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P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 14 avril 2023

 

SUCCINCTEMENT.
À Portland, une sculptrice prépare une exposition.

 

CRITIQUE.

★★★

texte
LUC CHAPUT

 

Les hauts

et

les bas

de la vie

d’une artiste

 

Un soir, une locataire téléphone à sa propriétaire pour se plaindre de différentes choses. À la fin de cette diatribe, elle emploie une formule étonnante de politesse.

Le succès de First Cow, le précédent long métrage de cette cinéaste, fin mélange de western et de chronique sociale dans l’Oregon de la fin du 19e siècle, nous portait à espérer de grandes choses de cette nouvelle réunion entre Michelle Williams et la réalisatrice de Wendy and Lucy.

Lizzy travaille à temps partiel dans une école d’art de Portland qui offre de nombreux cours et ateliers sur la pratique artistique et la connaissance de soi. Les annotations humoristiques de la réalisatrice et de Jonathan Raymond, son coscénariste, égratignent avec gentillesse les travers de cette institution sise dans cette ville d’Oregon dans le Nord-Ouest des États-Unis et ayant encore une image hippie.

Sculpter la condition des femmes.

Lizzy est également sculptrice et ses petites statues en glaise sont à la fois diverses et similaires dans leurs représentations de la condition féminine. Elle vit dans un logement d’un duplex, propriété de sa consœur Jo qui a également une exposition à préparer, ce qui augmente le stress entre les deux. Divers événements anodins ou plus risqués troublent la concentration de Lizzy dont les parents sont également dans le milieu artistique.

La vie d’un pigeon blessé, les actions d’un chat, les élucubrations d’un frère sont insérées par Reichardt dans une mise en scène aux multiples courtes séquences dans lesquelles la timidité de Lizzy transparaît jusqu’au vernissage.

Reichardt, par ailleurs artiste en résidence et professeure dans une université, était peut-être trop près de son sujet pour en donner une vision plus critique.

Michelle Williams, après le rôle flamboyant dans The Fabelmans, incarne avec précision cette artiste qui semble vivre sa vie sotto voce. Hong Chau, révélée dans The Whale et The Menu, lui donne la réplique avec autorité. L’ensemble des autres acteurs apportent leurs petites briques individuelles à ce portrait doux-amer d’une communauté artistique. Reichardt, par ailleurs artiste en résidence et professeure dans une université, était peut-être trop près de son sujet pour en donner une vision plus critique.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Kelly Reichardt

Scénario
Jonathan Raymond
Kelly Reichardt
Direction photo
Christophe Blawelt

Montage
Kelly Reichardt
Musique
Ethan Rose

Kelly Reichardt.
Le chaos comme inspiration.

Genre
Comédie dramatique

Origine
États-Unis
Année : 2022 – Durée : 1 h 48 min
Langue
V.o. : anglais; s-.t.f.

Les filles

Dist. [ Contact ] @
Sphere Films
[ A24 ]

 

 

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Rome

 

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★★ ½

Plus

dure

sera

la chute

 

« Le Politique disparaît de nos vies, de nos fictions et de notre art, il devient tabou, comme si, face au grand chambardement, nous avions peur qu’il nous donne des réponses dont nous ne voulons pas. Comme si réfléchir au Politique, en discuter, nous précipiterait dans l’effondrement. »
Brigitte Haentjens

texte
Élie Castiel

Tout est là, directement annoncé dans ce constat on ne peut plus inquiétant, insensible à la nature même de notre démocratie, de notre liberté, de nos valeurs. Et pourtant, encore aujourd’hui, partout dans le monde occidental dit « libre », des revendications de toutes sortes, des appels citoyens à une meilleure société dépourvue de pouvoir despotique comme c’est le cas dans certaines régions du monde.Suite

Le Bodyguard

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★

Pour…

Houston

texte
Élie Castiel

Même si son nom évoque des origines grecques, Alexander Dinelaris est né d’un père arménien et d’une mère cubaine, lui attribuant sans aucun doute des influences en matière de goûts musicaux. En 2012, il signe néanmoins le livret de l’adaptation musicale du film The Bodyguard (1992), le grand succès populaire de Lawrence Kasdan.

