Poppy Field

P R I M E U R
[ Inédit ]

 SUCCINCTEMENT.
À Bucarest, de nos jours, Cristi doit composer avec son travail dans une gendarmerie et sa vie privée, marquée entre autres, par son orientation sexuelle.

CRITIQUE.
[ Sphère LGBT ]

★★★★

texte
Élie Castiel

   Un premier long métrage violemment puissant, d’une liberté de ton inaccoutumée, sensorielle, posant un regard sans concessions sur la réalité homophobe d’une Roumanie prisonnière de son conservatisme hérité des pays de l’Europe de l’Est et des Balkans. Un machisme patriarcal, mais en même temps totalement assimilé par les femmes, un comportement qu’elles défendent.

Comme l’illustre impétueusement ce long plan-séquence majestueux dans une salle de cinéma de la capitale où on tente de projeter un film à thématique LGBT. Un groupe de citoyens d’extrême droite arrête le début de la projection, brandissant des étendards patriotiques et des icônes religieuses, provoquant une certaine violence avec l’assistance. Craintifs, la plupart des spectateurs ont simplement quitté.

Cristi est parmi les forces de l’ordre. La caméra le capte avec une distanciation des plus discrètes, tout en se permettant un 360º subliminal qui se faufile à travers les rangées et se glisse sans qu’on se rende compte dans le hall d’entrée du cinéma ou les prises de bec ont lieu entre parties opposées et la gendarmerie. Le film est au service du plan-séquence, choix esthétique qui se plie amoureusement au récit, d’une simplicité sociale et politique époustouflante.  Le discours se juxtapose ainsi avec une précision bouleversante à la narration, ici, comme si la fiction se transformait en reportage documentaire. Jebeleanu, ouvertement gai, sait exactement ce qu’il veut montrer. Sa parole est d’une émotion palpable. Elle  ressemble à un cri que viennent accentuer les paroles incertaines de quelques spectateurs, surtout spectatrices, qui se trouvaient dans la salle et capté(es) par la caméra. Aucun champ/contrechamp, mais une chorégraphie plan-séquentielle qui doit sa maturité autant au cinéaste qu’au directeur photo.

Interdit ouvertement d’aimerSuite

Antlers

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 29 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Dans une petite ville minière de l’Oregon, une institutrice et son frère policier enquêtent sur un jeune écolier. Les secrets de ce dernier vont entraîner d’effrayantes conséquences.

SANS
COMMENTAIRES.

Suite

Archipel

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 29 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Dialogues en images sur le territoire et sa fluidité.

CRITIQUE.

★★★

texte
Luc Chaput

Arpentage poétique animé

   Dans Transatlantique, un cinéaste remonte le fleuve sur un cargo venu d’Europe.  Félix Dufour-Laperrière place son couple en crise en Gaspésie dans Ville Neuve pendant que leur fils Ulysse effectue un grand voyage.

Pour cette autre topographie du pays du Québec, il a tout d’abord écrit un texte, consulté des archives puis demandé à treize collègues cinéastes d’animation de participer avec tout leur art à cette représentation. Ces animateurs dont le cinéaste ont donc construit également un archipel de styles, de grattages et de dessins sur film ou photo déjà développé. Une boucle de couleur agrémente ainsi la tête d’une petite fille dans un marché montréalais dans un fragment retravaillé de ce documentaire touristique de 1941 Les Îles du St-Laurent de Ross Pitt-Taylor, d’ailleurs disponible au complet sur YouTube.

Des formats différents qui finissent par établir un tout cohérent.

Une femme et un homme échangent des propos quelquefois sibyllins dans une riche bande son. Un fond noir dans lequel un profil de femme est découpé permet d’entrevoir des vagues, un cours d’eau et nous amène ainsi à ces îles réelles ou fictives. Des séquences de trains dont certains courent sur les rives de ce fleuve sont présentes à quelques reprises. Ces trains de marchandise ont remplacé dans le transport de personnes et de biens ces voitures d’eau sur ce chemin qui marche comme le disaient naguère les autochtones.

Une proximité d’idées crée une île fictionnelle, Ville Jacques-Cartier dans laquelle œuvrent le docteur Jacques Ferron et Pierre Vallières mais aussi la famille des frères Rose. La filmographie d’André Forcier s’y est aussi ressourcé plusieurs fois. Le cinéaste par ce lien Ferron-Vallières lance ainsi des pistes que pourra poursuivre le spectateur. Un monologue en Innu remplit les manques du documentaire de 1941 et ce n’est qu’à la fin du long métrage que les mots de la poétesse Joséphine Bacon sont dévoilés en français, rajoutant ainsi une autre épaisseur à ce voyage cabotant dans un archipel dans lequel le passé et le présent interagissent, fruit d’un arpentage poétique d’un territoire.

Une proximité d’idées crée une île fictionnelle, Ville Jacques-Cartier dans laquelle œuvrent le docteur Jacques Ferron et Pierre Vallières mais aussi la famille des frères Rose. La filmographie d’André Forcier s’y est aussi ressourcé plusieurs fois. Le cinéaste par ce lien Ferron-Vallières lance ainsi des pistes que pourra poursuivre le spectateur.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Félix Dufour-Laperrière

Scénario
Félix Dufour-Laperrière

Direction photo
Félix Dufour-Laperrière

Montage
Félix Dufour-Laperrière

Musique
Stéphane Lafleur

Christophe Lamarche-Ledoux

Félix Dufour-Laperrière
Crédit : @ Youtube

Genre(s)
Animation documentaire

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2020 – Durée : 1 h 12 min

Langue(s)
V.o. : français, montagnais; s.-t.f. ou s.-t.a.

Archipelago

Dist. [ Contact ] @
La Distributrice de Films

Classement suggéré
Visa Général

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinémathèque québécoise

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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