P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 14 avril 2023
SUCCINCTEMENT. Trois hommes de génération différente sont à la croisée des chemins et devront, en l’espace d’une nuit, se redéfinir pour passer à la prochaine étape de leur vie.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 14 avril 2023
SUCCINCTEMENT. Une lanceuse d’alerte voit sa vie chamboulée à la suite d’une agression.
CRITIQUE.
★★★ ½
Dans un bureau du système judiciaire français, une femme se voit signifiée qu’elle est maintenant en garde à vue. Estomaquée, elle se lève et tente de quitter la pièce.
Engrenages
texte LUC CHAPUT
Maureen Kearney était une importante dirigeante syndicale chez Areva, l’entreprise centrale du programme nucléaire civil français. Elle représentait dans diverses instances les travailleurs de cette filière et était donc amenée à croiser de nombreux dirigeants politiques et économiques comme le démontre la séquence en Hongrie.
Ses interrogations sur un accord possible avec un groupe chinois créent une onde de choc qui suscite diverses réactions. Une agression bizarre dans son déroulement amène des interrogations même de la part de ses proches. Elle devient, comme le signale le titre anglais du film, Sitting Duck, une cible facile parce qu’Irlandaise et ancienne professeure d’anglais, elle n’a pas le profil habituel de ces dirigeants qui comptent car issus des grandes écoles.
À défaut d’un profil habituel, toujours bien préparée.
Le cinéaste Jean-Paul Salomé commence son long métrage par montrer de manière clinique cette attaque au domicile de Maureen. Le scénario du réalisateur et de Fadette Drouard, d’après le livre d’investigation de Caroline Michel-Aguirre, place ensuite la protagoniste dans son travail et sa famille menant une vie très remplie que déraille cette agression. Certains plans du chignon blond de Maureen évoquent une spirale qui s’enclenche alors.
Le montage, s’il permet des pauses bienvenues dans ce difficile parcours, n’est pas toujours à la hauteur de ce dossier important sur les relations troubles entre forces politiques et grandes entreprises.
Les interrogatoires et les examens médicaux sont décrits avec froideur soulignant la distance qui sépare cette femme alors presque seule face à ses dirigeants qui l’ont pour la plupart laissée tomber. Isabelle Huppert incarne avec une passionnante justesse cette syndicaliste qui cache une certaine fragilité derrière ses allures de femme battante habituelle. Grégory Gadebois joue de sa masse bonhomme en tant que conjoint aidant. Yvan Attal frise la caricature en tant que manager dépassé par la suite des événements. Le montage, s’il permet des pauses bienvenues dans ce difficile parcours, n’est pas toujours à la hauteur de ce dossier important sur les relations troubles entre forces politiques et grandes entreprises.
P R I M E U R [ En salle ] Sortie Vendredi 14 avril 2023
SUCCINCTEMENT. La jeune Vicky a un don : elle peut sentir et reproduire toutes les odeurs qu’elle collectionne dans des bocaux étiquetés avec soin, même celle de sa mère, Joanne, à qui elle voue un amour fou et exclusif.
CRITIQUE.
★★★
texte PASCAL GRENIER
Le
parfum
de
Vicky
Cinq ans après Ava, un premier film réussi à la critique majoritairement favorable, Léa Mysius signe un second long métrage très ambitieux avec Les cinq diables, un drame familial qui flirte avec le cinéma fantastique avec un bonheur inégal.
Coscénarisé avec le directeur de la photographie Paul Guilhaume qui signe des images très saturées en pellicule 35 mm (une denrée rare depuis le passage au numérique), le mélange de genre ne convainc pas toujours. Avec cet enfant de huit ans qui possède un don surdéveloppé de l’odorat, la prémisse renvoie au célèbre roman Le parfum, de Patrick Süskind. Et l’aspect fantastique emprunte la voie du film de voyage dans le temps alors que cet enfant est transporté dans des souvenirs grâce aux odeurs qu’elle conserve dans des bocaux et qu’elle arrive à vivre et reproduire certains souvenirs avant son existence.
Adèle Exarchopoulos brille de toute son étincelle.
En revanche, tout cet acabit apparaît davantage comme un artifice au lieu d’enrichir ou d’apporter une large part de fantasmagorie. De plus, le thème de la relation mère-fille rappelle étrangement le récemment oscarisé et très surestimé Tout partout, tout à la fois / Everything Everywhere All at Once des Daniels.
Mais bon, on a quand même affaire à une tout autre bête alors qu’ici la réalisation ne sombre pas trop dans le tape-à-l’œil. Mais reste que le côté fantastique demeure sous-exploité, voir même détaché du reste à mesure que le mystère se dévoile.
La jeune réalisatrice de Bordeaux aborde des thèmes récurrents dans le cinéma actuel tels que l’homosexualité, le racisme et l’intimidation. Elle a tendance à forcer la note aussi dans sa façon d’aborder ces thèmes, mais se rattrape en partie lorsqu’elle parle d’âmes meurtries et de retrouvailles réparatrices. On enlève la confusion et le fantastique et on y gagne au change, car visuellement on retrouve par à-coups cette luminosité désirée et qu’Adèle Exarchopoulos brille de toute son étincelle même si, au final, l’émotion n’est pas toujours au rendez-vous.
La jeune réalisatrice de Bordeaux aborde des thèmes récurrents dans le cinéma actuel tels que l’homosexualité, le racisme et l’intimidation. Elle a tendance à forcer la note aussi dans sa façon d’aborder ces thèmes, mais se rattrape en partie lorsqu’elle parle d’âmes meurtries et de retrouvailles réparatrices.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE Réalisation Léa Mysius
Scénario Paul Guilhaume Léa Mysius Direction photo Paul Guilhaume Montage Marie Loustadt Musique Florencia Di Concilio
Léa Mysius. Entre l’aboutissement et le déni.
Genre Drame fantaisiste
Origine France Année : 2022 – Durée : 1 h 43 min Langue V.o. : français; s.-t.a. The Five Devils