The Quiet Girl

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 03 mars 2023

SUCCINCTEMENT.
L’été différent d’une jeune Irlandaise.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

Une petite fille arrive dans la chambre qui lui est assignée dans la maison d’une parente de sa mère. Elle remarque le papier peint orné de locomotives à vapeur.

De l’accueil

En 1981, Cait vit avec ses parents et plusieurs frères et sœurs dans une ferme pauvre en Irlande. L’arrivée prochaine d’un autre bébé incite les parents à proposer à une cousine de la mère que l’enfant aille passer chez elle les mois d’été.

Et s’il fallait tout recommencer?

Le contraste entre les deux exploitations agricoles est patent et les explications sur les disparités sont distillées avec art dans les dialogues en irlandais. Le réalisateur Colm Bairéad adapte la nouvelle Foster de sa compatriote, l’écrivaine Claire Keegan. La mise en scène toute en douceur amène Cait à découvrir les travaux et les jours si variés dans ce lieu plus verdoyant situé au bout d’une longue allée arborée près de la mer Celtique.

Eibhlín, la tante s’occupe avec sollicitude de cette enfant, lui montrant certaines tâches ménagères, lui brossant longtemps avec attention sa longue chevelure et l’amenant à découvrir une source secrète d’une eau revigorante.

Ce long métrage irlandais sur une autre modulation de la famille d’accueil constitue une très belle surprise qui a sa raison d’être dans les finalistes de l’Oscar international.

Cait est une jeune fille taiseuse et timide qui prendra du temps à découvrir le secret de ce couple habité par certains souvenirs. La cinématographie de Kate McCullough, en format académique, jouant sur la profondeur de champ, magnifie la beauté de certaines scènes spécialement nocturnes. Le montage de John Murphy souligne les variations dans les lieux et gestes si souvent répétés. L’interprétation de Catherine Clinch en tant que Cait constitue la colonne vertébrale de ce film qui, sans sa grande qualité, aurait pu devenir ordinaire.

Carrie Crowley et Andrew Bennett rendent palpable l’évolution de ce couple qui trouve auprès de cette enfant une nouvelle joie quotidienne. Dans le court rôle d’Una, Joan Sheehy affirme sa présence singulière. Ce long métrage irlandais sur une autre modulation de la famille d’accueil constitue une très belle surprise qui a sa raison d’être dans les finalistes de l’Oscar international.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Colm Bairéad

Scénario
Colm Bairéad
D’après le récit de Claire Keegan, Foster
Direction photo
Kate McCullough

Montage
John Murphy
Musique
Stephen Rennicks

Colm Bairéad.
Un profond respect pour la langue d’origine.

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Irlande

Année : 2022 – Durée : 1 h 35 min
Langue(s)
V.o. : gaélique; s.-t.a.

An Cailín Ciúin

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Bankside Films ]
Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

At the Beginning of Time

CRITIQUE
[ Scène. ]

 

Parole… Parole

 

Le Canadien d’origine grecque Andreas Apergis, injustement trop rare à la scène comme à l’écran – je ne m’attarderai pas sur le sujet – n’avait-il pas tenu le rôle de Michael dans une version, toujours au Centaur, en 2020? À moins que la pandémie ait arrêté les représentations.

★★★ ½

texte | Élie CASTIEL

Toujours est-il que ce que la vénérable institution souligne comme une « première mondiale » s’avère surtout une pièce intime, beaucoup mieux adaptée pour un espace restreint, comme la Salle 1 du théâtre en question.  Le grand public (majoritairement hétéronormatif malgré les apparences) est-il intéressé à entendre les déboires érotiques et sulfureux de trois amis de longue date gais –  à l’époque, toutes ces nouvelles variations n’existaient pas. D’où cette réplique, sans doute la plus intéressante de la pièce la plus sombre de Steve Galluccio, At the Beginning of Time.

Et en cours de route, le dramaturge bifurque vers des sujets comme l’amour fidèle, la solitude, le désarroi affectif, l’âge qui avance et ne recule pas. Ces thèmes s’avèrent universels et le texte rejoint ainsi une panoplie de spectateurs.

