1,2, maybe 3

CRITIQUE.
[ Scène ]

★★★

texte
Élie Castiel

La question est de savoir si ce sont les objets qui sont les véritables interprètes de cette fable excentrique sur la banalité du quotidien. Un quotidien, à bien y penser, fait de tout et de rien, de sensations qui ne semblent exister que dans notre imaginaire, lui aussi corrompu par des mouvements extérieurs.

Une chaise verte, l’autre rouge, peut-être, je ne me souviens plus. Un  escabeau, un ventilateur et d’autres formes amorphes et pourtant colorées où s’insèrent les deux interprètes, Keanu Uchidai et Sydney McManus, elle et lui, tentant de s’apprivoiser en s’intégrant dans ces tissus neutres qui les séparent constamment malgré leurs constantes sollicitudes. Dans leur visage, aucun expression, sauf cette insistance à reprendre le mouvement, tant elle et lui affichent leur détermination.

Corps (dés)incarnés

Une tentative d’amadouer les formes inanimées.

Suite

Sam & Angèle

CRITIQUE.
[ Scène contemporaine ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

L’ennui et

sa diversion,

l’art du néant

À priori, un « collage d’idées » (sic) non identifié. Du jamais vu, quelque chose qui dépasse l’imagination, ou encore mieux, en prend possession pour semer le doute, la désorientation chez les spectateurs.

Prendre un risque avec eux, les jeter quelles que soient les conséquences dans une sorte de non (wo)man’s land, un terrain à découvert qui ne va nulle part. Et c’est peut-être là où réside la singularité du spectacle. Une proposition qui n’en est pas une.

La Chapelle – Scènes contemporaines, plutôt « scènes parallèles » puisque tout s’invente, tout se déconstruit, tout s’apparente à l’ingénieux et au n’importe quoi.

Une chose est certaine : les deux complices projettent un sans-gêne hallucinant, ignorent le qu’en-dira-t-on, soulève si on veut aller loin, la controverse, l’ordre établi.Suite

Néologies…
dans la série « Capsules d’audace »

CRITIQUE.
[ Musique  ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Moments

de bravoure

Le spectacle, construit en quelques pièces musicales, s’aventure courageusement, mêlant les cartes tout en favorisant en même temps l’horizontalité de la démarche. Parmi ces morceaux de choix, Dystopie, d’une sensualité à fleur de peau, évoquant du coup le déjà culte depuis des décennies, Harlem nocturne d’Earle Hagen, non pas dans sa grammaire musicale, mais plutôt dans sa démarche narrative, invitant les corps à se rapprocher, le tout, ici, enveloppé d’un éclairage bleu-nuit, fait pour toutes les tentations qu’on devine. Paradoxalement , les concepteurs transforment cette « dystopie » dont il est question en « utopie », car ces quelques minutes sont du domaine de l’impossible à réaliser et n’existe que dans l’univers de l’imaginaire.Suite

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