Quand vient l’automne

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 17 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Michelle, grand-mère bien sous tous rapports, vit sa retraite dans un petit village de Bourgogne, pas loin de sa meilleure amie Marie-Claude. À la Toussaint, sa fille Valérie vient lui rendre visite et déposer son fils Lucas pour la semaine de vacances. Mais rien ne se passe comme prévu.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½


Les deux

dames

(in)dignes

Un suspense qui manifeste son genre à mesure des évènements, qui distille sa colère qui semble absente tout le long du film. Et pourtant.
Deux femmes qui cachent bien leur véritable parcours de vie, et qu’on découvre lorsque Ozon, adepte d’une certaine Agatha Christie, connaît bien son métier.

Et c’est donc ainsi que les enchevêtrements de cette histoire complexe malgré la simplicité des incidents de parcours, dévoilent leur perversité.

Ozon, on le sait, est maître de ces ambiguïtés qui se démarquent de film en film.
Il compte, pour cela, sur des comédiens, fervents convaincus de son cinéma ; mais notamment de « comédiennes », ces icônes d’un certain cinéma hexagonal que sont Hélène Vincent et Josiane Balasko. Elles-mêmes se demandant si elles doivent plonger dans une espèce d’abîme du comportement ou au contraire, se laisser emporter par leur propre entité.

Faisons attention à ceux que nous choisissons

Les champignons, les frais, ceux qui ne font pas mal, ne sont pas les véritables personnages eucaryotes coupables dans ce récit particulier, mais les autres qu’on croit atteint de malveillance pour le système digestif des humains. Ozon joue sur cette particularité qui, du coup, se dissipe pour laisser la place à un film d’individus humains et non des variétés de la nature.

Conte moral, suspense à la Christie, drame tout simplement, Ozon privilégie le lieu, refuse le milieu urbain pour donner plus de poids au contexte dont il est question, et finalement, avec ce côté latent qu’il a parfois de montrer une homosexualité mal définie en très fin de parcours, un des thèmes qu’il affectionne, preuve fort subtile à l’appui, selon notre observation, qui clôt la boucle affirmativement.

Quant aux deux dames dont il est question, un dénouement, malgré ou plutôt dû aux circonstances, inattendu.

Conte moral, suspense à la Christie, drame tout simplement, Ozon privilégie le lieu, refuse le milieu urbain pour donner plus de poids au contexte dont il est question, et finalement, avec ce côté latent qu’il a parfois de montrer une homosexualité mal définie en très fin de parcours, un des thèmes qu’il affectionne, preuve fort subtile à l’appui, selon notre observation, qui clôt la boucle affirmativement.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
François Ozon

Scénario : François Ozon; avec la
collaboration de Philippe Piazzo
Direction photo : Jérôme Alméras
Montage : Anita Roth
Musique : Evgueni Galeperine, Sacha Galeperine

Genre(s)
Drame
Origine(s)
France
Année : 2024 – Durée : 1 h 43 min
Langue(s)
V.o. : français
Quand vient l’automne

François Ozon

Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ FOZ ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Brutalist

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 17 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
La carrière d’un architecte juif hongrois aux États-Unis.

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★★

Le coût

de la

beauté

Lors d’un repas dans son manoir, un industriel américain lance une pièce d’un dollar à son vis-à-vis l’architecte et lui demande de la lui redonner.

László Toth est un diplômé du Bauhaus qui avait réalisé des immeubles en Allemagne et qui a survécu aux camps de concentration. Arrivé aux États-Unis après la victoire contre l’Axe, il se rend à Philadelphie où son talent a peu de possibilités de s’exprimer. Une rencontre tout d’abord désastreuse le met en contact avec Harrison Van Buren dont les prénoms et nom de famille WASP font référence à trois présidents de ce pays. Le scénario du réalisateur et de sa conjointe nous introduit dans ces temps pas si lointains en privilégiant le regard de László qui essaie de comprendre ce nouveau milieu pas toujours accueillant. La présentation désarçonnante de la Statue de la Liberté constitue un premier signe que ce séjour sera compliqué.

Telle une mise en scène théâtrale.

La commande par Van Buren d’un institut en hommage à sa mère permet à la mise en scène de déployer ses ailes en VistaVision utilisant de manière frappante la profondeur de champ et les couleurs de ce format plutôt oublié. La puissance industrielle et les inégalités sociales sont associées dans le fin montage de David Jancso avec des extraits documentaires sur la Pennsylvanie. Les relations entre l’artiste et le financier qui l’emploie se construisent dans des variations dans lesquelles les caractères des deux protagonistes rajoutent des pièces sur l’échiquier. Une mise en abyme évidente entre la construction d’un édifice majeur et la production cinématographique avec ses multiples corps de métier, artisans et collaborateurs sous-tend la mise en œuvre de ce monument sur une colline. Des jeux d’ombre et de lumière, de soubassements et d’élévations, se déclinent dans des images qui donnent à voir ce que représente ce mouvement brutaliste et ses rapports avec les conséquences de la Seconde Guerre mondiale.

Par le travail remarquable de son équipe soudée dont Judy Becker à la conception des décors et de Lol Crawley, le directeur photo, Brady Corbett, auparavant acteur pour certains grands cinéastes, a réussi une œuvre littéralement monumentale, évoquant par exemple The Magnificent Ambersons (La splendeur des Anderson), le Orson Welles de 1942, qui distille avec intensité la relation entre argent et art dans un univers encore si présent aujourd’hui.

