A Complete Unknown

P R I M E U R
Sortie
Mercredi 25 décembre 2024

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un inconnu devient rapidement célèbre dans le domaine de la musique folk au début des années 60.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Prendre

sa place

Sur la scène extérieure d’un festival, un homme et une femme chantent en se regardant et s’accompagnant à la guitare. La chanson It Ain’t Me Babe contient un arrière-plan que certains remarquent.

Robert Allen Zimmerman, qui prit le pseudonyme de Bob Dylan, est le seul parolier-chanteur à avoir gagné le Prix Nobel de littérature. Il a fait l’objet déjà de nombreux documentaires et des fictions. Ce long métrage se concentre sur les premières années de Dylan à New York quand il atteignit rapidement une notoriété certaine. Le scénario du cinéaste James Mangold et de Jay Cocks, journaliste culturel et collaborateur fréquent de Martin Scorsese, est l’adaptation d’un essai d’Elijah Wald Dylan Goes Electric! Newport, Seeger, Dylan and the Night That Split the Sixties dont le titre complet introduit la plupart des protagonistes.

Après une quasi-première séquence dans laquelle le jeune auteur est adoubé par Woody Guthrie et Pete Seeger, ce dernier lui offre une porte d’entrée dans le milieu de la chanson folk new-yorkaise. La recréation de l’époque semble exacte surtout si l’on la compare à des recherches Internet sur Greenwich Village. La cinématographie de Phedon Papamichael contribue à cette immersion dans une époque et dans divers lieux.

Un forte envie de paraître.

Les principaux interprètes chantent eux-mêmes les quelque quarante chansons qui font partie du répertoire de ce film intrinsèquement musical. La plupart de ces morceaux de musique sont d’ailleurs en version assez longue pour leur redonner toutes leurs couleurs. Timothée Chalamet incarne, dans un mélange de doigté et d’une grande force de caractère, ce jeune homme qui prend conscience au contact des autres de la valeur de ses compositions et qui en devient même cassant à quelques reprises.

James Mangold, même s’il n’atteint pas ici la force de Walk The Line sur Johnny Cash, permettra à de nombreux spectateurs de comprendre cette effervescence sociale et musicologique passée et de capter quelque peu l’essence de cet artiste.

Elle Fanning, en Sylvie, permet par son jeu à la fois prenant et subtil de souligner l’importance de Suzie Rotolo dans la prise de conscience sociale qui amena le poète à pondre ces hymnes revendicateurs comme The Times They Are a-Changin. Edward Norton montre plusieurs facettes de Pete Seeger et spécialement celle du mentor dépassé par son élève. Monica Barbaro, dans la séquence décrite au début et dans moult autres, évoque admirablement par ses prestations vocales et dramatiques Joan Baez, cette autre icône de la contre-culture de la seconde moitié du XXe siècle.

James Mangold, même s’il n’atteint pas ici la force de Walk The Line sur Johnny Cash, permettra à de nombreux spectateurs de comprendre cette effervescence sociale et musicologique passée et de capter quelque peu l’essence de cet artiste.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
James Mangold

Scénario : James Mangold; d’après
le livre
Dylan Goes Electric! Newport,
Seeger, Dylan and the Night That Split
the Sixties
, de Elijah Wald

Direction photo : Phedon Papamichael
Montage : Andrew Buckland, Scott Morris
Musique
[Diverses chansons du répertoire-Dylan]

Genre(s)
Drame biographique
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 2 h 21 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Un parfait inconnu

James Mangold

Dist. [ Contact ] @
Searchlight Pictures
[ Walt Disney Pictures ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Babygirl

P R I M E U R
Sortie
Mercredi 25 décembre 2024

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Simulacres

et

chuchotements

 

Une courte séquence sulfureuse et, avouons-le, adroitement préméditée entre Romy (comme toujours, très compétente Nicole Kidman) et Samuel (Harris Dickinson, signataire de quelques courts métrages et, comme acteur, entre autres, le « pas si pire » The Iron Claw et dernièrement, Blitz) évoque une de Basic Instinct, de Paul Verhoeven ; n’empêche que Halina Reijn tient à rappeler que son scénario ne se veut en rien comparable, voyant en ce moment précis une manifestation d’un des thèmes du film, le fantasme.Suite

