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Les nôtres

PRIMEUR @ 11
Sortie
Ven 13 mars 2020

SUCCINCTEMENT
À la suite d’un évanouissement en classe de danse, Magalie, 13 ans, est conduite à l’hôpital ou un examen sanguin confirme qu’elle est enceinte. Le choc est grand pour Isabelle, qui élève seule sa fille et son petit frère Sam, depuis la mort tragique de son mari. Que s’est-il vraiment passé?

CRITIQUE

texte
Luc Chaput

★★★ ½

Le verni

                     des apparences

Une jeune fille arrive à son école secondaire, elle entend des remarques désobligeantes et en lit d’autres sur son cellulaire. Magalie est déjà enceinte à treize ans et la rumeur de cette situation s’est déjà propagée.

Après Isla Blanca, Jeanne Leblanc retrouve les relations familiales complexes dans ce long métrage qu’elle a coscénarisé avec Judith Baribeau qui jouait la mère dans Isla. Marianne Farley, en plus d’être une des productrices et co-initiatrice du projet, interprète avec une singulière intensité Isabelle Jodoin la mère de Magalie et de son jeune frère, orphelins de leur père mort dans une tragédie le jour de la St-Valentin cinq ans plus tôt.

Paul Doucet rend compréhensibles sans les excuser certaines actions de cette figure d’autorité. De nouvelles solidarités pour éviter le scandale se construisent et Magalie trouve avec certains des jeunes d’autres nôtres pour contrer la médisance et la calomnie.

Cette catastrophe a créé de nouvelles solidarités et en a renforcé d’anciennes dans cette petite ville de banlieue qu’est Ste-Adeline. La ville est tissée plus serrée comme le souligne le titre du film. Émilie Bierre incarne le point nodal de toute cette histoire avec une force tranquille dans la voix, dans son mutisme et dans ses attitudes qu’il est étonnant de percevoir chez une si jeune actrice, mais qui confirme ce qu’Une colonie de Geneviève Dulude-De Celles nous avait montré. D’ailleurs, il y a plusieurs similitudes entre Jimmy, le jeune autochtone de la réserve voisine de ce film et Manuel, l’étudiant mexicain voisin, ami de Magalie et son collègue à la polyvalente.

La mise en scène utilise intelligemment les réseaux sociaux et les regards des voisins par les fenêtres ou au-dessus des haies pour construire un écheveau d’indices qui amèneront certains concitoyens à soupçonner une personnalité proche sur laquelle les spectateurs ont déjà d’amples informations. Paul Doucet rend compréhensibles sans les excuser certaines actions de cette figure d’autorité. De nouvelles solidarités pour éviter le scandale se construisent et Magalie trouve avec certains des jeunes d’autres nôtres pour contrer la médisance et la calomnie.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jeanne Leblanc

Genre(s)
Drame social

Origine(s)
Canada [ Québec ]

Année : 2019 – Durée : 1 h 43 min
Langue(s)
V.o. : français

Les nôtres

Dist. @
Maison 4tiers

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Mont Foster

PRIMEUR @ 11
Sortie
Ven 13 mars 2020

SUCCINCTEMENT
Illustratrice de livres de poésie, Chloé Lespérance se réfugie avec son mari dans un chalet isolé situé en montagne. Dès son arrivée, alors sous médication pour lutter contre un état dépressif dû à un traumatisme passé, elle adopte des comportements erratiques et inquiétants.

CRITIQUE

texte
Élie Castiel

★★★★ 

L’écriture du scénario de Coda (2019), le film du Québécois Claude Lalonde, permet à Louis Godbout de réaliser son premier long métrage, une idée qui sans doute germait dans sa tête; du moins c’est ce qui nous apparaît comme une évidence à en voir le résultat. Un constat, les affiches des deux films ont quelque chose en commun, même si subrepticement; dans le cas de Mont Foster, d’imposantes fenêtres peintes de grands X empêchent que les oiseaux aillent s’y frapper pour mourir, évoquant le film de Lalonde montrant le clavier d’un piano, confirmant ainsi la verticalité partagée. Autre similarité, les deux films aborde le thème de la crise d’inspiration d’un artiste : Coda, celle d’un pianiste en fin de carrière et le second, la crise identitaire d’une illustratrice de livres de poésie par suite d’un événement tragique.