Adrien Brody incarne avec ferveur ce László, rendant hommage par la précision de son accent à la famille de sa mère la photographe Sylvia Plachy. Guy Pearce fait de Harrison un capitaine d’industrie sûr des droits que lui permet sa fortune et usant de gentillesse et de colères subites pour assurer la persistance de son patrimoine et de son bon nom. Felicity Jones, dans le rôle d’Erzsébet, déploie tout son talent dans la deuxième partie en tant que compagne et associée de László. Les autres acteurs rajoutent une grande palette de tons spécialement Isaach de Bankolé en Gordon et Joe Alwyn dans celui d’Harry, le fils Van Buren.

Après une pause de 15 minutes, la montée perceptible dans la partie initiale se mue en descente tout d’abord dans la beauté des marbres de Carrare et une séquence déstabilisante qui mène à des conflits dans lesquels l’un s’enfoncera et l’autre retrouvera bien tard la lumière inhérente à son art.

Par le travail remarquable de son équipe soudée dont Judy Becker à la conception des décors et de Lol Crawley, le directeur photo, Brady Corbett, auparavant acteur pour certains grands cinéastes, a réussi une œuvre littéralement monumentale, évoquant par exemple The Magnificent Ambersons (La splendeur des Anderson), le Orson Welles de 1942, qui distille avec intensité la relation entre argent et art dans un univers encore si présent aujourd’hui.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Brady Corbet

Scénario : Brady Corbet, Mona Fastvold
Direction photo : Lol Crowley
Montage : Dávid Jancsó
Musique : Daniel Blumberg

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis / Hongrie
Grande-Bretagne
Année : 2024 – Durée : 3 h 40 min
Langue(s)
V.o. : anglais
VF & s.-t.f. – Dès le 24 janvier 2025
@ Cineplex / Cinéma du Parc
 
Le brutaliste

Brady Corbet

Dist. [ Contact ] @
Entract Films
[ Elevation Pictures ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Érotisme ]

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Last Showgirl

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 17 janvier 2025

RÉSUMÉ SUCCINCT
Une danseuse quinquagénaire doit réfléchir à son avenir lorsque son spectacle ferme brusquement après 30 ans d’existence.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★

Il était une fois

« le monde de nuit »

Le titre de notre critique provient d’une réponse donnée par le transgenre Coccinelle (elle, pratiquant son métier de danseuse de cabaret en Europe dans les années 1950 et 60) à Gianni Proia dans son Il mondo di notte oggi (The World by Night Today), 1976, inédit ici.

On pourrait en dire autant de The Last Showgirl, de Gia Coppola (oui, bien sûr, du groupe familial des Coppola au cinéma) qui, malgré son jeune âge a compris les codes d’un certain cinéma « mondo » des années 60 notamment : caméra à l’épaule, image souvent granuleuse donnant l’impression que le tournage a été fait dans la clandestinité, lumières d’ensemble prises sur le vif, commentaire social.

Et pourtant, aucune séquence de spectacle sur scène, à peine quelques rapides secondes vite expédiées qu’on ne remarque que si on fait bien attention, comme si le but du film n’était pas celui escompté.

Pamela Anderson ou la force morale et physique pour encadrer un film sur la fin d’une époque, d’une expérience de vie qui, à l’époque où ça comptait, se voyait comme l’aboutissement d’un rêve. Le corps à moitié dénudé, les paillettes qui servent d’arme à la sexualisation provocatrice, comptant uniquement sur l’esthétique. Une autre époque, révolue.

Surtout, malgré les apparences, se prendre au sérieux.

Cette nostalgie, Coppola, la nouvellement venue, la filme avec une appréhension délicate que seul le gérant (remarquable jeu de Dave Bautista, campant avec sensibilité et retenue un rôle atypique) du club de Las Vegas qui doit fermer ses portes dans peu de temps, semble comprendre, impuissant à l’effet-temps.

Récit simple, sans grande portée sociale, sauf celle de voir que les goûts en matière de spectacles de nuit ont changé radicalement à travers les dernières décennies. Bon et puis après dira-t’on !

Un goût de kitsch fabuleux qui donne envie de revoir quelques films de cette période disparue, si vraiment ces productions existent en DVD ou en streaming, très mal desservies, soit dit en passant.

Pour ce rôle, Pamela Anderson sort tout son arsenal en termes de corporalité, de jeu d’actrice et d’affectivité pour donner le meilleur d’elle-même. En fin de parcours, elle se donne entièrement en soulignant que peut-être, par la force des choses et devant irréversibilité des choses, elle donnait sa propre réponse à quelque chose qui ne sera plus.

Un goût de kitsch fabuleux qui donne envie de revoir quelques films de cette période disparue, si vraiment ces productions existent en DVD ou en streaming, très mal desservies, soit dit en passant.

En attendant, The Last Showgirl demeure un film candidement bouleversant, respectueux. Effectivement… « il était une fois Le monde de nuit ».

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Gia Coppola

Scénario : Kate Gersten
Direction photo : Autumn Durald Arkapaw
Montage : Blair McClendon, Cam McLauchlin
Musique : Andrew Wyatt

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 1 h 29 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
La dernière danseuse de cabaret

Gia Coppola

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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