The Electrical Life of Louis Wain

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 22 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Le parcours du peintre anglais Louis Wain, connu pour ses représentations de chats notamment anthropomorphes avec de grands yeux.

Le Film
de la semaine.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

Caresses subtilement félines

   Un préambule au métier de critique s’impose : faut-il écrire autant pour que les lecteurs se fassent une idée de tel ou tel film ou de tel ou tel spectacle. La quantité de mots dans un texte est-elle garante du pouvoir de conviction émanant de l’auteur ? Et puis, le critique ne tient pas vraiment à convaincre, mais expose simplement son point de vue en utilisant, dans la mesure du possible, des codes cinématographiques acquis depuis de nombreuses années.

Quelle sensation procure donc chez le critique le premier long métrage solo de Will Sharpe ? Ne passons pas par quatre chemins ; une sorte de frénésie pour la composition de l’image en harmonie avec l’inusité travail de dessinateur de l’artiste en question, Louis Wain. Des chats humanisés, métaphores du comportement des individus. Mais plus que tout, la mise en œuvre d’une critique social par le biais de la bonhomie, des couleurs apaisantes et de quelque chose qui relève de la pensée positive. Et pourtant, ces chats embellis ne composent pas la principale portée du film. C’est l’artiste qui intéresse le jeune cinéaste.

On croit alors au succès de ce dessinateur parfois bipolaire, mais toujours atteint d’une envie de vivre qui ne trompe pas. Dans le titre original, le qualificatif « electrical » n’est pas hasardeux, mais relève plutôt de ce soudain intérêt de Wain pour la science. Il l’explique de façon concluante.

Une liaison amoureuse radieuse comme la nature.

Il y a ensuite une histoire d’amour qui s’établit entre lui et la parfaite âme-sœur (la gouvernante de ses sœurs) qui, tragiquement… Les aléas de la vie le conduisent dans une institution pour malades mentaux, vu son état. Aujourd’hui, cela semblerait impensable. Mais bon.

Benedict Cumberbatch est sans aucun doute l’un des plus brillants interprètes de sa génération, multiplie les registres, s’emploie à naviguer dans les différents accents, mais plus que tout, s’investit dans les personnages qu’il incarne.

Entre la folie et la détermination du créateur et la vie au quotidien, un débalancement psychologique, social, individuel, ce dernier le plus important puisqu’il doit en composer quotidiennement.

Un jeune réalisateur, la mi-trentaine, déjà pourvu d’une approche humaniste en même temps que ludique du cinéma.

Toby Jones, ce merveilleux acteur britannique aux très nombreux portraits sociaux compose ici un mécène assez particulier. Le pouvoir qu’il exerce sur Louis Wain et le charisme que ce dernier impose sur lui se juxtaposent par quelque chose qui tient du miracle et qui, avec le temps, se solde en amitié. Les deux comédiens British arrivent remarquablement à consolider cette approche voulu par Will Sharpe. Un jeune réalisateur, la mi-trentaine, déjà pourvu d’une approche humaniste en même temps que ludique du cinéma.

Soulignons le travail remarquable de la comédienne Andrea Riseborough (Claire, la sœur aînée de la famille), d’une force de la nature irrévocable, mais en même temps prête à tout pour protéger le noyau familial.

Un premier long métrage marqué du sceau de l’originalité. Une proposition expressive.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Will Sharpe

Scénario
Simon Stephenson
Will Sharpe

Direction photo
Erik Wilson

Montage
Salina Macartur

Musique
Arthur Sharpe

Will Sharrpe

Genre(s)
Drame biographique

Origine(s)
Grande-Bretagne

Année : 2021 – Durée : 1 h 51 min

Langue(s)
V.o. : anglais ; s.-t.f. / Version française

La vie extraordinaire de Louis Wain

Dist. [ Contact ] @
MK2 | Mile End

Classement
Visa Général

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

The Harder They Fall

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 22 octobre 2021

SUCCINCTEMENT.
Le hors-la-loi Nat Love découvre que son ennemi, Rufus Buck, vient de sortir de prison. Avec sa bande, il décide de le retrouver et d’obtenir enfin vengeance.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Élie Castiel

   Dans l’écriture du scénario, l’afro-américain Jeymes Samuel et l’Américano-israélien Boaz Yakin, né de parents syriens ; un duo qui fait mal aux bons endroits. Leur proposition, un western Black-actors-matter qui cultive les genres, assume les diverses tendances, remet en question les récits du Far West et plus que tout, affranchit le western afro-américain qui sans aucun doute inaugure un nouveau genre de façon officielle.

Des personnalités qui ont pour nom Sergio Leone ou encore Elliot Silverstein, se font un passage, et pourquoi pas ! Ces louanges adressées à d’autres auteurs ne s’avèrent pas des imitations, mais au contraire, une façon de déconstruire un genre repris sporadiquement ces dernières années par, entre autres, Clint Eastwood, mais réservé aux Blancs.

