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The Colors Within

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 24 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Totsuko, pensionnaire dans une école secondaire catholique, trouve dans la musique une voie vers l’amitié.

Pour une autre voie dans l’animation japonaise contemporaine.

B R E F S
APERÇUS

| Pour son approche divertissante de la synesthésie, don de la protagoniste qui lui permet de percevoir la couleur inhérente de chaque personne ;

| Pour son animation vivifiante aux couleurs pastel qui englobe l’univers sage de ces adolescents placés devant des choix compliqués ;

| Pour son insertion imaginative de divers genres musicaux y compris le ballet et des instruments modernes dans un parcours malgré tout prévisible ;

| Pour sa représentation gentillette d’un aspect plutôt méconnu de la société japonaise, bien loin des yakuza, Godzilla et autres conflits sociaux ;

| Pour suivre le travail de cette cinéaste et de son scénariste Reiko Yoshida, après le succès de A Silent Voice (Koe no Katachi).

[ LC ]
Cote : ★★★

 FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Naoko Yamada

Genre(s)
Animation
Origine(s)
Japon
Année : 2024 – Durée : 1 h 41 min
Langue(s)
V.o. : japonais; s.-t.a.
Kimi No Iro

Naoko Yamada

Dist. [ Contact ] @
Cineplex Pictures
[ Toho Studios ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Bertrand Blier
< 1939-2025 >

H O M M A G E

texte
Pascal Grenier

Merci pour

le cinéma

 

Bertrand Blier est de ces cinéastes qui, d’un geste, d’une réplique, transcendent le cadre. Son cinéma, à la fois jouissif et corrosif, est une leçon de liberté, une célébration de l’iconoclaste. Rarement un réalisateur aura manié avec autant de brio l’art du dialogue. Chez Blier, les mots claquent, roulent, s’entrechoquent, s’élèvent. Ils prennent vie, deviennent des personnages à part entière, tout aussi essentiels que les corps et les regards qui les portent.

Il éclate avec Les valseuses, son troisième long métrage où il marque un tournant dans le cinéma français, propulsant Gérard Depardieu et Patrick Dewaere au rang d’icônes tout en brisant les conventions avec un récit où l’impertinence se fait manifeste. Le film ne cherchait pas à plaire mais à choquer, à provoquer, à déranger, et c’est précisément pour cela qu’il est devenu un classique. Ce même goût pour la provocation irrigue toute son œuvre. Chez Blier, l’audace n’est pas une posture : c’est une nécessité. Il n’a jamais cédé à la facilité ni tenté de séduire un public plus large au détriment de son regard singulier.

Prenez Buffet froid, où l’absurde s’immisce dans chaque recoin d’un monde à la fois glaçant et hilarant. Blier y cultive un sens du non-sens qui rappelle les grandes heures du théâtre de l’absurde, tout en l’inscrivant dans une réalité qui grince. Dans Merci la vie, il touche à l’apogée de son art. Ce film, souvent injustement mésestimé, est une véritable symphonie où l’humour noir, le tragique et le fantastique se mêlent avec une grâce qui défie les classifications. À travers ce récit en forme de puzzle, Blier nous montre l’humanité dans toute sa splendeur et sa cruauté, toujours avec cet équilibre fragile entre le grotesque et le sublime.

Les valseuses, son film culte.
Crédit : Moviestore / Rex Features

Et que dire de Notre histoire , où il plonge Alain Delon dans un rôle à contre-emploi, révélant des facettes insoupçonnées de l’acteur. Blier, en alchimiste des émotions, transforme le banal en extraordinaire, la mélancolie en poésie. Ce film, tout comme ses autres œuvres, porte l’empreinte d’un auteur qui a toujours su rester fidèle à sa vision, malgré les critiques, malgré les modes.

Car Bertrand Blier, c’est aussi cela : une intégrité inébranlable. Face à une industrie parfois frileuse, il a maintenu le cap, préférant creuser son sillon unique plutôt que de céder aux sirènes du conformisme. Il a refusé de se plier aux attentes, forgeant une œuvre à part, inclassable, où l’humour, la tragédie et la subversion cohabitent avec une élégance rare.

Bertrand Blier est un titan du cinéma français, un explorateur des marges, un poète de l’absurde. Ses films ne se regardent pas : ils se vivent, s’éprouvent. Ils bousculent, interrogent, bouleversent. Et s’il est vrai que son cinéma a parfois divisé, c’est précisément parce qu’il dérangeait, qu’il osait là où tant d’autres se contentaient de rassurer. Voilà pourquoi son importance dans le 7e art est indiscutable. Merci la vie, merci Blier.

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