Violent Night

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Le soir de Noël, quand un groupe de mercenaires entre par effraction sur la propriété d’une famille aisée qu’ils prennent en otage, ils vont devoir affronter un adversaire auquel ils ne s’attendaient pas.

CRITIQUE.

★★ ½

texte
Pascal Grenier

Le Père Noël

n’est pas

une ordure

Estampillé film culte avant même sa sortie, Violent Night débarque juste à temps pour cette période de réjouissance du temps des fêtes. Mettant en vedette une des stars montantes de la sériephilie active (David Harbour, le chef de la police d’Hawkins dans la populaire série Stranger Things) dans le rôle du Père Noël qui se retrouve au mauvais endroit au mauvais moment et doit intervenir pour sauver une riche famille dont la riche propriété est sous l’assaut d’un groupe de mercenaires violents.

Héros malgré lui ?

Ce croisement volontaire entre Bad Santa (Méchant Père Noël) et surtout Die Hard / Piège de cristal (sans oublier une bonne dose de Home Alone / Maman, j’ai raté l’avion) a au moins le mérite de citer ces nombreuses sources et de s’assumer pleinement en tant que film absurde et stupide. Réalisé par le norvégien Tommy Wirkola (Dead Snow / Død snø / Neige mortelle et Hansel & Gretel: Witch Hunters / Hansel et Gretel : Chasseurs de sorcières), le film se vautre dans la complaisance et l’ultra violence, mais aussi dans sa nullité propre. Il y a certes un aspect défoulant à voir un gros Père Noël alcoolique trucider des méchants avec divers objets (mais surtout une masse) mais encore faut-il que le film ait un semblant de bon sens pour qu’on y adhère.

Et c’est votre degré de tolérance à embarquer dans cette vulgaire farce (politiquement incorrecte) de Noël qui fera de Violent Night une réussite dans le genre plaisirs coupables et fan de nanars.

Car ici tout semble s’articuler autour des répliques connes et télégraphiées, de la magie des fêtes aux bons sentiments poussifs et de rassembler au maximum un grand nombre de références cinéphiliques pour les mordus des films de Noël. Mais à force de vouloir se la jouer film culte et pousser son pitch absurde jusqu’à l’outrance, ça perd beaucoup de son charme potentiel et naturel. D’autant plus que le rythme est très inégal, que les acteurs en font des tonnes et que la réalisation laisse souvent à désirer avec ses fusillades montées toutes croches. Et c’est votre degré de tolérance à embarquer dans cette vulgaire farce (politiquement incorrecte) de Noël qui fera de Violent Night une réussite dans le genre plaisirs coupables et fan de nanars.

 

 



FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Tommy Wirkola

Scénario
Pat Casey
Josh Miller

Direction photo
Matthew Weston

Montage
Jim Page

Musique
Dominic Lewis

Genre(s)
Comédie noire

Origine(s)
États-Unis

Année : 2022 – Durée : 1 h 52 min

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française

Ô violente nuit

Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures

 

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Violence / Langage vulgaire ]

Diffusion @
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

White Noise

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 02 décembre 2022

SUCCINCTEMENT.
Tandis que parents et enfants au sein d’une famille d’aujourd’hui tentent de gérer tant bien que mal les conflits du quotidien, ils explorent aussi les mystères universels de l’amour et de la mort, et se demandent comment faire pour être heureux dans un monde instable.

CRITIQUE.

★★★

texte
Pascal Grenier

 

Le consumérisme aéroporté

Il n’est pas faux de prétendre que Noah Baumbach est l’un des cinéastes américains les plus intéressants depuis près de 20 ans. Natif de Brooklyn, l’auteur-réalisateur se révèle parfois inégal, mais il réussit toujours à conquérir de plus en plus d’admirateurs de telle sorte que chacun de ses films est attendu avec une grande impatience et constitue un événement en soi.

Trois ans après  Marriage Story (Récit d’un mariage), l’un de ses films les plus aboutis et le plus bergmanien à ce jour, Baumbach adapte à l’écran le roman post-moderne White Noise de Don Delillo paru en 1985. Il retrouve Adam Driver (également dans Marriage Story) dans le rôle d’un professeur d’études hitlériennes et de sa famille recomposée avec son épouse (Greta Gerwig, la muse de Baumbach à la ville) et de leurs enfants issus de divers mariages. Suite à un accident et une catastrophe toxique, leurs vies seront bouleversées à jamais alors que Jack et son épouse vivent une crise existentielle.

