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Hard Truths

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P R I M E U R
Sortie
 Vendredi 24 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Deux sœurs londoniennes ont des attitudes bien différentes.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Voir la vérité

malgré tout

Une dame noire répond vertement à une employée d’un magasin de meubles puis quitte subrepticement le lieu avant que la supérieure arrive.

Dans un quartier propret de la grande agglomération de Londres, vit Pansy, épouse de Curtley et mère de Moses. Elle se réveille soudainement la plupart du temps de ses longs moments dans son lit conjugal. Pansy, dont le prénom évoque la fleur pensée, dissémine ces opinions de manière acérée tant dans son domicile qu’à l’extérieur, ce qui provoque rires ou réactions outragées.

Le cinéaste britannique Mike Leigh emploie ici sa grande complice de Secrets and Lies (Secrets et mensonges), Palme d’or à Cannes en 1996. L’interprétation incandescente de Marianne Jean-Baptiste réussit à rendre par moments sympathique cette harpie qui trouve par ses saillies et ses TOC le moyen de dire son mal d’être.

Une tentative de pouvoir s’entendre.

La cinématographie de Dick Pope décrit clairement les différences entre les univers des deux sœurs. Chantelle est une propriétaire de salon de coiffure appréciée de ses clientes et dont l’appartement chaleureux et rempli de plantes permet à ses deux filles adultes de grandir. La maison de Pansy est ultra nettoyée et même sa cour intérieure entourée d’un mur semble factice. Entre les deux pourtant, l’amour familial résiste et se déploie dans quelques scènes dans lesquelles Michelle Austin tient tête au niveau du jeu à sa consœur capable en un instant de passer du rire aux sanglots.

Après deux incursions remarquées dans l’époque victorienne Topsy-Turvy et Mr. Turner et une moins accomplie Peterloo, cette réalisation de Leigh, malgré l’implication totale de Marianne Jean-Baptiste, n’atteint pas le niveau de dures vérités que contenaient ses auscultations soutenues de la société contemporaine qui, comme Naked et Vera Drake, sont les fleurons de son cinéma national.

Le scénario de Mike Leigh, construit à partir de séances d’improvisations avec les acteurs, est plus compact qu’à l’habitude, ne donnant que peu d’indices sur ce qui torture intérieurement Pansy et qui mine de plus en plus sa cellule familiale. Après deux incursions remarquées dans l’époque victorienne Topsy-Turvy et Mr. Turner et une moins accomplie Peterloo, cette réalisation de Leigh, malgré l’implication totale de Marianne Jean-Baptiste, n’atteint pas le niveau de dures vérités que contenaient ses auscultations soutenues de la société contemporaine qui, comme Naked et Vera Drake, sont les fleurons de son cinéma national.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Mike Leigh

Scénario : Mike Leigh
Direction photo : Dick Pope
Montage : Tania Reddin
Musique : Gary Yershon

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Espagne / Grande-Bretagne
Année : 2023 – Durée : 1 h 37 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s-t.f.
Deux sœurs

Mike Leigh

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinémathèque québécoise
Cineplex

Classement
 Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

En salle

L’histoire de Souleymane

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P R I M E U R
Sortie
 Vendredi 24 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un sans-papier, livreur de repas, tente de régulariser sa situation.

 

Le FILM
 de la semaine

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★★

 

Livré à

lui-même

Sur le trottoir devant un restaurant bondé, un livreur attend de recevoir sa commande. Il s’impatiente et entre dans le commerce. Le propriétaire le traite mal.

L’économie dite de partage instaurée par des applications tels qu’Uber et Airbnb provoque des transformations discutables dans le tissu social. Les chauffeurs de taxi en ont d’ailleurs long à raconter à ce sujet et les livreurs également. Ce sont souvent des nouveaux immigrés qui retrouvent là une façon de gagner quelque pécule. Le cinéaste et producteur documentaire Boris Lojkine embrasse tout le sujet dans cette fiction fortement documentée, fruit de rencontres avec des travailleurs et des intervenants dans ce domaine.

