SYNOPSIS SUCCINCT Les Trolls Poppy et Branch découvrent avec étonnement que le monde dans lequel ils ont toujours vécu fait partie d’un ensemble de six royaumes distincts (funk et autres) qui n’en formaient jadis qu’un seul.
SANS COMMENTAIRES
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Walt Dohrn David P. Smith
Genre(s) Animation
Origine(s) États-Unis
Année : 2020 – Durée : 1 h 32 min
Langue(s) V.o. : anglais / Version française Trolls 2
Les Trolls 2 : Tournée mondiale
Dist. @ Universal Pictures Canada
Classement Tous publics
En salle(s) @ Dollar Cinema [ Côte-des-Neiges ] [ Langelier ]
SYNOPSIS SUCCINCT Farès et Meriem forment avec Aziz, leur fils de 9 ans, une famille tunisienne moderne issue d’un milieu privilégié. Lors d’une virée dans le sud de la Tunisie, leur voiture est prise pour cible par un groupe terroriste…
INCONTOURNABLE de la semaine texte Élie Castiel
★★★★
On n’ira pas par quatre chemins : Sami Bouajila, que nous avons pu admirer dans le déchirant Omar m’a tuer joue ici son meilleur rôle à date. Non seulement parce qu’il campe le personnage principal avec rigueur, intensité, conjuguant les diverses étapes de l’émotion avec une force créatrice inimaginable, mais également parce qu’il s’agit d’un film tunisien où il peut finalement tourner dans sa langue d’origine, l’arabe – sa classe sociale lui permet de parler également le français, comme c’est d’ailleurs le cas dans d’autres films maghrébins.
La confusion
de l’irréparable
Un rapport harmonieux entre le comédien et le lieu de tournage s’établit dès les premières images. 2011. Ben Ali, le mal-aimé, ne dirige plus le pays, une Tunisie abandonnée par les rebondissements antérieurs du printemps arabe. Dans la classe des privilégiés, dont plusieurs sans vraiment de dialogue politique suicidaire, il y a ceux qui, à l’instar de Farès Ben Youssef (Bouajila, comme déjà mentionné, impérial), préfèrent suivre le fil des évènements, quitte à, éventuellement, quitter le pays. Mais…
Le drame n’est pas seulement dans ce qui arrive au sein de cette famille qui semble avoir tout réussi, mais le secret qu’on découvre au détour d’un échange du quotidien. Ce qu’on n’a pas avoué parce qu’il y a des choses qui ne se disent pas. C’est comme ça. Par pudeur, pas crainte, pour ne pas perdre la face, par amour aussi. Cette chose qui fait que tout prendra un détour que le cinéaste, dont c’est ici le premier long métrage et à qui l’on doit quatre courts, va réussir admirablement bien à éluder grâce à la rigueur dans l’écriture du scénario faisant preuve d’un sens de l’observation du social et du privé, digne d’attention.
D’où une mise en scène où les couleurs transmises s’adaptent aux situations et un montage adroit qui facilite la continuité narrative. La sensibilité maghrébine (ici, la réalité tunisienne) est soutenue par cette mixité entre le vécu oriental et l’apport occidental issu de la colonisation et que les Tunisiens ont hérité en conservant les aspects les plus bénéfiques, dont la langue française.
Mis à part les moments lorsque le drame se produit (on ne vous dira rien à sujet), on ne parle pas vraiment de politique ni de crise sociale qui sévit dans le pays. Mais tout est dans les lieux, les fausses illusions qu’on se fait… et en fin de compte, lorsque le privé se glisse dans la tourmente de la réalité. Un fils, un premier film achevé avec un sens inouï de l’économie.
La sensibilité maghrébine… est soutenue par cette mixité entre le vécu oriental et l’apport occidental issu de la colonisation et que les Tunisiens ont hérité en conservant les aspects les plus bénéfiques, dont la langue française.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Mehdi Barsaoui
SYNOPSIS SUCCINCT Eun-hee est collégienne. Elle cherche sa place entre des parents qui se disputent, une soeur aînée qui fait le mur et un frère qui a la main lourde.
