Les sorcières de Salem

CRITIQUE.
[ SCÈNE ]

★★★

texte
Élie Castiel 

    Une pièce incontournable de la dramaturgie américaine, puissante dénonciation du maccarthysme, en guerre, à l’époque, contre l’infiltration des idées de gauche du régime communiste soviétique. Pour Arthur Miller, non seulement un parti pris idéologique mais avant tout une position sur l’obscurantisme des superstitions, sur la condition de la femme aussi qui revendique sa liberté, son influence, sa sexualité refoulée, sa lutte contre son statut de seconde classe dans un monde dominé et régi(menté) par les hommes.

D’où cette tirade finale d’Anna Beaupré Moulounda qui, pour d’aucuns, les puristes surtout, déconstruit amicalement l’esprit de Miller en insérant un discours #MeToo adapté à l’air du temps. Une façon de s’adresser aux spectateurs(trices) d’aujourd’hui selon les valeurs actuelles, toujours en vogue.

On ne jure que par le présent, c’est tout à fait normal. Mais on assiste parfois à ce phénomène qui consiste à ne pas saisir les valeurs et les codes sociaux d’autres époques lorsque des pièces de théâtre (ou des films) les revendiquent, à raison, pour mieux les documenter.

Délires et délationsSuite

Vanishing Mélodies

CRITIQUE.
[ Danse ]

★★★★

texte
Élie Castiel

   La peau n’a jamais été aussi manifeste, non pas dans sa pure physicalité, mais dans son rapport étroit au corps, plus précisément viscéral, intellectif ; également, un lien propre à soi et à l’autre, pour ne pas rester seul. Une symbiose fascinante qui va de pair à ce récit, car il s’agit également de théâtre à deux voix, celle de Brigitte Saint-Aubin et l’autre de Louise Cardinal. Elles exploitent sciemment le décor grâce à la mise en scène, simple mais précise, d’Eric Jean.

Vidéo à l’arrière-scène aidant, en plus d’un décor des plus conceptuels, elles parlent de l’absence, de la mémoire, des liens qui unissent deux corps, de sensualité et surtout de désir disparu et qu’on aurait voulu renaître.

Pour accentuer le propos, Alexis Dumais crée un univers musical des plus intrigants, juxtaposé à un concept-son qui procure une des plus étranges sensations. Mais une destinée au plus large public qui répond favorablement à cet appel. Comme s’il arrivé de loin.

D’épiderme et de sensualitéSuite

River’s End:
California’s Latest Water War

P R I M E U R
[ En ligne ]
Sortie
Mardi 02 novembre 2021

SUCCINCTEMENT.
En Californie, la lutte complexe pour la préservation de l’eau potable et ses enjeux politico-économiques.

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

Au fil de l’eau

   Construit en sept chapitres, le film met en scène l’opposition grandissante entre les besoins en eau potable du sud de la Californie et ceux des régions du nord de cet état plus fournies dans cette ressource nécessaire à la vie.

Au centre de ce conflit, à l’est de la baie de San Francisco, se trouve le delta formé par la rencontre des rivières Sacramento venant du Nord et San Joaquin du sud. Une surabondance d’eau potable y existait au milieu du 19e siècle et la région a acquis une importance agricole qui pâlit pourtant avec celle de la vallée centrale où l’agriculture industrielle est de plus en plus demanderesse de cette ressource. Une statistique étonne pour illustrer ce fait, il faut 1 gallon d’eau (4.5 litres pour produire une amande. Encore plus au sud , la conurbation de Los Angeles avec ses 19 millions de personnes en exige également beaucoup.Suite

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