Sympathie pour le diable

Semaine 48
du Ven 29 nov au Jeu 5 déc 2019

 

EN QUELQUES MOTS
En 1992, à Sarajevo, sept mois après le début du siège de la ville par les Serbes, les correspondants internationaux sur place sont les témoins impuissants des horreurs de la guerre. Le journaliste Paul Marchand cherche à faire comprendre l’urgence de la situation par ses reportages percutants.

Primeur 
  CRITIQUE

Élie Castiel

★★★

LE JOURNALISME D’ENQUÊTE EST UN SPORT DE COMBAT

Lors de la Première du film au tout récent CINEMANIA, le franco-québécois Guillaume de Fontenay indiquait qu’il a travaillé pendant une quinzaine d’années avant de réaliser ce premier long métrage. Fruit d’un labeur fait de recherches journalistiques, de documents, d’archives, d’entrevues et de faits historiques.

Le roman éponyme de Paul Marchand bénéficie d’un tournage dans les lieux mêmes « des crimes », si c’est ainsi qu’on peut les appeler. Un récit de nettoyage raciale, de génocide exacerbé, d’indifférence politique et sociale d’un Occident qui ne pense qu’à soi.

Les Chrétiens et les Musulmans. On peut se souvenir des unes des journaux et prendre position. Oui, on prenait position selon notre connaissance du sujet, notre éducation et plus que tout, ce qui se passait en termes de politique mondiale.

Et puis Niels Schneider, de plus en plus présent… et qui le sera davantage. Plus que le jeu intérieur, il rappelle un Jean-Paul Belmondo qui, grâce à sa silhouette charismatique et à sa fausse apathie, s’en sort avec tous les honneurs. Ça, c’est aussi une façon d’être acteur

Si dans Welcome to Sarajevo (1997) Michael Winterbottom prenait le pouls du sujet à travers le travail du journaliste Michael Henderson (solide Stephan Dillane), de Fontenay opte, en accord avec le roman, pour le Français Paul Marchand. Comme Henderson face à la cruauté, au délire humain dans la région, la vue de tous ces morts civils, Marchand s’implique personnellement. Le film devient ainsi une fiction (même si tirée de faits véridiques), concédant au cinéma le droit de créer et de transformer la réalité. Qu’importe puisque les faits réels sont explorés le plus fidèlement possible et que les souvenirs qu’on garde de tels ou tels actes, de telles ou telles situations ou violences peuvent se transformer, voire même se déformer avec le temps.

Après le court Le retour tryptique (2012), Guillaume de Fontenay propose un premier long métrage sensible, suivant les codes du film de guerre, au rythme haletant, au suspense constant. Il se permet aussi une courte idylle amoureuse, bien que pas trop claire, entre Marchand et sa traductrice, dont les rapports sont un peu tendus au début.

Et puis Niels Schneider, de plus en plus présent… et qui le sera davantage. Plus que le jeu intérieur, il rappelle un Jean-Paul Belmondo qui, grâce à sa silhouette charismatique et à sa fausse apathie, s’en sort avec tous les honneurs. Ça, c’est aussi une façon d’être acteur. Quel plaisir aussi de revoir le rare Vincent Rottiers (rôle de Vincent), puissant et en même temps neutre face à un environnement chaotique qui le dépasse.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Sortie

Ven 29 nov 2019

Réal.
Guillaume De Fontenay

Genre(s)
Drame biographique

Origine(s)
France

Canada
Année : 2019 – Durée : 1 h 43

Langue(s)
V.o. : anglais, français ; s.-t.f.

Sympathie pour le diable

Dist. @
Les Films Séville

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]