Pour Samuel (et Yakin), gageure hautement risquée car le western a toujours appartenu aux autres, les privilégiés d’Amérique. À l’instar de Leone, comme dans Il était une fois dans l’Ouest / Once Upon a Time in the West / C’era una volta il West (1968), où le personnage afro-américain (Woody Strode) occupait un rôle important, ici c’est tout le staff de premier plan qui est noir. Effectivement, retour du balancier dans le cas de The Harder They Fall, qui, par ailleurs, n’a rien à voir avec le film de Mark Robson au titre éponyme, sorti en 1956.

L’affaire George Floyd est-elle pour quelque chose ? La question ne se pose pas. Elle est le résultat, si on se limite à Hollywood, d’une réorganisation de la donne cinématographique, d’une redistribution de rôles depuis longtemps tant souhaitée.

Plus dure sera la chute

Les femmes, des amazones du Western. Les hommes, des cowboys traditionnels.

Et à en juger par le résultat, on apprécie l’humour black, légèrement inspiré d’un certain Mel Brooks – Blazing Saddles / Le Shérif est en prison (1974), entre le cynisme désabusé, l’utilisation des mots grossiers, juste au bon moment, une approche terre-à-terre de la vie et un goût pour la provocation articulée.

Et comment rester indifférent à la présence d’un Idris Elba (Rufus) électrifiant, imposant sa carrure avec un sang-froid des plus inhabituels. Car au-delà d’un nouveau genre que Samuel impose sans l’approbation de personne, et c’est tant mieux ainsi, The Harder They Fall est surtout un film d’acteurs ou chacun, chacune garantie un tour de force. Regina King (Trudy Smith), formidable, souveraine, engagée ; Zazee Beets (Stagecoach Mary) à la sexualité polyvalente, qui ne refuse pas le baiser de Cuffee, une des plus grandes surprises du film telle que campée par Danielle Deadwyler, magnétique. Chacune de ses prestations est un  événement en soi.

Le film est fort, solide, contagieux, rejette, contrairement à de nombreux films, l’homophobie habituelle et s’auto-proclame celui d’une nouvelle génération. Jeymes Samuel construit habituellement de la musique. En réalisateur, il signe un premier long métrage d’une sophistication avant-gardiste, là où les goûts sont interchangeables.

Les ennemis, il faut les battre et comme dans le bon vieux temps. Il y a de la violence puisque le genre l’exige. Et de l’humour, comme déjà mentionné, car face à la mort qui rôde à chaque pas, il faut garder une certaine distance avec la vie tout en la déjouant.

Le film est fort, solide, contagieux, rejette, contrairement à de nombreux films, l’homophobie habituelle et s’auto-proclame celui d’une nouvelle génération. Jeymes Samuel construit habituellement de la musique. En réalisateur, il signe un premier long métrage d’une sophistication avant-gardiste, là où les goûts sont interchangeables.

Mais il faut rappeler qu’en 2013, il signait déjà un western de moyen métrage, They Die by Dawn, avec entre autres, Rosario Dawson et Giancarlo Esposito. Titre annonciateur sans doute. Les femmes, elles, maniaient le fusil avec un art consommé. The Harder They Fall confirment ce nouvelle souffle bienvenu. Du style et de la détermination.

En fin de compte, les uns contre les autres, les uns face aux autres. La chute, pour les uns ou pour les autres, ne sera que plus dure. Après sa sortie en salle, Netflix est l’acquéreur du film. Nouvelle méthode de diffusion!

 

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Jeymes Samuel

Scénario
Jeymes Samuel

Boaz Yakin

Direction photo
Mihai Malaimara Jr.

Montage
Tom Eagles

Musique
Divers artistes

Jeymes Samuel

Genre(s)
Western

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 2 h 10 min

Langue(s)
V.o. : anglais

Le son de la vengeance

Dist. [ Contact ]
Netflix
[ @ Equinoxe Films ]

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Violence ]

Diffusion @
Dollar Cinéma
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Alan Lake Factori(e)

CRITIQUE.
[ Danse ]

★★★ ½

texte
Élie Castiel

L’effritement des parades

   Trois mouvements qui finissent par s’amalgamer en une finale qui donne du sens à cette nouvelle création d’Alan Lake, avec la plénière complicité de ses interprètes faut-il ajouter ; pour une raison bien simple, autant Odile-Amélie Peters, Fabien Piché que David Rancourt ou Esther Rousseau-Morin contribuent individuellement, dans leur coin, mais que ça ne paraisse pas trop car tous et toutes nourri.es de ce sentiment de partage et encore mieux de correspondance.Suite

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