Spencer
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 05 novembre 2021
SUCCINCTEMENT.
Une jeune femme séjourne pour les Fêtes de Noël dans le manoir de sa belle-famille.
CRITIQUE.
★★★
texte
Luc Chaput
Un couple en processus de séparation échange de chaque côté d’une table de billard dans une salle aux murs remplis de bibliothèques. Le mari dit que nous avons deux images, l’une extérieure et l’une personnelle que nous devons préserver. À la fin de la discussion, une boule noire1 est touchée par Diana.
En prenant comme titre le nom de famille de l’aristocrate Diana devenue princesse de Galles par son mariage avec le prince Charles, le long métrage annonce la couleur qu’il confirme dans le texte préliminaire: une farce qui se base sur une tragédie réelle. Le scénario de Steven Wright (Eastern Promises) souligne les relations difficiles entre Diana et certains membres de la famille royale. Une phrase sur la froideur des lieux revient à quelques reprises émise entre autres par les deux fils William et Harry. Diana a d’ailleurs des problèmes avec l’horaire strict des journées et donc avec la ponctualité, politesse des rois selon la formule.
La règle du jeu
Ces retards se reproduisent plusieurs fois et la princesse est arrivée après la monarque dans ce château entouré d’une importante protection policière et dont les repas ont été transportés avec une précision toute militaire.
La mise en scène de Larraín insère plusieurs séquences dans lesquelles la caméra avance dans les couloirs et les pièces de l’immeuble, précédant ou suivant Diana rendue encore plus nerveuse par la rigidité du cérémonial. Une parenté symbolique avec le destin d’Anne Boleyn, épouse décapitée d’Henri VIII, produit aussi ses effets sur la psyché de la jeune femme et la réalisation en augmente les réverbérations.
Dans ce milieu où les règles du jeu ancestrales structurent les journées, Diana trouve oreille attentive auprès du chef cuisinier et de son habilleuse avec qui elle a des échanges plus égalitaires. La relation avec ses fils est empreinte d’un amour réciproque et pleine de moments heureux. Les visites à l’ancienne maison familiale donnent un aperçu du chemin parcouru et des possibilités de ressourcement.
La cinématographie de Claire Mathon rend préhensible la rigidité des lieux et des coutumes, reproduisant dans d’autres séquences des images iconiques de cette jeune femme devenue si populaire. Kristen Stewart accomplit un beau travail d’effet-miroir même si son accent n’est pas toujours exact. Timothy Spall incarne avec une rigide bonhomie le rôle du chef de la sécurité et donc du maître de cérémonie. Sally Hawkins et Sean Harris apportent à l’interprétation de leurs rôles de serviteurs amis toute l’étendue de leurs talents
Après Jackie, autre portrait d’une femme célèbre au tournant d’une vie, le réalisateur chilien entrouvre avec panache les rideaux sur un épisode crucial d’une vie trop rapidement écourtée.
La cinématographie de Claire Mathon rend préhensible la rigidité des lieux et des coutumes, reproduisant dans d’autres séquences des images iconiques de cette jeune femme devenue si populaire… Kristen Stewart accomplit un beau travail d’effet-miroir même si son accent n’est pas toujours exact.
1 Lors des votes pour accueillir des nouveaux membres dans des clubs sélects britanniques, la boule noire avait un poids plus important et était signe de refus.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Pablo Larraín
Scénario
Steven Knight
Direction photo
Claire Mathon
Montage
Sebastián Supúlveda
Musique
Jonny Greenwood
Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
Grande-Bretagne / États-Unis
Allemagne / Chili
Année : 2021 – Durée : 1 h 57 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f. / Version française
Spencer
Dist. [ Contact ]
Entract Films
Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]