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Foudre

 PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 24 mai 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Été 1900, au cœur d’une vallée du sud de la Suisse. Elisabeth, 17 ans, est sur le point de prononcer ses vœux après cinq ans passés au couvent. La mort soudaine de sa sœur l’oblige à retourner dans la ferme familiale pour assumer son nouveau rôle d’aînée.

 

Le Film
de la semaine

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★ 

Corps

célestes

Un premier long métrage pour Carmen Jaquier, signataire de quelques courts sujets où elle impose déjà une écriture, une intention. Cette fois-ci, du moins au début, elle se fait comme une sorte d’héritière d’un Alain Cavalier, notamment au début, alors que le quasi-silence a droit de cité, imposant par là-même des plans fixes, non seulement comme choix esthétique, mais mettant en évidence la continuité libératrice dans le comportement du personnage principal. Comme si son inconscient devenait « être » plus que « paraître ».

C’est elle, Elisabeth, la jeune couventine de 17 ans qui devra quitter les Ordres suite au décès de sa sœur ainée. Dans retour dans sa famille, elle sera la nouvelle grande sœur .

Film primé dans diverses manifestations cinématographiques, Foudre regarde ses personnages par le petit bout de la lorgnette et, progressivement, établit un lien beaucoup plus indiscret, s’ouvrant à la Nature et (littéralement) au spirituel, élevant la principale protagoniste – très versatile cinégénique Lilith Grasmug, une grande révélation qui évoque certaines de ces héroïnes bressoniennes au rang de celles sur qui il faut compter désormais.

Une affection pudique à la transgression.

En apprenant la  vérité sur la disparition de sa sœur Innocence, prénom non pas pris au hasard, et à la découverte de son journal intime, Elisabeth s’inscrit dans le royaume des possibles, particulièrement dans le domaine de la sensualité et de la découverte du corps. Cette option lui offre la possibilité de multiplier son registre dans l’art d’interprétation : devenir une femme, découvrir ses parties les plus cachées, s’ouvrir à la sexualité féminine que les préceptes de la foi lui interdisent, sans compter sur l’exploration du corps masculin ; en quelque sorte, la fascination qu’exerce la nature sur l’Être.

Quelque part, Foudre est le récit de l’émancipation d’une jeune femme dont l’image finale, sans l’avouer ouvertement, en raison de son caractère abrupte, conduit cette nouvelle affranchie vers de nouveaux horizons, sans aucun doute, plus approbateurs.

Mais toutes ces manifestations sont filmées avec un sens remarquable du minimalisme, aucune affectation, sans doute seulement à la fin, et même là, lorsque les corps des trois adolescents se joignent au sien dans des jeux d’attouchements réciproques ou la sexualité n’est plus hétérosexuelle ou homosexuelle, mais simplement une question de complicité, d’échanges, d’apprentissage déjà réalisé. Mais ces moments ne durent que quelques instants, le temps de constater que le film de Jaquier adhère à un cinéma de l’émotion formelle, sentir à partir d’éléments filmiques.

Le choix chromatique ne constitue pas un simple caprice esthétique, mais se situe dans un discours cinématographique entre la forme et le fond. Les couleurs changeront de ton et de finesse selon les étapes psychologiques et lieux où se situent les personnages – surchargées, discrètes, balayées par le vent. Le soleil se fait radieux seulement lors de ces brefs moments où les corps imberbes et purs se découvrent mutuellement.

Quelque part, Foudre est le récit de l’émancipation d’une jeune femme dont l’image finale, sans l’avouer ouvertement, en raison de son caractère abrupte, conduit cette nouvelle affranchie vers de nouveaux horizons, sans aucun doute, plus approbateurs.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Carmen Jaquier

Scénario : Carmen Jaquier
Direction photo : Marine Atlan
Montage : Xavier Sirven
Musique : Nicolas Rabaeus

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Suisse
Année : 2022 – Durée : 1 h 32 min
Langue(s)
V.o. : français
Foudre

Carmen Jaquier

Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ WTFilms ]

Diffusion @
Cinémathèque québécoise

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Gangs of Godavari

 PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 24 mai 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Dans les régions côtières d’Eluru et de Godavari, en Inde, un homme passe de la pauvreté à la richesse avec courage et détermination.

S A N S
COMMENTAIRES

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Krishna Chaitanya

Genre(s)
Action
Origine(s)
Inde
Année : 2023 – Durée : 2 h 26 min
Langue(s)
V.o. : télougou ; s.-t.a.
Gyāngs aāphs Gōdavari

Krishna Chaitanya

Dist. [ Contact ] @
Bhargav Gorrepati
[ Srikara Studios ]

Diffusion @
Cinémas Starz

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

Handling of the Undead

 PRIMEUR
Sortie prévue
Vendredi 24 mai 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Stockholm, 2002. Un orage terrasse les vivants et réveille les morts. Tous ceux qui ont disparu depuis deux mois reviennent à la vie. Dans quel état ? Trois récits.

De la vie des vivants.

B R E F S 
APERÇUS

< Une déconstruction des habituels films de zombies que la mise en scène soignée de Thea Hvistendahl rend singulière ;

< Trois récits sur la perte d’un être cher qui revient à la vie, ou presque, sans parler, sans émotions, peut-être quelques larmes perdues sur le visage, comme si ce retour provisoire était sans doute le reflet d’un amour inconditionnel avant le départ ;

< Tiré d’un roman de John Ajvide Lindqvist, qui fait la part belle aux rapports affectifs, le film de la cinéaste norvégienne remplit sa promesse en retenant cet aspect. Sur ce point, la relation entre les deux femmes, dont l’une des deux revient revoir l’autre, est d’une émotion palpable – le Ne me quitte pas de Nina Simone servant d’appui affectif, trouble et amoureux ;

< Très peu de paroles, presque pas, juste le nécessaire. Tout est dans l’image, une direction photo à la fois glauque et mystique de Pål Ulvik Rokseth qui rend l’ensemble aussi étrange qu’irréel ;

< L’ensemble des interprètes se donnent entièrement à cet exercice admirablement glaçant qui, sans aucun doute, retient du roman, les aspects les plus édifiants ;

< Le genre « film de zombies » trouve ici une nouvelle voie, éclairée, originale et dans le même temps, en parfaite harmonie avec le médium dont il est question ;

< Et une finale évocatrice au beau milieu d’un lac, exemple de réconciliation avec la dualité de la vie.

[ ÉC ]
Cote : ★★★

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Thea Hvistendahl

Scénario : Thea Hvistendahl
John Lindqvist,
d’après son roman
Direction photo : Pål Ulvik Rokseth
Montage : Thomas Grotmol, Trude Lirhus
Musique : Peter Raeburn

Genre(s)
Drame d’épouvante
Origine(s)
Norvège / Grèce / Suède
Année : 2023 – Durée : 1 h 38 min
Langue(s)
V.o. : norvégien ; s.-t.a.
Håteringen av Odøde

Thea Hvistendahl

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 87 88 89 90 91 789