Summer of Soul
(… Or, When the Revolution Could Not Be Televised)
P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 juillet 2021
SUCCINCTEMENT.
Redécouverte d’un festival musical à Harlem en 1969 surnommé Le Black Woodstock.
| LE FILM
de la semaine.
CRITIQUE.
★★★★
texte
Luc Chaput
Fusion de notes
musicales et historiques
Une très grande et âgée chanteuse de gospel et une consœur plus jeune s’unissent pour donner une prestation remarquable de l’air religieux favori de Martin Luther King : Take My Hand, Precious Lord. La scène se déroule durant le deuxième samedi du Harlem Cultural Festival durant l’été 1969.
Tony Lawrence, un animateur radio et promoteur new-yorkais, avait réussi à mettre sur pied un festival culturel dans Harlem. Les émeutes de 1968, par suite des assassinats de King et de Robert Kennedy, faisaient craindre le pire aux autorités étant donné les tensions raciales et économiques qui percolaient dans la métropole américaine. Le maire John Lindsay, qui avait établi des ponts avec la communauté noire, accepta de faire en sorte que le festival se déroulant pendant six samedis de l’été 1969 soit mieux organisé. Des artistes majeurs ou nouveaux surtout dans le domaine musical joueraient dans des concerts gratuits autour d’un thème sur une scène dans le parc Mount Morris qui offrait les conditions d’accès et de sécurité voulues.
Hal Tulchin, réalisateur travaillant pour la télé, eut vent de ces préparatifs et décida de filmer les 40 heures de ces spectacles pour en garder la mémoire et pour vendre plus tard ces bobines à des médias qui pourraient être intéressés. À la même époque, d’autres cinéastes subodoraient que le festival se déroulant à Bethel en Nouvelle-Angleterre avec les artistes déjà annoncés pourrait être un moment musical important. Ce qu’il fut et encore plus socialement sous le nom de Woodstock et ses retombées internationales furent gigantesques.
Approché il y a peu d’années par des producteurs, le musicien et auteur Ahmir Khalib Questlove Thompson visionna les dites quarante heures non encore diffusées de Tulchin. Il en concocte, avec l’aide du monteur Joshua L. Pearson et d’autres collaborateurs, un documentaire musical qui pourrait devenir un modèle. Les Stevie Wonder, Staple Singers, Mahalia Jackson, Mongo Santamaria, Sly and the Family Stone, BB King et autres Hugh Masekela ont ainsi le temps de montrer leur dextérité, leur passion ou leur génie. Ils interagissent souvent avec un public de tous âges et de toutes conditions qui participent ainsi à cette célébration de la culture noire américaine.
1969 est donc aussi le moment où le terme negro est remplacé dans la communauté par « Black », qui devient donc beautiful.
Des apartés sur les moments charnières de l’époque sont judicieusement placés et des spectateurs alors présents se rappellent leur état d’esprit. La fluidité du montage entre ces divers éléments amène le ciné-spectateur à apprécier plus certaines prestations car il en aura aussi compris les tenants et les aboutissants. Nina Simone, par son interprétation de Backlash Blues, poème de Langston Hughes qu’elle a mis en musique, propulse des revendications qui trouvent aisément écho aujourd’hui. 1969 est donc aussi le moment où le terme negro est remplacé dans la communauté par « Black », qui devient donc beautiful.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Questlove
[ Ahmir-Khalib Thompson ]
Idée
Questlove
Direction photo
Shawn Peters
Montage
Joshua L. Pearsons
Directeur musical
Randall Posler
Genre(s)
Documentaire musical
Origine(s)
États-Unis
Année : 2021 – Durée : 1 h 57 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
L’été de la soul
Dist. [ Contact ] @
Fox Studios
Classement
Tous publics
Cinéma du Parc
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]