Dix ans plus tard, Première à Montréal, en français (sauf, bien entendu, pour les chansons), sur une mise en scène de Joël Legendre. Comme si on assistait à film américain doublé en français. Là n’est pas l’intérêt du spectacle. Car presque toutes les répliques ou évènements majeurs (enfin, façon de parler) sont auréolés de chansons célèbres, dont la plupart accompagnées de chorégraphies.

Le décor et l’apport vidéo, créé par le groupe Normal Studio opte pour le spectaculaire, vouant à l’influence-Broadway une sorte de culte; comme une liturgie du spectacle qui ne vise qu’au pur divertissement.

Le fil conducteur de ce projet intéressant, ce sont les chansons, dont I will always love You (nous avons droit aux deux versions, la Dolly Parton et bien sûr, la Whitney Houston). Sous Legendre, fan avéré de la star de la chanson, ces moments sont autant de matière à rêve que de faire plaisir à un auditoire conquis d’avance.

Crédit : Annie Diotte

Ce soir de Première médiatique, une ivresse, un rendez-vous avec cet étrange rapport qui lie amoureusement public et scène. Et lorsque le tout est rassembleur, grand public, toutes classes sociales confondues, hommes et femmes, hétéros comme LGBTQ, l’énergie est farouche, la compatibilité du point de vue tout à fait contagieuse et plus que tout, un refus catégorique de ne pas briser l’atmosphère.

Les problèmes du quotidiens disparaissent. Les problèmes politiques, connaît pas. Les crises sociales, au Diable! Seule compte cette ardeur aussi furieuse que contenue, ces sons qui nous parviennent comme des promesses tenues.

Ça s’appuie sur des recettes et des codes bien établis. Dans le rôle de Rachel Marron, Jennifer-Lee Dupuy brille par son rapprochement étonnant avec la Grande Dame de la chanson pop . Dans celui de Frank Farmer, Frédérik De Grandpré est convaincant, assez droit pour se laisser tenter par un rôle taillé sur mesure. Sans oublier le reste du casting, impeccable, mais conscient que les chansons sont le principal sujet du spectacle.

Les problèmes du quotidiens disparaissent. Les problèmes politiques, connaît pas. Les crises sociales, au Diable! Seule compte cette ardeur aussi furieuse que contenue, ces sons qui nous parviennent comme des promesses tenues.

On pense aussi que, peut-être, une partie du public aurait préféré assister à une version anglaise, donc originale, du spectacle, quitte à surtitrer le dialogue. Dans ce type de show-à-la-Broadway, c’est moins crédible dans une autre langue. Mais bon, les choses sont telles aujourd’hui que…

Les chorégraphies, endiablées, toutes parfaitement exécutées. Les chansons… comme si on assistait à des versions-Houston, la vraie. Et dans l’ensemble, une proposition qui honore et assume avec goût et sensibilité son statut grand public. Mais surtout avec enthousiasme et sincérité.

ÉQUIPE PARTIELLE DE CRÉATION
Livret
Alexander Dinelaris

D’après le film The Bodyguard
(1992), de Lawrence Kasdan

Traduction
Christophe Ladan

Mise en scène / Adaptation
Joël Legendre

Interprètes principaux
Jennifer-Lee Dupuy, Frédérick De Grandpré

Sharon James, Maëva Grelet
Bill Devaney, Normand Carrière
Mathieu Lévesque, Jeyden Henry
Roman Viau Diadhiou, Tommy Durand

Éclairages
Martin Boisclair

Décor
Normal Studio
Costumes
Sylvain Genois
Chorégraphie
Steve Bolton

Durée
1 h 50 min

[ Incluant entracte ]

Diffusion & Billets
@ Espace St-Denis

(Théâtre St-Denis)
Jusqu’au 15 avril 2023

Supplémentaires
du 23 novembre au
 03 décembre 2023

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 141 142 143 144 145 348