Charlotte Butrak manifeste une rare altérité, sournoise même, confondant les bruits de la nature et des humains avec le parcours dissident du personnage. Travail exigeant. Et Dimitri Doré : le visage, nous pourrions même dire « les » visages, les diverses démarches, les silences et les paroles mesurées, tout participe de cette approche originale de l’interprétation. Un excellent acteur fait surface. Il participe également à la voix-off qui se manifeste de temps en temps; d’une part, le réalisateur tout à fait conscient d’une certaine tradition à la française, mais d’autre part, se faisant le témoin d’un fait divers à raconter. Le prix « Jean Carmet » (meilleure interprétation) décerné à Doré au Festival Premiers Plans d’Angers est hautement mérité.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Vincent Le Port

Scénario
Vincent Le Port

Direction photo
Michaël Capron

Montage
Jean-Baptiste Alazard

Musique
Extraits de morceaux
d’Olivier Messiaen

Vincent Le Port, réalisateur.
Sans jugement, ni affectation.

Genre(s)
Drame biographique

Origine(s)
France

Année : 2021 – Durée : 1 h 41 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Bruno Reidal: Confession of a Murderer
Autre titre

Bruno Reidal

Dist. [ Contact ] @
Maison 4tiers

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Histoires boliviennes

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 septembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Portraits d’habitants de La Paz et de la culture aymara.

CRITIQUE.
★★★

texte
Luc Chaput

Effervescence

d’une métropole

Sur un trottoir d’une rue secondaire de La Paz, Anita prépare des petits déjeuners chaque matin de 6 h à midi. Elle subvient aux besoins de sa famille de cette manière.

Le réalisateur québécois Guy Simoneau (Plusieurs tombent en amour, Desplazados) a participé dans les dernières années aux activités de la télévision bolivienne PlurinacionalTV dans sa capitale, la plus haute au monde. Muni d’une petite caméra, il a ainsi pu visiter cette ville tentaculaire s’intéressant plus au quartier bien nommé de l’Alto, maintenant desservi par un téléphérique ultramoderne. Une animatrice et enseignante, Sonia Siyani Callisaya, lui sert de personne-ressource, expliquant les changements dans la population autochtone spécialement depuis l’élection d’Evo Morales en décembre 2005. Des séquences servent de vignettes illustratrices aux propos éclairants de la communicatrice sur les petits métiers, les organisations et la place des femmes dans la société.

Près de là, un téléphérique ultramoderne.

Un court épisode se passe à la Porte du Soleil de Tiwanaku, lieu inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’équipe du film ne sort à peine de La Paz qu’à cette occasion. N’évoquant Sucre, la capitale constitutionnelle et judiciaire du payas que par un libellé sur un autocar, ce périple très concentré ne nous permet pas d’appréhender les autres régions de cette contrée enclavée d’Amérique du Sud. Des commentaires écrits en bas d’écran ou dits auraient pu relier ces courts portraits de personnes ou de groupes à l’Histoire complexe du pays.

Le long métrage prend une autre allure à compter des préparatifs à l’élection présidentielle d’octobre 2019, pendant son déroulement et ses suites chaotiques. La caméra se met plus au centre de l’action, les positions des uns et des autres sont mieux détaillées et alors l’Histoire est en train de se dérouler sous nos yeux et la vie d’une population que l’on a découverte par bribes avant s’en trouve ainsi bouleversée. Le temps a accompli son œuvre devant le regard d’un documentariste attentif.

Des séquences servent de vignettes illustratrices aux propos éclairants de la communicatrice sur les petits métiers, les organisations et la place des femmes dans la société.

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Guy Simoneau

Recherche
Guy Simoneau

Direction photo
Guy Simoneau

Montage
Guy Simoneau

Musique
Alain Auger

Guy Simoneau, cinéaste.
S’intéresser aussi à l’ailleurs.

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
Canada [Qc]

Année : 2022 – Durée : 1 h 49 min

Langue(s)
V.o. : espagnol, s.-t.f.

Historias bolivianas

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma Beaubien

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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