Roadrunner:
A Film About Anthony Bourdain

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 16 juillet 2021

SUCCINCTEMENT.
Tout au long de son parcours professionnel, le chef américain Anthony Bourdain a sillonné le monde pour faire connaître l’essence d’un pays ou d’une culture à travers ses traditions culinaires.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

La course d’un

                     globe-trotter gourmet

         Dans un village de l’Indochine, dans une maison, un Américain partage un repas avec des personnes blessées dans leurs chairs par la Guerre de Trente ans et réussit à échanger recettes de cuisine et de vie. En juin 2018, le suicide à 61 ans en Alsace d’Anthony Bourdain créa une grande vague d’émotions dans la planète télévisuelle, notamment américaine. Les hommages de particuliers et de célébrités se succédèrent pendant un certain temps.

         Le réalisateur américain Morgan Neville s’était fait connaître avec le succès critique et public de 20 Feet from Stardom sur les choristes de stars récemment renouvelé dans Won’t You Be My Neighbor? sur Fred Rogers. Bourdain, né en Nouvelle-Angleterre d’un père immigrant français et d’une mère américaine, ayant gravi les échelons de la profession de cuisinier, était devenu rapidement célèbre lors de la parution en 2000 de son livre Kitchen Confidential: Adventures in the Culinary Underbelly. Il y dévoilait les arrière-plans souvent peu glorieux ou même insalubres de ces lieux plus ou moins connus de la restauration américaine.

Ce portrait d’un homme complexe aux failles quelquefois plus apparentes est à la hauteur de son sujet et donne l’envie de voir ou revoir des épisodes de ces voyages.

Anthony Bourdain. Un globe-trotter impénitent gourmet de la vie et des gens.

         Son franc parler lors d’entrevues pour la sortie de ce livre amena un couple de mari et femme producteurs à lui proposer de tourner une série télévisée dans laquelle il visiterait certains pays dont il désirait comprendre et apprécier la culture. La cinéphilie de Bourdain à laquelle ses parents l’avaient initié colora rapidement la structure de ces émissions qui connurent un grand succès public et critique représentées par des nombreux prix Emmy.

         Les personnes interviewées par Neville et son équipe qu’elles soient amis connus ou inconnus, producteurs, réalisateurs ou assistants, cuisiniers ou membres de sa famille proche apportent chacune une pièce à la construction de ce puzzle incomplet qu’est la vie d’un individu surtout quand elle est brusquement interrompue. Les extraits d’émissions ou des films de famille montrent un globe-trotter impénitent gourmet de la vie et des gens.

         Bourdain trouvait dans ses repas où des quidams ou célébrités locales, nationales ou internationales partageaient leurs plats, leurs inventions ou traditions culinaires des moments de bonheur qu’il s’efforçait de renouveler encore et toujours. Ce portrait d’un homme complexe aux failles quelquefois plus apparentes est à la hauteur de son sujet et donne l’envie de voir ou revoir des épisodes de ces voyages.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Morgan Neville

Idée
Morgan Neville

Direction photo
Adam Beckman

Montage
Eileen Meyer

Aaron Wickenden

Musique
Michael Andrews

Sarah Lipstate

Morgan Neville.

Genre(s)
Documentaire

Origine(s)
États-Unis

Année : 2021 – Durée : 1 h 58 min

Langue(s)
V.o. : anglais, multilingue; s.-t.f. ou s.-t.a.

Voyage d’un chef : Un film sur Anthony Bourdain

Dist. [ Contact ] @
Universal Pictures Canada

Classement
Général

En salle(s) @
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Le guide de la famille parfaite

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Mercredi 14 juillet 2021

SUCCINCTEMENT.
Entre les accès de colère du plus jeune et les problèmes d’anxiété de la plus vieille, entre des travaux de rénovation de sa maison de banlieue et la gestion d’un horaire ultra chargé, Martin, quadragénaire, peine à décrocher un important contrat qui propulserait enfin sa vie professionnelle.

