Papicha
PRIMEUR
Semaine 05
du Ven 31 jan au Jeu 06 fév 2020
SUCCINCTEMENT
La décennie noire du terrorisme fait rage au début des années 1990 à Alger, opposant les forces gouvernementales à différents groupes de guérillas islamistes. Alors que la situation politique et sociale se dégrade sans cesse, Nedjma, 18 ans, étudiante en français, refuse cette réalité et poursuit son rêve de devenir styliste.
Réalisation
Mounia Meddour
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★ ½
Un film audacieux qui prend son courage à deux mains, sans compromis, sans lignes de démarcation. Un premier long métrage brillamment abouti grâce à une réalisation qui, malgré quelques furtifs pas inachevés, brille par une caméra proche des protagonistes, trop proche même, jusqu’à en devenir une sorte d’intruse, guettant les bonds hasardeux de ces jeunes femmes, pour l’époque, les années 1990, ère-piège pour une Algérie qui tombe dans l’intégrisme politique et religieux.
Ces filles (de la petite bourgeoisie) rêvent de concilier orientalisme et europanéité avec un naturel libérateur ; également livrer une bataille (perdue d’avance) contre un système répressif qui croît de jour en jour. L’homme, même le plus (faussement) émancipé se résout à cette nouvelle vision de la société où le machisme ambiant se confond avec une vision de la religion totalement erronée.
Algérie, ma douleur
Petit à petit, à mesure que les conditions deviennent de plus en plus difficiles pour celles qui veulent « vivre leur vie », le drame prend des allures de cauchemar jusqu’à la finale, d’une force dramatique insoutenable. Une séquence filmée en revanche avec une étonnante distanciation, presque clinique.
On soulignera le travail acharné d’une Lyna Khoudri, dans le rôle principal. Charismatique, entière, ne prenant aucun recul face à l’objectif de la caméra. Prédisposée à défendre un personnage des plus risqués.
… une réalisation qui, malgré quelques furtifs pas inachevés, brille par une caméra proche des protagonistes, trop proche même, jusqu’à en devenir une sorte d’intruse, guettant les bonds hasardeux de ces jeunes femmes, pour l’époque, les années 1990, ère-piège pour une Algérie qui tombe dans l’intégrisme politique et religieux.
En fin de compte, Papicha est un film insulaire, un film farouchement de son pays. L’Algérie n’est pas pointée du doigt (Nedjma « Papicha » n’hésite pas à déclarer qu’il faut se battre de l’intérieur ?), mais au contraire, c’est tout un nouveau système de valeurs poussiéreux, datant d’un autre siècle qui devient la cible de la réalisatrice. Et pour ce pays, on connaît les résultats que cette époque phare a engendrés.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie
Ven 31 jan 2020
Genre(s)
Drame
Origine(s)
France / Algérie
Belgique / Qatar
Année : 2018 – Durée : 1 h 49 min
Langue(s)
V.o. : français, arabe; s.-t.f. ou s.-t.a.
Papicha
Dist. @
A-Z Films
Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinéma du Parc
Cineplex
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]