TRIBUNE LIBRE.
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Sylvio Le Blanc
Après avoir reçu le Golden Globe du meilleur film en langue étrangère pour Parasite, le réalisateur sud-coréen Bong Joon-ho déclarait : « Quand vous aurez surmonté la barrière des deux centimètres de sous-titres, vous découvrirez des films étonnants. »1
N’ayant aucune attirance particulière pour le coréen, j’ai préféré voir ce film doublé en français de France et j’ai été ravi. Le grand public n’aime pas les sous-titres, qui le détournent de l’essentiel, à savoir l’image, avec tout ce qu’elle renferme (le jeu multiple des comédiens, les mouvements de caméra, la palette des couleurs, les décors, etc…). Des sous-titres qui appauvrissent aussi le texte (qui n’est jamais pleinement rendu par ceux-là) et qui, pour finir, balafrent l’image.
La cinéaste italienne Lina Wertmüller l’a dit autrement à Los Angeles : « Je crois totalement au doublage. Les sous-titres ont un effet désastreux sur un film. Au lieu de vivre un film à travers les images, on est constamment interrompu par la lecture des sous-titres et on passe son temps à baisser et lever la tête, on perd tout le rythme de l’image. Naturellement, il y a des oreilles raffinées qui veulent entendre les voix originales des comédiens. Je comprends cela. Cependant, il ne faut jamais oublier que le cinéma est un art populaire, pour les masses. Je trouve très important que les gens puissent avoir accès à ces films grâce à un doublage. Le public américain perd beaucoup à ne pas être exposé à d’autres films. »2
La cage aux folles
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