The Girl with the Needle

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 6 décembre 2024

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Au sortir de la Première Guerre mondiale, une jeune femme enceinte découvre un étrange système d’adoption.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Le Film

de la semaine

Aiguillonnée

par le doute

 

À Copenhague, une femme se rend à un cirque et découvre que son mari disparu, gueule cassée par le conflit récent, est devenue une bête de foire.

Karoline travaille dans une entreprise de vêtements et croit que sa situation va changer à la suite d’une récente rencontre en cet endroit. Les circonstances la feront déchanter. Le scénario du réalisateur suédois et de Line Langebek contient des teintes de roman social à la Hugo ou Dickens, naviguant surtout dans les bas-fonds et les quartiers pauvres d’une ville industrielle dans laquelle la richesse peut être ostentatoire. La cinématographie de Michał Dymek (EO) cadre, dans le format photographique du 3:2, des variations moirées de noir, de blanc et de gris qui soulignent le caractère à la fois réaliste et singulier de cette descente aux enfers féminine. La mise en scène emploie de nombreux motifs récurrents dont l’allaitement vu en mode burlesque et plus factuel et l’aiguille du titre se pointe en diverses itérations.

Une possible sortie de secours.

Karoline, maintenant enceinte, rencontre dans un bain pour dames Dagmar, qui lui offre une porte de sortie. Cette dame a un magasin de friandises au-dessus duquel elle vit avec sa fille Erena et un ami. La jeune femme, devenue assistante de l’entreprise, y découvre des pratiques mortifères en ces temps pas si lointains où l’avortement était clandestin. Vic Carmen Sonne, déjà remarquée dans Godland, par son jeu subtil, rend éminemment plausible la transformation psychologique de Karoline alors que Trine Dyrholm passe, en quelques scènes, d’une gentille accompagnatrice à une patronne bien dangereuse.

La cinématographie de Michał Dymek (EO) cadre, dans le format photographique du 3:2, des variations moirées de noir, de blanc et de gris qui soulignent le caractère à la fois réaliste et singulier de cette descente aux enfers féminine.

Tournée dans des quartiers historiques de villes suédoises et polonaises, lancée par ces visages se métamorphosant partiellement en d’autres accompagnés d’une musique troublante, cette plongée, dans un univers temporel similaire à Au revoir là-haut, se construit maille par maille dans un discours visuel aux accents cinéphiles nombreux mais surtout très critique sur les conditions de vies féminines.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Magnus von Horn

Scénario : Magnus von Horn, Line Langebek Knudsen
Direction photo : Michal Dymek
Montage : Agnieszka Glinska
Musique : Frederikke Hoffmeier

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Danemark / Pologne / Suisse
Année : 2024 – Durée : 2 h 03 min
Langue(s)
V.o. : danois; s.-t.a. ou s.-t.f.
La jeune fille à l’aiguille
Pigen Med Nålen

Magnus von Horn

Dist. [ Contact ] @
Film Service Supérieur
[ MUBI ]

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Return

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 6 décembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après 20 ans d’absence, Ulysse échoue sur les côtes d’Ithaque, hagard et méconnaissable. Le roi est enfin rentré chez lui, mais beaucoup de choses ont changé dans son royaume depuis son départ pour la guerre de Troie.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Nuances

Qui est ce Pasolini ? Nos recherches indiquent qu’il s’agit du neveu du célèbre Luchino Visconti et rien à voir avec l’illustre Pier Paolo Pasolini, à qui l’on doit, entre autres, le philhellène Medea, et non pas par hasard, illustré de la présence de Maria Callas.

Uberto Pasolini, lui, contrairement au péplum épique de 1954, Ulysse (Ulisse / Ulysses) du transalpin Mario Camerini, avec un Kirk Douglas en pleine forme annonçant son doute son Spartacus, préfère éviter la surenchère et se fier à une approche minimaliste, oubliant les détails épiques et autres ornementations spectaculaires.