Malgré les différences, une amitié indéfectible.
Crédit : Andrée Lanthier

Si dans les autres communautés “ethniques » comme, la grecque par exemple, personne, à ma connaissance, n’a osé aborder  le thème de l’homosexualité (scène ou écran), force est de souligner que Galluccio (d’origine italienne) mérite notre attention pour avoir revendiquer ce droit, à ses risques et périls, mais sans doute assez surpris aussi d’avoir également bénéficié d’une reconnaissance internationale.

Contrairement à son célèbre Mambo Italiano et à The St. Leonard Chronicles, où le sujet est montré en filigrane, ou, disons, presque en retrait, se perdant parmi une foule de personnages et de paroles anodines, ici, par contre, il se dégage une sorte de « je-m’en-foutisme » libéré, agaçant, provocateur – sans doute qu’après tout, on est « entre gars » et que tout est permis.

[ … ] à bien y penser, parler du « sexe » et surtout l’expérimenter à sa guise, n’est-il pas un soutien palliatif à l’incontournable finitude. C’est ce que Galluccio a sans doute voulu montrer. Et peut-être, je précise bien « peut-être » que ça ne concerne que les hommes, quel que soit l’orientation sexuelle.

Dans ce sens, Michael Miranda (Lou), à mon sens, vole la vedette, dans sa gestuelle, sa voix, son sens inspiré de la réplique et surtout campant avec une verve à la fois tragique et vulnérable, un personnage typique de la diversité culturelle, toujours « caché », mais aussi discrètement actif que sincèrement lubrique. Chez lui, un amalgame de spleen inspiré et d’immoralisme assumé.

Comme dans la vie, à bâtons rompus.
Crédit : André Lanthier.

Ce qui n’empêche pas Richard Jutras (Michael), de se donner entièrement à ce personnage hospitalisé pour, apparemment, une infection bénigne, à l’hôpital. Jutras/Michael s’attache à ce lit qui lui permet mille et une variations, mais par le même temps, tout en l’immobilisant d’une certaine façon, renvoit à certains codes dans l’art de la représentation, très difficile à gérer. Les gestes doivent être précis, les échanges encore plus définis. Bon travail.

Impossible de ne pas souligner la prestation sentie de Stephen Lawson (Pat), souffrant de la mort de son amant; une douleur qui semble l’affecter pour l’éternité. Quitte à ne pas refaire sa vie.

Intéressant, mais un peu trop baroque, le décor de Michael Gianfrancesco, grandiose comme ce « chasseur » au-dessus du lit de Michael, lui adressant du même coup, musique aidant, remords et culpabilité.

Si en un peu plus de 100 minutes, At the Beginning of Time surprend par son ouverture face à un sujet encore controversé, les réparties salaces n’intéressent guère davantage et prennent une grande partie de l’écrit. C’est plus tard que le tragique de l’œuvre apparaît comme pour nous sortir d’une certaine torpeur.

Mais à bien y penser, parler du « sexe » et surtout l’expérimenter à sa guise, n’est-il pas un soutien palliatif à l’incontournable finitude. C’est ce que Galluccio a sans doute voulu montrer. Et peut-être, je précise bien « peut-être » que ça ne concerne que les hommes, quel que soit l’orientation sexuelle.

ÉQUIPE PARTIELLE DE CRÉATION
Texte
Steve Galluccio

Mise en scène
Peter Hinton-Davis

Interprètes
Richard Jutras (Michael), Michael Miranda (Lou)
Stephen Lawson (Pat), Nadia Verrucci (nurse Nella)

Décor & Costumes
Michael Gianfrancesco
Éclairages

Andrea Lundy

Durée
1 h 50 min

[ Sans entracte ]

Diffusion & Billets
@ Centaur

(Salle 2)
Jusqu’au 12 mars 2023

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon.★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Palermo Palermo

CRITIQUE
[ Danse. ]

★★★★

texte | Élie CASTIEL

Et soudain, sans qu’on s’y attende, un mur de briques servant de décor à l’arrière-scène s’effondre, causant un bruit infernal. Celui de Berlin, sans doute, comme métaphore de ceux qui encombrent encore le monde actuel. La proposition est donc établie dès le départ. Le public est conquis d’avance.

Comme un siroccoSuite

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