Le scénario du réalisateur et de Delphine Agut est construit sur un long flash-back dans lequel les tribulations de Souleymane pendant quarante-huit heures sont détaillées. La caméra portée sur un vélo suit le protagoniste dans ses courses sur les pistes cyclables parisiennes, ses rencontres fortuites ou non et ses interactions avec des clients ou des personnes qui profitent de son statut de sans-papier pour lui soutirer des sommes difficilement gagnées. Le montage rapide dans les scènes extérieures se calme lors des séquences dans les lieux de repos. La rencontre avec un dirigeant d’association d’aide aux réfugiés a des allures de cours d’interprétation puisque Souleymane doit apprendre une autre histoire que la sienne et qui pourrait lui donner le document-sésame nécessaire.

À travers la ville bruyante.

La caméra à l’épaule et la prise de son rapprochée accompagnent ce livreur tout au long de son chemin aux multiples traverses. L’interprétation des personnages secondaires participe à ce réalisme. C’est toutefois la force tranquille d’Abou Sangaré, vif-argent dans ce monde qui le ballotte, qui emporte l’adhésion tant dans ses appels téléphoniques au loin que dans ses dépenses d’énergie nerveuse au profit d’une situation souvent incertaine dans laquelle le racisme ordinaire pointe quelquefois.

La caméra à l’épaule et la prise de son rapprochée accompagnent ce livreur tout au long de son chemin aux multiples traverses. L’interprétation des personnages secondaires participe à ce réalisme.

Ce long métrage, multi-primé dans une section secondaire de Cannes, se doit d’être vu et apprécié pour son immersion dans une réalité qui n’est pas si éloignée de nous comme le montrait fortement de manière différente au niveau britannique Sorry We missed You (Désolé de vous avoir manqué), de Ken Loach.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Boris Lojkine

Scénario : Boris Lojkine, Delphine Agut
Direction photo : Tristan Galant
Montage : Xavier Sirven
Musique : [Sans bande-sonore]

Genre(s)
Drame social
Origine(s)
France
Année : 2024 – Durée : 1 h 34 min
Langue(s)
V.o. : français, peul, malinké; s.-t.f.
L’histoire de Souleymane

Boris Lojkine

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique
[ Unité ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
 Visa Général

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

En salle

Presence

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P R I M E U R
Sortie
 Vendredi 24 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Une famille emménage dans une nouvelle maison où une mystérieuse présence hante les lieux.

Au-delà des murs.

B R E F S
APERÇUS

| Réactions mitigées de la part des critiques de partout. Pour Steven Soderbergh, qui décidemment ne songe pas à quitter la réalisation, une proposition inusitée : le film d’horreur, pimenté de maison hantée. En premier lieu, intéressant projet ;

| Le résultat : un film qui s’en va partout et nulle part, enchevêtrant faux suspense à drame familial, le tout assaisonnée de « présence occulte » mal expliquée, plutôt mal gérée ;

| Un personnage, le copain du frère dans cette famille. Il cherche quelque chose qui fait déraper le vrai sujet ;

| Les interprètes ne semblent pas croire à la proposition et font de leur mieux pour que tout se déroule selon les règles de l’art ;

| Retenons la fougueuse et tumultueuse caméra portée par le cinéaste lui-même qui, dans un sens, steals the show, soit accidentellement, ou par pure coïncidence ;

| Et pourtant, chez lui, une sorte de pudeur furtive à filmer l’espace ;

| La durée du film est pour quelque chose. Dans un sens, que peut-on montrer d’autre alors que rien n’est expliqué.

| Et si dans un certain sens, le démon dont il est question n’était après tout que Soderbergh lui-même, confirmant ainsi que le cinéma est foncièrement un intrus.

[ ÉC ]
Cote : ★★★

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Steven Soderbergh

Scénario : David Koepp
Direction photo : Steven Soderbergh
Montage : Steven Soderbergh
Musique : Zach Ryan

Genre(s)
Drame d’horreur
Origine(s)
États-Unis
Année : 2025 – Durée : 1 h 25 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Presence

Steven Soderberg

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

En salle
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