Here

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 1er novembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Chronique d’un lieu donné sur une remarquablement longue période.

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★

Nostalgie

fragmentée

Un propriétaire terrien en carriole parle contre son célèbre père. Celui-ci, dans un même véhicule, a des meilleurs rapports avec son petit-fils. Benjamin Franklin et ses descendants viennent donc faire un tour dans ce récit.

Par ces moments précis et d’autres qui surgissent amenés par le biais d’inserts, le long métrage de Robert Zemeckis nous communique des informations sur tout au moins la région dans laquelle il se déroule. Nous sommes en Pennsylvanie ou dans l’état limitrophe du New Jersey et ce pour longtemps puisque certaines séquences nous montrent des dinosaures.

Reproduire le modèle social de la famille nucléaire.

La caméra de Don Burgess est toujours fixe et cadre en faible diagonale cette fenêtre sur le temps qui passe. Le scénario du cinéaste et d’Eric Roth, son collaborateur pour Forrest Gump, adapte le roman graphique éponyme de Richard McGuire, version récente considérablement augmentée de sa bande dessinée innovatrice de 1989 que l’on peut encore trouver dans les archives d’Internet. Le concept de cet artiste des croquis imbriqués dans la représentation du salon est amené au niveau de casse-tête dans ce film. Des radios annoncent des faits, des émissions de télé en noir et blanc puis en couleur sont ainsi saupoudrées dans des moments des vies de quidams ou de personnalités qui ont vécu en ce lieu.

Robert Zemeckis et son équipe n’auront donc qu’en partie réussi ce pari de montrer la vie qui bat dans ce coin de notre planète qui aurait pu être tout aussi bien un autre.

Richard et Margaret Young deviennent les personnages principaux de cette saga immobile et les liens entre les diverses époques surgissent souvent de manière aléatoire. Cela pourra amener certains spectateurs à en établir un lien de cause à effet ou de comparaison entre les mœurs qui changent peu ou prou. L’emploi de l’intelligence artificielle pour rajeunir Tom Hanks et Robin Wright ne donne pas toujours les résultats attendus surtout que le déplacement des interprètes suit un tracé quasi-théâtral dans ce salon. Robert Zemeckis et son équipe n’auront donc qu’en partie réussi ce pari de montrer la vie qui bat dans ce coin de notre planète qui aurait pu être tout aussi bien un autre.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Robert Zemeckis

Scénario : Robert Zemeckis, Eric Roth;
d’après la BD de Richard McGuire
Direction photo : Don Burgess
Montage : Jesse Goldsmith
Musique : Alan Silvestri

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 1 h 44 min
Langue(s)
V.o. : anglais & Version française
Ici

Robert Zemeckis

Dist. [ Contact ] @
V V S Films
[ Miramax ]

Diffusion @
Cineplex

Classement
GÉNÉRAL

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Là d’où l’on vient

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 1er novembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Aïcha, une mère tunisienne douée de rêves prophétiques, vit dans une ferme rurale avec son mari Brahim et ses trois fils. La vie d’Aïcha et Brahim est complètement bouleversée après le départ de leurs fils aînés, Mehdi et Amine, à l’étreinte violente de la guerre.

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★ 

Le retour

du fils

prodigue

Il s’agit d’un film pur, lumineux, sans aspérités, bien au contraire, atteint d’une grâce quasi biblique issue de l’âme. Et pour cadre, une famille du nord de la Tunisie dont la matriarche est déchirée par le départ de deux de ses trois fils pour rejoindre l’État Islamique.

Rien de nouveau à l’horizon, mais magnifique proposition pour illustrer la douleur, la peine, le tourment, le déchirement de ceux qui sont restés, l’espoir au cœur de les voir revenir.

Et c’est une femme qui filme cette histoire familiale. C’est très bien ainsi, puisque son statut génétique lui assure une plus grande ouverture d’esprit, un rapport à l’autre hormis de tout préjugés. Telle une mère montrant son amour inconditionnel. D’où les plans magnifiquement peints de Vincent Gonneville, totalement atteint par les lieux et les personnages, un village montagneux où le soleil semble avoir disparu ou, s’il laisse apparaître une quelconque luminosité, ce n’est que temporaire. Et les humains qui s’y attachent sans condition.

L’innocence provisoire de l’enfance.

Cet état d’esprit entre le narratif et le formel s’inscrit, pour la canado-tunisienne Meryam Joobeur, à qui l’on doit quelques courts métrages, dans une perspective qui  lui donne la possibilité d’entamer la fiction pour la première fois en se ressourçant aux codes d’un cinéma du récit.

La mise en scène, parallèles entre retours en arrière (flashbacks) et prises sur le vif, regorge de possibilités, chaque partie développant sa propre langue esthétique. Nul doute que Joobeur est une « femme de cinéma » et cette caractéristique se voit dans chaque plan, cette unité filmique d’une importance capitale pour chaque film qui se respecte.