COUP DE CŒUR de la semaine
texte Élie Castiel
★★★★
D’une certaine façon, Bora Kim témoigne des premiers balbutiements de sa démarche artistique dans ce bouleversant premier long métrage après son court sujet vidéo The Recorder Exam/ Lekodeo siheom (2011), une ébauche annonciatrice qui s’affirme pleinement; l’héroïne, Eun-hee, la même que dans House of Hummingbird, a neuf ans et le film raconte une anecdote importante de sa jeune vie. Ici, le récit se déplace quatre ans plus tard environ. Séoul, Corée du Sud, 1994. La biographie est ainsi confirmée, mais fort probablement ajustée selon le critère des souvenirs et de l’écriture du scénario. Tout est possible.
Silences
et chuchotements
Eun-hee est entourée de sa famille: son père, au mauvais tempérament et souvent violent; son grand frère, copie presque conforme de son paternel, une soeur un peu plus âgée, profitant de la politique de relaxations sociales dans une Corée du Sud qui s’occidentalise à grands pas (boom économique et immobilier) et, bien sûr, sa mère, qui subit les contrecoups d’une époque qui disparaît et d’une nouvelle qui s’annonce sans vraiment se définir. Car c’est ainsi pour tous ces pays qui s’ajustent tant bien que mal à un très prochain nouveau siècle. Ces gens expriment les angoisses, les coups et les incertitudes que tout ce qui est « nouveau » ne peut se permettre d’éviter. Et pour Heun-hee, un pas vers la maturité qui se concrétise dans sa relation privilégiée avec son enseignante privée – sa meilleure copine l’accompagne également ; d’une part confirmant le niveau social de sa famille, modeste mais pouvant s’accorder le privilège pour la jeune fille, de suivre quelques heures de cours privés ; de l’autre, un clin d’œil autoréférentiel de la réalisatrice à la fois tendrement sentimental et conscient de son évolution intellectuelle par l’école de la vie.
En quelque sorte, The House of Hummingbird est un film intimiste et intime, dans le sens le plus large des termes, une incursion dans le psyché de la jeune Heun-hee devenant femme de jour en jour, voyage intérieur qu’elle parcours avec une âme endolorie qui trouve l’apaisement dans des petits détails de l’existence, dans les possibles qui se manifestent sans crier gare, comme le recours à l’art du dessin.
Fidèle au cinéma de son pays, parsemé de références cinéphiliques que nous vous laissons le soin de découvrir, Bora Kim, à l’aube de la quarantaine, fait partie de ces cinéastes-femmes qui tournent au féminin , à défaut d’un féminisme gratuit. L’émotion ne jaillit pas de la parole des personnages, mais à partir d’un petit geste, d’un mouvement quelconque, d’une larme accidentelle ; car on sent ce côté clinique propre à un certain cinéma asiatique.
Quand le thème aussi délicat que le « coming of age », si cher à nos voisins du Sud, est la pierre angulaire du film, la réalisatrice procède par stratégies narratives (probablement propres à son vécu pour la plupart), comme les rencontres fréquentes et enrichissantes avec l’enseignante à qui elle livre des « secrets » qu’elle n’oserait jamais avouer.
Pour exprimer ces émotions, la jeune Park Ji-hoo illumine l’écran de sa grâce, sa présence, son rapport privilégié avec une caméra discrète, filmant les couleurs brunâtres comme jamais auparavant, comme si l’image devenait constamment discrète, comme si elle insistait pour ne pas trop se dévoiler. Comme ces silences qui veulent tout dire.
Les premières amours avec les garçons sont montrées selon le point de vue de Heun-hee. Des épreuves parfois dures que cet âge de l’adolescence impose en chacun de nous, pour en fin de compte, dans son cas, une affirmation de soi qui provoque, pour notre grand plaisir, un séquence finale, pur moment de beauté cathartique où l’art du cinéma règne suprême, par frottements et chuchotements qu’on devine, usant de son pouvoir magnétique pour déjouer tous les obstacles.
L’émotion ne jaillit pas de la parole des personnages, mais à partir d’un petit geste, d’un mouvement quelconque, d’une larme accidentelle ; car on sent ce côté clinique propre à un certain cinéma asiatique.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Bora Kim
Genre(s) Drame
Origine(s) Corée du Sud
Année : 2018 – Durée : 2 h 18 min
Langue(s) V.o. : corée; s.-t.a. Beol-sae
Dist. @ [ Well Go USA ]
Classement suggéré Tous publics [ Déconseillé aux jeunes enfants ]