Du fécond poème d’Homère, le réalisateur italien n’en retient que sa conclusion, autrement dit le retour d’Ulysse de Troie et ce qui se trafique au palais – Pénélope (toujours attachante Juliette Binoche, mais qui, selon les séquences, ne transmet pas toujours la même intériorité) doit défier les membres de sa cour, confiants que le héros, ne donnant plus de nouvelles, est sans doute décédé, leur donnant libre court à courtiser la reine pour le remplacer. Il y aussi les Dieux, qui brillent par leur absence, le scénario d’Edward Bond, tiré du roman de John Collee, préférant une approche plus terrestre.

Ralph Fiennes, enfin, héros plus âgé de cette histoire, car vingt ans se sont écoulés depuis, conserve (une des séquences finales à l’appui) une certaine vitalité physique et émotive – Sur ce point, l’acteur énergiquement versatile offre ici une performance intériorisée remarquable, ayant inévitablement recours à une certaine théâtralité du geste. Approche appuyée par le cinéaste qui défend sans ambages sa détermination, défendant mordicus une démarche autre du poème épique.

Un retour volontairement discret.

N’empêche que malgré quelques failles, The Return demeure un film anti-guerre qui, à bien observer, parle du temps présent et de ses possibles dérives dans les sphères politique, social et intime. C’est un film tout en nuances qu’il faut comprendre.

Un décor quand même intéressant que l’immensité du palais perché sur un immense roc ou montagne, chambre de Pénélope, somptuosité des lieux en comparaison aux rares extérieurs nus. La direction photo du Roumain Marius Panduru (plus de 60 productions à son actif) sillonne ces lieux avec autant de quiétude que de nervosité. La composition chromatique, elle, s’appuie sur les nuances sombres, où le brun domine.

Mais il manque cette étreinte assumée et tant convoitée lors des retrouvailles entre Ulysse et sa bien-aimée. Comme si, avec le passage du temps, les amours originelles s’étaient estompées.

N’empêche que malgré quelques failles, The Return demeure un film anti-guerre qui, à bien observer, parle du temps présent et de ses possibles dérives dans les sphères politique, social et intime. C’est un film tout en nuances qu’il faut comprendre.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Uberto Pasolini

Scénario : Uberto Pasolini, Edward Bond; d’après le
roman de John Collee, tiré de L’Odyssée, d’Homère
Direction photo : Marius Panduru
Montage : David Charap
Musique : Rachel Portman

Genre(s)
Drame mythologique
Origine(s)
France / Italie
Grande-Bretagne
Année : 2024 – Durée : 1 h 56 min
Langue(s)
V.o. : anglais
Le retour
Il ritorno

Uberto Pasolini

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

[ Violence ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Ma petite pouliche
@ La Licorne

 

CRITIQUE
[ Scène ]
Élie Castiel

★★★★ 

Jeux

interdits

Bruno Marcil (le père) –
Une autre idée du masculin.
Crédit : Fred Tougas

Une première en français Pequeño poni, de l’Espagnol Paco Bezerra, œuvre audacieuse, courageuse, vantant les mérites de la différence, encore aujourd’hui bafoués par un populisme mondial de plus en plus évident.

Ce que la traduction de Stéphanie Cardi laisse entendre, c’est bel et bien que le problème réside, en grande partie, dans l’éducation des parents. Comment réagir lorsqu’on leur annonce que leur fils Louis, une dizaine d’années, est victime d’intimidation à l’école. Et qu’au cours des discussions entre le père et la mère, on observe non seulement une mésentente criante, mais surtout la certitude que nous sommes, en grande partie, envahis par le spectre envahissant de la rectitude sociale. Particulièrement lorsqu’on apprend que les administrateurs de l’institution scolaire n’approuvent pas ce qu’ils appellent quelque chose comme le comportement étrange de l’enfant.Suite

1 23 24 25 26 27 345