La poésie atteint parfois des limites insoupçonnées, jusqu’au retour de cet « enfant prodigue », qui voudrait peut-être retourner dans le droit chemin. Qu’est-il arrivé à l’autre ? Aucun discours moral, mais une tentative miraculeuse d’entrer directement dans l’âme et le for intérieur des personnages, sans l’intervention de déclarations sociales mal exprimées, souvent sans fondement et venant directement de l’émotion instantanée.

Parler d’interprétation serait posé un faux jugement, c’est plutôt d’insertion affective, d’état intérieur qu’il s’agit. Cela donne à Là d’où l’on vient, titre on ne peut plus évocateur, son droit légitime d’exister. La fiction n’est pas seulement dans le socle du genre, mais s’inscrit dans une nouvelle aventure filmique, difficile encore à définir, mais en tout cas, fascinante.

Joobeur est également, métaphoriquement parlant, une femme-peintre dont les images en mouvement illustrent ce rapport entre le cinéma et la vie, entre l’énergie inépuisable de l’imagination et ce qu’on peut, en fin de compte, en faire ressortir.

Apparemment, la cinéaste aurait choisi trois vrais frères pour incarner les deux exilés et celui resté derrière. Extraordinaire choix qui donne cette énergie à l’évocation du drame, peut-être même tragédie.

Parler d’interprétation serait posé un faux jugement, c’est plutôt d’insertion affective, d’état intérieur qu’il s’agit. Cela donne à Là d’où l’on vient, titre on ne peut plus évocateur, son droit légitime d’exister. La fiction n’est pas seulement dans le socle du genre, mais s’inscrit dans une nouvelle aventure filmique, difficile encore à définir, mais en tout cas, fascinante.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Meryam Joobeur

Scénario : Meryam Joobeur
Direction photo : Vincent Gonneville
Montage : Meryam Joobeur, Maxime Mathis
Musique : Peter Venne

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Tunisie / France
Canada / Norvège
Qatar / Arabie saoudite
Année : 2024 – Durée : 1 h 58 min
Langue(s)
V.o. : arabe; s.-t.f. / s-t.a.
Who Do I Belong To
Mé el aïn

Meryam Joobeur

Dist. [ Contact ] @
Maison 4 :3
[ Instinct Bleu ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma Beaubien

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

 

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

La promesse d’Imane

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 1er novembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Portrait de femmes algériennes autour et en souvenir de la journaliste Imane Chibane.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

Pour l’honneur

des femmes

 

À Constantine, Razika, poursuivie par les avances d’un automobiliste, est frappée par son véhicule et en meurt.

Voilà un des exemples nombreux d’atteintes au corps et à la dignité des femmes que présente Nadia Zouaoui dans ce long métrage en hommage à la blogueuse féministe algérienne Imane Chibane décédée en  février 2019. C’est par des rencontres avec des amies et collègues courageuses de cette pasionaria, issue du même village kabyle que la cinéaste filme entre autres dans un train et dans des grandes et petites villes que l’impact de cette jeune femme est dévoilé.

Une sororité à toute épreuve.

Son caractère, son rire, son sens de la formule et son implication à la fois par de courts vidéos sur des réseaux sociaux et des interventions à la télé s’inscrivent dans un montage enlevé de Nicolas Giroux. La reconstitution partielle du drame décrit en introduction s’inscrit tout naturellement dans ce panorama dans lequel les errements de la structure très patriarcale et les atteintes aux droits de la personne sont dénoncés.

C’est par des rencontres avec des amies et collègues courageuses de cette pasionaria, issue du même village kabyle que la cinéaste filme entre autres dans un train et dans des grandes et petites villes que l’impact de cette jeune femme est dévoilé.

La réalisatrice québécoise d’origine algérienne continue ainsi par ce documentaire son travail de recherche et de constatation sur l’évolution de son pays natal commencé par Le voyage de Nadia coréalisé avec Carmen Garcia disponible sur sa chaîne YouTube. De même, L’Islam de mon enfance sur la montée de la mouvance salafiste dans cette contrée du Maghreb apporte un autre vibrant exposé sur les tiraillements de cette société et dont cette Promesse constitue un témoignage nécessaire que deux jurys de Vue d’Afrique ont reconnu à juste titre.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Nadia Zouaoui

Scénario : Nadia Zouaoui
Direction photo : Sarah Salem
Montage : Michel Giroux
Musique : Jad Orphée Chami,
Stéphanie Hamelin Tomala

Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada
Année : 2024 – Durée : 1 h 25 min
Langue(s)
V.o. : français, arabe; s.-t.f.
Waed Ayman

Nadia Zouaoui

Dist. [ Contact ] @
NADIAZ
[ Les Productions NADIAZ ]

Diffusion @
Cinémathèque québécoise

Classement (suggéré)
GÉNÉRAL
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

 

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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