Terrains glissants

Directement, sans vraiment forcer dans la symbolique ou la métaphore, Godbout a recours au Roi des aulnes, traduction du célèbre poème Erlkönig de Goethe – le cinéaste allemand Volker Schlöndorff avait mis en scène une brillante, mais hermétique adaptation sous le titre anglais The Ogre / Der Unhold (d’après le livre de Michel Tournier, une libre relecture du Roi des aulnes, balade de Goethe qui commence ainsi : « Qui chevauche si tard dans la nuit et le vent? C’est le père avec son enfant. Il serre le jeune garçon dans ses bras. Il le tient au chaud, il le protège… ». Comme si un sublime hasard conspiratif alimentait les deux films.

Les huis clos ou peut-être mieux l’enfermement dans cette maison de campagne (ou plutôt de forêt tentaculaire malgré la magnificence du paysage) ne fait qu’augmenter la cadence du drame que nous vous invitons à découvrir.

Une histoire d’amour imparfait où on n’est plus certain de qui fait du mal à qui; et puis un indice sans équivoque pointant du doigt le personnage en question. Ou l’est-ce vraiment?

 

Mais pour ce couple en rupture, le voyage insolite hors de grande ville n’est-il pas après tout une sorte de thérapie hallucinée et pour le cinéaste, la continuation d’un scénario qui ne cesse de se reconstruire, toujours en gestation. Sauf, bien sûr, lors du dernier plan du film, magnifique.

Si Lars, le légendaire von Treer a inspiré Godbout,  c’est dans l’incarnation charnelle et organique de ces sensations que sont le doute, la suspicion, la jalousie et plus particulièrement le processus créatif, source de douleurs, de souffrance et de plaisir inavoué issu de l’imaginaire. Les nombreuses citations au poème de Goethe sont aussi des signes qui se juxtaposent inexorablement aux comportements des personnages – la tête de l’enfant dans le livre illustré, évoquant la tragédie passée.

Patrick Hivon et Laurence Leboeuf excellent dans ce puzzle pervers oscillant entre la réalité, la séduction, l’attrait et le rejet. Un film freudien farouchement cinématographique qui, pour quelques instants, fait penser à du Alain Jessua (pour les néophytes, chercher dans IMDb ou Google), plus particulièrement celui de Jeu de massacre (1967). Un début plus que prometteur.

Louis Godbout gravite entre le film d’horreur et le drame psychologique poussé à l’extrême. Ce qui est évident, ce que Mont Foster contribue largement à cautionner non seulement un nouveau genre positivement hybride dans le cinéma québécois, mais plus que tout offre aux comédiens de nouvelles façons d’exprimer leur jeu.

Étrange, beau, poétiquement glauque, Mont Foster est une vraie réussite, actuel, intemporel, jouant sur la notion filmique d’espace-temps en laissant les personnages s’enfoncer dans les sables mouvants de la conscience.

Patrick Hivon et Laurence Leboeuf excellent dans ce puzzle pervers oscillant entre la réalité, la séduction, l’attrait et le rejet. Un film freudien farouchement cinématographique qui, pour quelques instants, fait penser à du Alain Jessua (pour les néophytes, chercher dans IMDb ou Google), plus particulièrement celui de Jeu de massacre (1967). Un début plus que prometteur.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Louis Godbout

Genre(s)
Suspense psychologique

Origine(s)
Canada [ Québec ]

Année : 2019 – Durée : 1 h 38 min
Langue(s)
V.o. : français

Mont Foster

Dist. @
K-Films Amérique

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

My Spy

PRIMEUR @ 11
Sortie
Ven 13 mars 2020

SUCCINCTEMENT
Après avoir mis en péril une importante mission, JJ, un agent de la CIA, apprend qu’il est rétrogradé. Il est aussitôt envoyé à Chicago avec une collègue spécialiste en informatique afin d’établir un poste de filature dans un modeste immeuble à logements multiples. Mais il ne sait pas que par un concours de circonstances, il devra compter sur l’aide d’une gamine, plutôt futée.

SANS
COMMENTAIRES

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Peter Segal

Genre(s)
Comédie policière

Origine(s)
États-Unis

Année : 2019 – Durée : 1 h 39 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française

Mon espion

Dist. @
Entract Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cineplex

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