Visualization

CRITIQUE.
[ court métrage ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

 

L’exil

et

l’image

dépareillée

 

Une idée lumineuse, un concept surtout, une radicalisation de l’image et pour le message politique, puisque le cinéaste ne peut s’en empêcher dû à ses premières origines, des intentions louables, sans nul doute des risques non calculés. Mais peu importe.

Le projet est plus important que les peines encourues, même si on doit transformer les plans en mouvement, les situer dans un contexte d’expérimentation où seul l’esprit lucide fonctionne, transformant les cadres traditionnels en de gros plans qui montrent les yeux perdus, parfois découlant d’une timide larme (celle d’une femme), hagards. Le cinéaste lui-même devant la toile qui ressemble plus à un outil de psychanalyste et qu’à la fin, il « arrose » de son propre sang. L’objet qu’il faut reconnaître où à quoi il nous fait penser devient la proposition même du film.Suite

Le projet Riopelle
@ Duceppe

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★★

texte
Élie Castiel

De

l’ombre

à

la lumière

 

Si dans le milieu de la culture, les Grecs fêtent le 100e anniversaire de la naissance de Maria Callas, au Québec, c’est sur l’incontournable Jean-Paul Riopelle que les regards se posent pour ce centenaire.

Le projet Riopelle, titre on ne peut plus ambigu pour la plupart. En somme, la pièce la plus attendue de la saison théâtrale québécoise. Plus que jeu, un tableau en format tryptique, comme dans certaines icônes byzantines, et là s’arrête l’analogie. Riopelle ou l’éclatement d’une liberté, la mise en action de l’irrévérence, la hardiesse contre certaines institutions. Un mouvement contre le liberticide institutionnalisé.

Et comme on peut s’y attendre, un rapport intellectuel à l’Hexagone où éclatent les années du dadaïsme triomphant et autres formules picturales qui, finalement, représentent en quelque sorte les points forts du 20e siècle.

Atteindre un certain universalisme.
Crédit : @ Danny Taillon

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Le rêveur dans son bain
@ Théâtre du Nouveau Monde

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★★ ½

texte
Élie Castiel

Un

tour de force

magistral

De deux choses l’une : soit qu’on adhère totalement à l’univers fantasmagorique créé par l’imaginaire de Hugo Bélanger, entre pudeur et sophistication, et l’implication enthousiaste des comédiens, ou au contraire, avoir des réserves au point de ne pas se laisser convaincre par un récit qui repose sur peu, du moins en apparence.

J’ose abdiquer face au premier choix. L’inventivité de la démarche dans Le rêveur dans son bain opère comme ça avait été le cas dans l’exemplaire Le tour du monde en 80 jours, au même TNM il y a quelque temps. Sillonner le terrain de l’imaginaire, sans avoir recours à un parcours psychologique et existentiel des personnages (même si ce n’est pas totalement le cas) peut parfois être salutaire. Même le plus « rationnel » des spectateurs (et des critiques) peut se laisser séduire par l’engouement du créateur dont une des devises est de contenir l’auditoire en constante euphorie. Véritables tours de prestidigitation, projections vidéo, dessins en formes de BD qui s’incrustent quasi littéralement et viscéralement à l’intérieur des personnages, formant ainsi des mises en abyme (de plus en plus utilisées dans les spectacles sur scène) où les protagonistes semblent vivre de doubles réalités.

Une ondine (Wu-Maheux) qui prend forme humaine et Octave (René)
Crédit : @ Yves Renaud

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