Les sorcières de Salem
CRITIQUE.
[ SCÈNE ]
★★★
texte
Élie Castiel
Une pièce incontournable de la dramaturgie américaine, puissante dénonciation du maccarthysme, en guerre, à l’époque, contre l’infiltration des idées de gauche du régime communiste soviétique. Pour Arthur Miller, non seulement un parti pris idéologique mais avant tout une position sur l’obscurantisme des superstitions, sur la condition de la femme aussi qui revendique sa liberté, son influence, sa sexualité refoulée, sa lutte contre son statut de seconde classe dans un monde dominé et régi(menté) par les hommes.
D’où cette tirade finale d’Anna Beaupré Moulounda qui, pour d’aucuns, les puristes surtout, déconstruit amicalement l’esprit de Miller en insérant un discours #MeToo adapté à l’air du temps. Une façon de s’adresser aux spectateurs(trices) d’aujourd’hui selon les valeurs actuelles, toujours en vogue.
On ne jure que par le présent, c’est tout à fait normal. Mais on assiste parfois à ce phénomène qui consiste à ne pas saisir les valeurs et les codes sociaux d’autres époques lorsque des pièces de théâtre (ou des films) les revendiquent, à raison, pour mieux les documenter.
Délires et délationsSuite