Une sorte de drame d’anticipation.

Souvent considéré comme une oeuvre inadaptable, le roman de l’un des plus importants auteurs américains contemporains passe plus ou moins bien. Si Baumbach réussit è reprendre les thèmes marquants du livre, à savoir le consumérisme, la dépendance aux médicaments et la paranoïa, il n’en demeure pas moins que la satire sombre tombe souvent à plat. Ne sachant trop sur quel pied danser et employant souvent un ton décalé, mais suffisant, on a affaire à un fourre-tout boulimique qui à force de vouloir jongler avec différents genres (le drame familial, la comédie sociale, l’horreur et le film de catastrophe) finit par s’enfarger dans les fleurs du tapis. Un spectacle cinématographique plus chaotique que convaincant sur la mort. On peut certes faire un parallèle avec la catastrophe environnementale qui constitue le pivot du film et notre retour à une forme de vie «normale» postpandémique.

Dans un futur incertain et face à la mort certaine, on trouve peut-être cette paix intérieure et ce moment de lucidité en assimilant les produits génériques du supermarché comme cette finale empreinte de cynisme.

Mais toujours est-il que le discours et les nombreuses digressions manquent de densité et de mordant et s’avèrent superflus. En revanche, malgré ces nombreux bémols, il y a des moments saisissants comme tout ce second chapitre où l’on nage en plein film de catastrophe et dans la science-fiction.  À cet égard, White Noise se définit davantage comme une forme d’expérience qui pourrait s’apparenter au style d’horreur élevée (quoiqu’ici il faudrait le renommer film de «catastrophe élevée») très à la mode en ce moment avec des cinéastes comme Alex Garland, Jordan Peele et Ari Aster. Mais pour ce qui est de jouer avec le brouillage des simulacres et de la réalité, le film n’y parvient pas toujours, mais s’avère plus convaincant lorsqu’il démontre clairement à quel point le modèle de vie en société est multidimensionnel et radical.

Dans un futur incertain et face à la mort certaine, on trouve peut-être cette paix intérieure et ce moment de lucidité en assimilant les produits génériques du supermarché comme cette finale empreinte de cynisme.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Noah Baumbach

Scénario
Noah Baumbach
Don DeLillo, d’après son roman éponyme

Direction photo
Lol Crawley

Montage
Matthew Hannam

Musique
Danny Elfman

Noah Baumbach.
Encadrer le quotidien.

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
États-Unis
Grande-Bretagne

Année : 2022 – Durée : 2 h 15 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.

Bruit de fond

Dist. [ Contact ] @
Netflix
[ Equinoxe Films ]

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
[ Cinémathèque québécoise ]
[ Cinestarz Cavendish ]
[ Cinéma Moderne ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

L du Déluge


Épais

brouillard

dans

le

néant

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Faut-il demeurer plus affable face aux scènes contemporaines, aux spectacles alternatifs, qu’il s’agisse de théâtre ou de danse? Impossible d’y répondre, c’est selon notre sensibilité, notre curiosité et plus que tout, notre notion du regard, plus exigeante dans le cas de la scène que dans celui du cinéma. L du Déluge interroge intelligemment notre perception des choses.

L’expérimentation est un processus créatif continuel où l’engagement sert de base aux futures propositions. Mais à force de se cramponner coûte que coûte dans ce contexte de tous les possibles, tant dans la mise en scène que dans le domaine de l’interprétation, des basculements peuvent surgir par-ci, par-là, laissant parfois un goût de redite, d’excès que la nature de ce type de convention permet.

Une histoire d’amour, comme dans la tragédie grecque. Ariane est amoureuse de… (nous n’avons pas vraiment saisi le nom de l’homme qu’elle aime : diction? prononciation? – allez savoir!)1. Un réfugié, un étranger, certes, un poursuivi, un exilé, provisoirement sans identité. L’interprète est parfaitement choisi et s’ajuste à la scène avec une aisance remarquable. Ariane, la femme racisée. Dans une des premières séquences, la meilleure sans doute, la plus poignante, la plus sentie et habitée – elle face à lui, lui face à elle; conservant la même pose, il recule de plus en plus. Durant ce temps, un brouillard, sans doute venu du temps et des dieux traverse le sol. Paysage dans le brouillard.

