L’arracheuse de temps

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 19 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Chronique fantastique d’un village québécois dans les années 1920.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

   Une ribambelle d’enfants marche pieds nus dans l’aube. Ce sont des petits Gélinas, si nombreux qu’ils demeurent dans ce qui ressemble à une école primaire mais si pauvre qu’elle est toujours grise et sombre en relation avec les couleurs pimpantes du village.

Le conteur Fred Pellerin adapte ici avec Joanne Arseneau et Johanne Larue son conte se déroulant dans les années 20 juste avant la Crise. La situation économique du village a même attiré la Stroop, une femme riche, autonome qui demeure dans son domaine à l’extérieur du village. Ce lieu est annoncé par une pancarte sur laquelle une mauvaise traduction de trespass (entrer sans autorisation) par trépasser donne une indication de ses pouvoirs, alliage de connaissances scientifiques et de savoirs ancestraux.

Des acteurs chevronnés et d’autres moins connus donnent vie avec une belle unité à cette courte chronique.

Valse avec la mort

Ajouter une dimension fantastique à un récit sur l’altérité.

Un pommier communautaire, fendu car frappé par la foudre, donne maintenant des fruits noircis et dangereux. L’anecdote est racontée par Bernadette, la grand-mère de Fred à celui-ci enfant. Elle s’y donne un rôle important dans la résolution de ce combat entre la vie et la mort et les moyens d’en retarder l’échéance. Les pratiques commerciales, les réunions festives, les personnalités plus ou moins truculentes qui font le sel, le vinaigre et le miel de cette communauté sont intégrées avec habileté par les conteurs visuels que sont Fred et le réalisateur Francis Leclerc (Une jeune fille à la fenêtre).

Des acteurs chevronnés et d’autres moins connus donnent vie avec une belle unité à cette courte chronique. Les effets spéciaux à la fois éprouvés et numériques rajoutent une dimension fantastique à ce récit sur l’altérité, la transmission orale et la modernité dans la continuité, à l’aune des mémoires affectives.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Francis Leclerc

Scénario
Fred Pellerin

Johanne Arseneau
Johanne Larue

Direction photo
Steve Asselin

Montage
Isabelle Malenfant

Musique
Éloi Painchaud

Fred Pellerin

Genre(s)
Conte

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2021 – Durée : 1 h 54 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

The Time Thief

Dist. [ Contact ] @
Les Films Séville

Classement
Visa GÉNÉRAL

[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex
[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Power of the Dog

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 19 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
Conflits familiaux dans un ranch du Montana au début du XXe siècle.

Le Film
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★★

texte
Luc Chaput

Des filaments secrets

entre ombre et lumière

   Une femme pratique son jeu pianistique en prévision d’un court concert lors d’une réceptions prochaine. Ses erreurs sont amplifiées car à l’étage supérieur, un homme joue très bien au banjo la même Marche de Radetzky de Strauss père.

En 1925, au Montana, un grande maison est le point central d’un vaste ranch d’élevage de bovins sous la gouverne des deux frères Burbank. Phil, l’aîné est diplômé d’une grande université de la Côte Est et est revenu diriger cette entreprise alors que George, balourd, ne réagit plus aux dénigrements de son frère. La caméra d’Ari Wegner augmente le caractère vieillot du manoir et un travelling vers la gauche suivant un personnage à l’extérieur souligne la différence entre ombre et lumière qui sous-tend cette mise en scène de Jane Campion. La réalisatrice néo-zélandaise adapte à sa main le roman éponyme de Thomas Savage publié en 1967.

Un cowboy engoncé dans son armure de sueur et de saleté.

À l’occasion d’un court voyage de l’équipe du ranch pour amener le bétail à une gare relativement proche, les cowboys mangent dans la simple auberge du coin et sont servis par la veuve Rose et son fils, le jeune adulte Peter. Les décorations florales de Peter sont ridiculisées par Phil dont la dégaine accentue le comportement machiste qui rejaillit sur ses employés qui l’admirent. George décide peu après de présenter des excuses à Rose pour cet épisode. Il entreprend alors avec elle une relation qui débouche vers un mariage assez rapide et la réception, moment du petit concert décrit en ouverture. Conjoints à la ville, Kirsten Dunst et Jesse Plemons endossent avec facilité les habits de ce couple timide et aimant.

Rose devient rapidement un autre souffre-douleur pour Phil. Benedict Cumberbatch, habitué aux rôles d’intellectuels proprets britanniques, se délecte dans ce personnage de cowboy, engoncé dans son armure de sueur et de saleté, reflet constant de son adulation pour son mythique mentor Bronco Henry. Il cultive aussi un jardin secret et s’adonne à un travail artistique sur le cuir. Le retour de Peter, après un séjour d’études au loin, change la donne et rajoute une autre ligne de force à ce conflit familial se déroulant autour du manoir et dans de grands espaces face à une montagne où certains voient une gueule de chien. Kodi Smit-McPhee emploie son physique longiligne pour en faire un roseau plus complexe qu’il n’en paraît à prime abord.

Retour magistral au long métrage de la cinéaste après quelques téléséries réussies, ce film a plusieurs affinités électives avec son remarquable The Piano (La leçon de piano), Palme d’Or ex aequo à Cannes en 1993.

La direction photo de Wegner embrasse une large palette de couleurs captées en tons obscurs et ceux plus illuminés. Elle sert d’écrin comme la musique aux accents quelquefois discordants de Jonny Greenwood à ce récit captivant. Les divers filaments de l’intrigue sont tissés avec adresse vers une fin dans laquelle la phrase des Psaumes qui donne son titre à l’œuvre prend tout son sens. Retour magistral au long métrage de la cinéaste après quelques téléséries réussies, ce film a plusieurs affinités électives avec son remarquable The Piano (La leçon de piano), Palme d’Or ex aequo à Cannes en 1993.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jane Campion

Scénario
Jane Campion

D’après le roman éponyme de Thomas Savage

Direction photo
Ari Wegner

Montage
Peter Sciberras

Musique
Jonny Greenwood

Genre(s)
Drame

Origine(s)
Grande-Bretagne / Australie

États-Unis / Canada
Nouvelle-Zélande

Jane Campion, assise, dans un moment de réflexion.

Année : 2021 – Durée : 2 h 08 min

Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Le pouvoir du chien

Dist. [ Contact ]
Netflix
[ Équinoxe Films ]

Classement
Visa GÉNÉRAL

Diffusion @
Cinéma du Musée
Cinéma Moderne
Avis : Horaire irrégulier ]
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Isaac

P R I M E U R
[ En ligne ]
Sortie
Mardi 16 novembre 2021

CRITIQUE.
[ Sphère LGBT ]

★★★

texte
Élie Castiel

Les illusions figées

   Perceptiblement, il y a, dans le premier long métrage de David Matamoros et Ángeles Hernández, quelque chose d’inassouvi bien que leur mise en scène participe d’un soin indisputable. Quelque chose qui a sans doute à voir avec la pièce El día que nació Isaac, d’Antonio Hernández Centeno, sur laquelle s’inspire le scénario.

Un dialogue verbomoteur, des personnages adaptés à la société actuelle mais qui, intimement, sont incapables d’assouvir leurs désirs, leurs rêves auxquels tout le monde aspire.Suite

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