Se fondre

P R I M E U R
Sortie prévue
Vendredi 28 juin 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Dans un Québec complètement anglicisé, des prisonniers politiques meurent.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★

La langue

aux tripes

 

Dans une prison canadienne à sécurité maximum, un détenu fait seul les cent pas dans la cour intérieure. Il avance en regardant la caméra et dit un texte historique.

Nous sommes dans un futur assez proche et dans cette prison, la seule langue d’ordre est l’anglais. Les prisonniers que l’on peut qualifier de politiques et ayant eu de longues peines, vivent solitaires dans de petites cellules dans laquelle ils lisent ou relisent des textes que l’on entend. Les dialogues avec les gardiens se passent en anglais et des intertitres nous les signalent, créant une distanciation qui pourrait désarçonner le spectateur.

Le cinéaste Simon Lavoie nous projette, comme dans Nulle trace, dans une dystopie future cette fois-ci sur la dissolution de la nation québécoise dans le melting-pot anglo-américain. Les plus vieux détenus meurent successivement de manière étonnante et seule la préposée à l’entretien semble avoir une idée de la cause aux allures de science-fiction médicale que nous ne révélerons pas ici. Une lecture de l’affiche en fournit des indices patents. La cinématographie de Simran Dewan privilégie dans cette enfermement les couleurs bleues et les teintes métalliques.

Retour en disgrâce.

À la suite d’une libération conditionnelle décrétée par un juge qui enfonce en français le clou, ledit matricule 973, interprété avec une passion rigoureusement constante par Jean-François Casabonne, sort. La démonstration de l’anglicisation de la métropole qui suit est trop brève avant un nouveau confinement du dit témoin.

Simon Lavoie continue assidûment de tracer son sillon appuyé par une équipe d’acteurs et d’artisans qui se sont donnés corps et âme à cette proposition surprenante dans sa forme qui, dans sa partie plus littéraire, aurait pu se sourcer également dans des chansons.

La rencontre avec l’équipe dirigeante de ce mouvement clandestin se déroule sous un luminaire-auréole qui pourrait être relié symboliquement à Une Chapelle blanche, le court majeur du réalisateur. La mise en scène accentue le côté clinique de cet épisode dans lequel aucun grand texte n’est entendu. La dernière partie prend ses aires dans le fleuve, propulsée par la musique de Jacques Hétu avant de rejoindre la contrée de Pierre Perrault après avoir rendu initialement hommage à Michel Brault.

Simon Lavoie continue assidûment de tracer son sillon appuyé par une équipe d’acteurs et d’artisans qui se sont donnés corps et âme à cette proposition surprenante dans sa forme qui, dans sa partie plus littéraire, aurait pu se sourcer également dans des chansons.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Simon Lavoie

Scénario  : Simon Lavoie
Direction photo : Simran Dewan
Montage : Simon Lavoie, Nicolas Roy
Musique : Jean L’appeau

Genre(s)
Essai dramatique
Origine(s)

Canada [Québec]
Année : 2023 – Durée : 1 h 52 min
Langue(s)
V.o. : français ; s.-t.f / s.-t.f.
Se fondre

Simon Lavoie
Crédit : Matthieu Brouillard

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique
[ Auto-produit ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
En attente

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]