INK

 

CRITIQUE
[ Danse. ]

★★★★ ½

texte
Élie Castiel

 

Un acte de possession.
Crédit : Usine C

La

turbulence

des

fluides

 

Le Grec Dimitris Papaioannou retourne à Usine C pour une sorte d’onomatopée dont la notion de fluide est la principale source d’inspiration.

Qu’importe ce que cet artiste exigeant et son complice, l’éphèbe Šuka Horn, donnent comme explication, puisque ce que le spectateur en retire finalement rejoint son inconscient, notamment dans le domaine de la culture, toutes disciplines confondues. Danse, théâtre et cinéma (et littérature libertaire) se joignent en un tour de force qui évoque autant Lynch que Béjart, Breton ou encore Sade.

Car l’incontournable et redoutable plasticien, même s’il découvre au cours de sa carrière d’autres matières vives, formes concrètes et technicalités, son parcours, qu’on le veuille ou non, est un regard queer sur le monde. Un monde qu’il assume comme apocalyptique, d’où cet attrait pour la couleur noire qui, dès qu’un mince espoir se présente, illumine soudain le récit de formes abstraites, parallèles, du domaine parfois du paroxysme, de la douleur, de son extase luxuriante.

En tant que Grec qui se respecte, le mythologique, le tragique, le sexuel, le dédaléen et ces autres formes qui relèvent du cauchemar se joignent dans INK, un spectacle unique, confondant danse et théâtre muet où le son reprend ses droits. Car c’est de cela qu’il s’agit : des pulsions sensationnelles, des bruits qui écorchent l’ouïe, qui s’adonnent à taquiner.

Comme sorti des abysses.
Crédit : Usine C

Nous sommes devant un concept visuel totalement surréaliste, frôlant le baroque désabusé, jouant constamment avec nos sens, notre vulnérabilité, provoquant, même si c’est sans arrière-pensée, ou peut-être le contraire, notre regard, le sommant à ce que rien ne lui échappe comme ces moments (que nous vous invitons à découvrir) d’une beauté enivrante, parfois drôles, toujours en amont avec la naissance et la mort, avec le sexe et la vie.

Il y a un bébé plus vrai que nature, une pieuvre qui déclare sans ennui posséder les vivants. De l’eau, beaucoup d’eau dans l’immense scène de la grande salle d’Usine C, entièrement perquisitionnée, colonisée.

C’est industriel et onirique à la fois. Déroutant et somnambule. Diurne, et surtout nocturne.

Nous sommes devant un concept visuel totalement surréaliste, frôlant le baroque désabusé, jouant constamment avec nos sens, notre vulnérabilité, provoquant, même si c’est sans arrière-pensée, ou peut-être le contraire, notre regard, le sommant à ce que rien ne lui échappe comme ces moments (que nous vous invitons à découvrir) d’une beauté enivrante, parfois drôles, toujours en amont avec la naissance et la mort, avec le sexe et la vie.

On se demande parfois si, après tout, Dimitris Papaioannou ne se moque pas de nous. Pourquoi pas? Nous cédons finalement à ses avances, car au premier rang de la scène, pour les chanceux, lorsqu’à un moment, face aux spectateurs, couché au sol de travers, son visage reflète une sorte de désillusion du monde, on sait qu’il aura saisit qu’il s’agit de la fin d’une civilisation.

Dans un sens, « l’ordre et l’(in)sécurité du monde ». C’est sans doute de cela, inlassablement, que Papaioannou a voulu nous parler. La musique, plutôt discrète, mais surtout le son, participent de ce jeu virulent qui a pour nom apothéose.

ÉQUIPE PARTIELLE DE CRÉATION
Création / Chorégraphie
Costumes / Décors
Dimitris Papaioannou

Interprètes
Dimitris Papaioannou
Šuka Horn
Haris Fragoulis

Éclairages
Stephanos Droussiotis
Dimitris Papaioannou
Musique

Kornilios Selamsis
Conception musicale
David Blouin

 

Durée
1 h
[ Sans entracte ]
Diffusion & Billets
@ Usine C

(Salle 1)
Jusqu’au 04 mars 2023

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

 

 

Nostalgia

CRITIQUE
[ Découverte. ]

texte
Luc Chaput

 

Un prêtre, devant la porte d’entrée de sa basilique, fait un discours pour dénoncer une autre mort violente dans ce quartier napolitain.

La mort en ce quartierSuite

Blue Velvet

 

CRITIQUE.
[ Minuit au Parc]

★★★★★

texte
Pascal Grenier

 

Comme une flamme

qui brûle vivement

 

Après quatre mois d’abstinence, les séances de minuit au Cinéma du Parc sont de retour à compter de ce vendredi 3 mars et pour les mois à venir. On débute en grande pompe ce nouveau cycle avec la présentation de Blue Velvet de David Lynch.Suite

1 154 155 156 157 158 349