Face au décret des Dieux ou des Humains.
Crédit : @ David Wong

Le contexte géopolitique prend ainsi une ampleur démesurée et c’est bien ainsi puisque les temps nouveaux le réclament. Sur ce point, la proposition de Léger-Savard et Marilyn Daoust fonctionne à merveille. Elle happe  le côté sombre de notre monde, bouleversé, intense, un lieu ingrat où les frontières sont de plus en plus infranchissables, où la mixité des identités s’affichent allègrement, mais dans le même temps écrasée par les nombreuses revendications ségrégationnistes de certaines identités pas du tout préoccupées par l’ailleurs.

Ce qui s’annonçait comme un avenir commun entre l’Est et l’Ouest, entre le Nord et le Sud, toutes ces promesses deviennent de plus en plus assujetties à des impératifs aussi économiques que de rapports identitaires, qu’on croit menacés, propices à un changement de valeurs, de préoccupations, de mixités souvent le plus souvent mal accueillies.

Là où le bât blesse, c’est que dans la désinvolture excessive de la mise en scène. En dehors de la première partie, digne, noble, presque conservatrice (et pourquoi pas?), le reste se dirige partout, casse brusquement l’espace, le temps, accumulant des dérives, mais plus que tout, créant une cacophonie où il est impossible de savoir « où on est rendu ».

Encore une fois, une proposition courageuse, mais risquée dans le même temps, là où modernité et autres époques se courtisent sans cesse, là où l’humour corrosif des anciens orateurs se juxtaposent aisément à celui pince-sans-rire, cynique, de notre monde actuel, un monde qui s’en fiche de tout et de rien.

Le chœur grec, d’habitude composé de femmes, affirment ici sa mixité en incluant, selon les circonstances, un ou deux hommes (dont l’amoureux d’Ariane, dont on n’a pas encore bien saisi le prénom). Qu’importe, cet alter ego des deux amants (Elle et Lui) participe de ce rituel antique pour apaiser le courroux des Dieux qui semblent constamment troublés par l’incompréhension des Humains.

Encore une fois, une proposition courageuse, mais risquée dans le même temps, là où modernité et autres époques se courtisent sans cesse, là où l’humour corrosif des anciens orateurs se juxtaposent aisément à celui pince-sans-rire, cynique, de notre monde actuel, un monde qui s’en fiche de tout et de rien.

En quelque sorte, une série d’idées éparses, parfois saugrenues, trop nombreuses, trop disjonctées, manipulées par un enthousiasme délirant de la part des participantes et des deux participants. Et dans ce jeu d’identités parallèles, à bien observer, la diversité des genres s’imposent au grand jour, s’affiche sans compromis, face aux autres, face à elle-même, s’assurant qu’elle est incontestablement impossible à déloger.

1 Le prénom est Mazloum. Gros mercis à Sarah Desjeunes Rico (une des interprètes) qui nous l’a rappelé, en plus d’avoir apprécié cette critique.

ÉQUIPE PARTIELLE DE CRÉATION
Création
Gabriel Léger-Savard

Marilyn Daoust

Mise en scène
Gabriel Léger-Savard

Marilyn Daoust

Assistance à la mise en scène
Ariane Brière

Scénographie
Janine Jafaar

Interprètes
Leila Donabelle Kaze, Rasili Botz

Claudia Chan Tak, Laura Côté-Bilodeau
Sarah Desjeunes Rico, Simon Fournier
Charbel Hachem, Karina Iraola
Marie-Pier Labrecque, Janie Lapierre
Mireille Métellus, Gabriel Poulin

Concept-Chœur : Slowan Tavakol

Éclairages : Joëlle LeBlanc

Costumes : Audrée Juteau Lewka

Musique : Joël Lavoie

Durée
1 h 40 min

[ Sans entracte ]

Auditoire suggéré
Déconseillé aux jeunes enfants

Diffusion & Billets
@ La Chapelle
Jusqu’au 06 décembre 2022

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

 

 

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