CRITIQUE.

★★★

texte
Élie Castiel

            Encore un film où il ne signe pas le scénario, ni en solo, ni en collaboration – Le mirage (2015) – Une nouvelle étape chez ce réalisateur Québécois aux origines binaires, québécoises et italiennes, totalement intégré et qui doit se sentir particulièrement fier d’appartenir à la québécitude. La preuve : des films qui tracent le parcours non seulement d’une vie, mais aussi et surtout d’une mentalité à travers le temps, les époques, les coutumes, la culture, l’identité québécoise à laquelle il a injecté, comme il fallait, ses racines autres. Car c’est de cela qu’il s’agit au Québec cinématographique des quelques dernières années. Propulser l’autre pour se défaire du carcan de l’étranger et entrer de plein fouet dans la dynamique nationale. Même si ce n’est pas toujours le cas.

Les contours légitimes de la filiation

         Ici, silence dans la scénarisation, donnant raison et totale liberté à trois auteurs, dont Louis Morissette, pour concocter un étrange guide non dépourvu d’originalité. La famille, la première, en rupture; la seconde, recomposée. La fille de la première, le p’tit gars de la seconde. Et pourtant, le passage de l’un à l’autre, de l’une à l’autre, n’empêche pas le sens de la famille, malgré, bien sûr, les faux pas, les petits règlements de compte sans vraiment d’importance, les mots blessants qu’on se dit, la course à la réussite personnelle (pour que la famille vive dans le confort), s’assurer de vivre encore sa sexualité, on n’est après tout que dans la quarantaine. Parfois elle a envie; d’autres, c’est lui.

Le guide de la famille parfaite n’est pas une comédie comme on l’entend, mais à laquelle on ajoute l’attribut dramatique. Car c’est ainsi la vie, des tours qu’on se joue, des tours qu’on nous joue. Et malgré l’absence dans l’écriture de Ricardo Trogi, on sent sa patte se profiler partout. Car le cinéma, c’est une aventure d’équipe. Pour le reste, un récit épisodique familial sur les quadragénaires banlieusards d’aujourd’hui.

Parler de la filiation aujourd’hui, c’est surtout redéfinir ses contours
biscornus, admirables aussi, pour le meilleur « et » pour le pire.

     Émilie Bierre (de l’incomparable Les nôtres) est étincelante, manipulant les divers registres avec un engouement contagieux. Mais il y a surtout Louis Morissette. On veut vraiment oser dire qu’il est parfait. Son rapport à la caméra se tisse au fur et à mesure de l’action, collant aux mots qu’il a cosignés des gestes, des mouvements, des expressions, des façons de faire qui le dépasse sans doute. Il peut être drôle, triste, tendre, agité. Et les autres participant(es) s’avèrent également ses alliés de la première heure, les siens, mais aussi ceux et celles de Trogi, croyant fermement au projet. Que demander de plus? Bien entendu, n’oublions pas l’acteur fétiche de notre réalisateur depuis quelque temps, Jean-Carl Boucher qui, tout en jouant un petit rôle, n’en demeure pas moins présent.

     Le guide de la famille parfaite n’est pas une comédie comme on l’entend, mais à laquelle on ajoute l’attribut dramatique. Car c’est ainsi la vie, des tours qu’on se joue, des tours qu’on nous joue. Et malgré l’absence dans l’écriture de Ricardo Trogi, on sent sa patte se profiler partout. Car le cinéma, c’est une aventure d’équipe. Pour le reste, un récit épisodique familial sur les quadragénaires banlieusards d’aujourd’hui.