L’amour ouf

P R I M E U R
Sortie
Mercredi 1er janvier 2025

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Les années 80, dans le nord de la France, Jackie et Clotaire grandissent entre les bancs du lycée et les docks du port. Elle étudie, il traine. Et puis leurs destins se croisent et c’est l’amour fou.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

 

Une

mise en scène

en cavale

et 

audacieusement

surannée

Seraient-elles des causes intergénérationnelles pour que la nostalgie devienne un des thèmes de prédilection dans le cinéma hexagonal, idem pour certains films de nos voisins du sud, alors que d’autres cinématographies nationales, soulignons l’iranienne en exemple, ne cesse de jeter un regard critique sur l’aujourd’hui – pas le temps de ruminer sur le passé, car faut-il l’affirmer, les cinéastes persans ont cette tendance de situer différentes groupes d’âge dans leur production.

Dans le cas de L’amour ouf, qu’on aurait pu donner comme titre L’amour fou (pourquoi pas ?), c’est de Gilles Lellouche, par ailleurs un très compétent comédien (ou du moins dépendamment de celui ou celle qui le dirige), très loin encore de l’âge de la retraite, a cru bon jeter son regard derrière la caméra, s’assurant ainsi d’un certain accueil favorable du public.

Parler des années 1980, d’accord pour la nostalgie, mais mettre en évidence la jeunesse de ces années qui annoncent à contrecourant un nouveau siècle hésitant encore à se préciser dans toutes les sphères de la vie sociale, c’est une chose ; et puis d’autre part, montrer ces rebelles, parfois délurés, toujours en quête d’amour (une loi de la nature) sous un angle nouveau, c’est surtout comme si le passé et le présent ne faisaient qu’un. Lellouche ne pèse pas le pour et le contre.

Un éclairage extradiégétique pour souligner le caractère sacré de l’impromptu.

Les interprètes, la prolifique Adèle Exarchopoulos (toujours impeccable dans sa disposition à montrer divers registres) et François Civil (formidable à tempérer les moments ou le contraire – selon, se donne entièrement à la proposition de Lellouche, pour qui, si l’on en croit le résultat, est surtout un album cinématographique, un journal intime en mouvement qui serait la somme de ses années d’adolescence et d’entrée dans la maturité.

Parler de l’intrigue est un acte futile. Les spectateurs la découvriront, ainsi que ses balbutiements, sous-thèmes. La critique d’un film se base essentiellement sur la mise en scène. Il ne s’agit pas, comme dans les études littéraires, de produire une « étude de texte ».

Parler des années 1980, d’accord pour la nostalgie, mais mettre en évidence la jeunesse de ces années qui annoncent à contrecourant un nouveau siècle hésitant encore à se préciser dans toutes les sphères de la vie sociale, c’est une chose ; et puis d’autre part, montrer ces rebelles, parfois délurés, toujours en quête d’amour (une loi de la nature) sous un angle nouveau, c’est surtout comme si le passé et le présent ne faisaient qu’un. Lellouche ne pèse pas le pour et le contre.

Si la mise en scène de l’acteur de plus de 80 rôles est souvent fracassante, comme le début du film et autres moments, il n’en demeure pas moins que l’enthousiasme délirant qu’il injecte demeure sincère. Situer le récit dans un milieu ouvrier du nord de la France, choisir la musique des The Cure, montrer la drague de façon particulière, créer des situations de films américains sur les jeunes rebelles d’une autre époque, autant d’éléments qui font de cet Amour ouf une expérience hybride touchante ; et lorsqu’il s’emploie à prendre comme témoins des têtes d’affiche comme Alain Chabat, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, ou encore Élodie Bouchez, Karim Keklou (un quasi nouveau-venu incontournable) et Anthony Bajon (une vraie vedette en devenir), le constat ne peut être que plus probant.

Même si en fin de parcours, néanmoins, nous restons un tant soit peu sur notre faim.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Gilles Lellouche

Scénario : Audrey Diwan
Julien Lambroschini, Ahmed Hamidi ;
d’après le roman de Neville Thompson
Direction photo : Laurent Tangy
Montage : Simon Jacquet
Musique : Jon Brion

Genre(s)
Drame sentimental
Origine(s)
Belgique / France
Année : 2024 – Durée : 2 h 40 min
Langue(s)
V.o. : français
Beating Hearts

Gilles Lellouche

Dist. [ Contact ] @
V V S Films
[ Chi-Fou-Mi ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Violence ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★
Bon. ★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 20 21 22 23 24 345