Paradise is Burning

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 08 novembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans une région ouvrière de Suède, trois jeunes sœurs se débrouillent seules, laissées à elles-mêmes par une mère absente.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

 

Sœurs dans un

jardin d’acclimatation

 

Il y a, dans le regard de la Suédoise Mika Gustafson, qui signe ici son premier long métrage de fiction, quelque chose d’organique qui colle à la peau, comme si le corps des protagonistes, et pas uniquement celui des trois sœurs en question, menait par le bout du nez l’espace sociale et domestique.

Le nouveau départ de la mère, qui ne donne pas signe de vie, ne semble pas préoccuper ce trio bien particulier – Laura (16 ans, l’aînée), Mira (12 ans, la cadette) et Steffi (7 ans, la petite). La maison devient un champ de jeux, de petites batailles et d’autres petits et grands évènements qui la laisse désordonnée, sans le souci de faire le ménage, ou presque.

Pour Gustafson, l’occasion d’endosser une mise en scène d’une liberté audacieuse, appuyée par la caméra viscérale de la directrice photo Sine Vadstrup Brooker. Non pas un film féministe, mais « au féminin ». Les hommes, très peu, et lorsqu’ils font partie du plan, des êtres plutôt faibles quelle que soit leur corpulence.

Jouer avec la quotidienneté.

Les trois enfants prennent charge du foyer, et ce n’est pas toujours de bonne augure. Mais elles sont habituées. Dommage que la jeune cinéaste, en raison d’un montage parfois gauche, alterne entre un environnement et l’autre sans prévenir, un manque de transition.

C’est parfois naïf, délibérément tourné en urgence, suivant un rythme constant, comme s’il fallait profiter d’un présent qui ne dure pas longtemps. De ce fait, la poésie imagée plaît bien à Gustafson et quelques plans du film sont superbement travaillés.

C’est sans doute dû à l’imagination qu’on peut avoir lors d’un premier essai de long métrage. Gustafson, par contre, sait comment prouver son originalité, et c’est par ses défauts que le film progresse.

C’est parfois naïf, délibérément tourné en urgence, suivant un rythme constant, comme s’il fallait profiter d’un présent qui ne dure pas longtemps. De ce fait, la poésie imagée plaît bien à Gustafson et quelques plans du film sont superbement travaillés.

On reste néanmoins parfois sur notre faim, mais du coup, on se réadapte à ces divers environnements présentés rapidement dès l’entrée en matière. Le quotidien, en quelque sorte, ressemble à un jardin d’acclimatation où tout semble permis. Cela est rendu possible grâce à la performance exceptionnelle des trois comédiennes, dont, à notre humble avis, Dilvin Asaad (Mira) remporte la palme.

Tout en soulignant que nous sommes dans une Suède ouvrière où divers groupes ethniques constituent la composante sociale sous le signe de l’harmonie. Et c’est très bien comme ça.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Mika Gustafson

Scénario : Mika Gustafson, Alexander Öhrstrand
Direction photo : Sine Vadstrup Brooker
Montage : Anders Skov
Musique : Giorgio Giampà

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Danemark / Finlande
Italie / Suède
Année : 2023 – Durée : 1 h 49 min
Langue(s)
V.o. : suèdois; s-t.a.
Paradiset briner

Mika Gustafson

Dist. [ Contact ] @
Ritual
[ IntraMovies ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]