            Parler de la filiation aujourd’hui, c’est surtout redéfinir ses contours biscornus, admirables aussi, pour le meilleur « et » pour le pire.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Ricardo Trogi

Scénario
François Avard
Jean-François Léger
Louis Morissette

Direction photo
Geneviève Perron

Montage
Yann Thibodeau

Musique
Frédéric Bégin

Genre(s)
Comédie Dramatique

Origine(s)
Canada [Québec]

Année : 2020 – Durée : 1 h 41 min

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

The Guide to the Perfect Family

Dist. [ Contact ] @
Les Films Opale

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Les Z-Héros

P R I M E U R
[ En salle ]
Sortie
Vendredi 09 juillet 2021

video
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SUCCINCTEMENT.
Floués par un avocat et un banquier véreux, les membres d’une coopérative agricole argentine échafaudent leur revanche.

CRITIQUE.

★★★ ½

texte
Luc Chaput

La révolte des sans-grades

            Un homme se remémore les nombreux bons moments de sa vie avec son épouse récemment décédée. Un souvenir le conduit à une séquence d’une comédie policière américaine des années 60 qui lui permet de résoudre un problème urgent.

            À cause de la situation économique de son pays, Domingo Cavallo, le ministre de l’Économie argentine, décide de réduire considérablement les retraits des banques et les sorties d’avoirs du pays. Cette mise en œuvre du 1er décembre 2001 est appelé le Corralito et c’est dans ce contexte difficile que se déroule ce film. Pour contrer la morosité ambiante, des amis décident de fonder une coopérative pour acheter une usine de leur région agricole. Le scénario du réalisateur et d’Eduardo Sacheri adapte le roman La noche de la Usina de ce dernier.

            Rapidement la diversité des caractères, des opinions politiques et des amitiés conflictuelles est mise en évidence dans le déroulement de l’action qui permet de réunir la somme. Le corralito décrit au début permet à un gérant de banque et à un avocat de soutirer par un tour de passe-passe les montants prêts pour l’achat de l’immeuble et le lancement des opérations.

La diversité des caractères, des opinions politiques et des amitiés
conflictuelles est mise en évidence dans le déroulement de l’action.

           Frappé directement, le groupe vacille car certains sont atteints plus que d’autres. Fermín, ancienne étoile régionale de foot, est le centre du groupe et le liant entre cette bande de copains. Ricardo Darín diminue son aura de star nationale dans ce rôle où il retrouve le réalisateur de la comédie excentrique El Chino (Un cuento chino) et l’auteur du roman et coadaptateur avec Juan José Campanella de El secreto de sus ojos (Dans ses yeux), gagnant de l’Oscar en langue étrangère en 2010. Après un épisode plus tragique qui rend l’enjeu plus direct, les péripéties dans lesquelles chaque membre du groupe devient un rouage nécessaire en montrant ses aptitudes se déroulent avec une précision bonhomme dirigée avec doigté par le réalisateur.

          La fin prédite avec hargne dès les premiers instants par Fermin arrivera. Le trajet ainsi que les protagonistes auront été assez colorés pour que cette comédie socialo-policière et se situe à peu près à mi-chemin entre les empotés du célèbre I soliti ignoti (Le Pigeon) de Mario Monicelli et les riches doués de la fameuse série Ocean’s Eleven (L’inconnu de Las Vegas), de Steven Soderbergh.

Après un épisode plus tragique qui rend l’enjeu plus direct, les péripéties dans lesquelles chaque membre du groupe devient un rouage nécessaire en montrant ses aptitudes se déroulent avec une précision bonhomme dirigée avec doigté par le réalisateur.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Sebastián Borensztein

Scénario
Sebastián Borensztein

Eduardo Sacheri
D’après son roman, La noche de la Usina

Direction photo
Rodrigo Pulpeiro

Montage
Alejandro Carrillo Penovi

Musique
Federico Jusid

Sebastian Borensztein, portant casquette, en tournage.

Genre(s)
Comédie dramatique

Origine(s)
Argentine
Espagne

Année : 2019 – Durée : 1 h 56 min

Langue(s)
V.o. : espagnol; s.-t.f. ou s.-t.a.

Heroic Losers
La odisea de los Giles

Dist. [ Contact ] @
A-Z Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

[ Salles VIP : Interdit aux moins de 18 ans ]

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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