Sugarcane

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 27 septembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Julian, un Américain autochtone tente de comprendre l’enfance de son père élevé dans un pensionnat canadien.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

 

Retisser les

liens familiaux

Des enquêteurs entrent dans un immeuble désaffecté d’un ancien pensionnat autochtone en Colombie-Britannique et remarquent des initiales et des noms gravés sur les planches de cet édifice.

La découverte de possibles sépultures cachées sur le terrain de l’institution St-Joseph à Williams Lake à côté de la réserve de Sugarcane dans cette province avait créé en 2022 une onde de choc qui continue d’entraîner des répercussions aujourd’hui. Les deux réalisateurs suivent de manière parallèle deux histoires, celle de Julian Brave NoiseCat, intellectuel activiste qui tente de renouer avec son père Ed, vivant au Canada, par ailleurs sculpteur reconnu. L’équipe suit également le travail de deux investigatrices Charlene Belleau et Whitney Spearing qui s’acharnent à établir l’historique de ce pensionnat et cataloguer les crimes qui y ont été commis.

Loin, à l’horizon, l’idée d’une possible réconciliation.

La cinématographie d’Emily Kassie et de Christopher LaMarca montre bien également la beauté de ces paysages, les activités communautaires et la vie de deux chefs de cette nation Secwépemc, l’actuel Willie Sellars et l’ancien Rick Gilbert qui catholique, s’occupe avec diligence d’une église du coin.

Par un montage adroit de Nathan Punwar and Maya Daisy Hawke, les deux narrations se répondent l’une l’autre, apportant au détour d’une rencontre un indice qui conforte ou désole les protagonistes. L’ampleur des traumatismes intergénérationnels est ainsi incarnée principalement dans le vécu d’Ed et de sa parentèle mais aussi par d’autres témoignages qui, comme dans le cas d’une enquête policière, recoupe ceux déjà présentés.

Par un montage adroit de Nathan Punwar and Maya Daisy Hawke, les deux narrations se répondent l’une l’autre, apportant au détour d’une rencontre un indice qui conforte ou désole les protagonistes.

Certaines rencontres produisent des dialogues ou des silences révélateurs porteurs de grandes émotions. À partir de ce seul pensionnat, les cinéastes demandent de connaître l’ampleur des exactions qui se sont produites également dans les plus de 400 autres aux États-Unis. Ils démontrent la nécessité d’une recherche de la vérité, d’une reddition de compte qui amènera peut-être un jour une réconciliation vraie. Ce long métrage méritait donc amplement le Prix de la meilleure réalisation pour un documentaire au dernier festival de Sundance.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Julian Brave NoiseCat
Emily Kassie

Idée : Julian Brave NoiseCat, Emily Kassie
Direction photo : Emily Kassie, Christopher LaMarca
Montage : Maya Hawke, Nathan Punwar
Musique : Mali Obomsawin

Genre(s)
Documentaire
Origine(s)
Canada / États-Unis
Année : 2024 – Durée : 1 h 47 min
Langue(s)
V.o. : anglais; s.-t.f.
Sugarcane

Julian Brave NoiseCat
& Emily Kassie

Dist. [ Contact ] @
Enchanté Films
[ Hedgehog Films ]

Diffusion @
Cinéma du Musée

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Sakura – After Chekhov
@ Centaur

CRITIQUE
[ Scène ]
Élie Castiel

★★★ ½

Harry Standjofski
Crédit : Centaur

Disparités

conciliantes

 

En langue nippone, Sakura signifie « fleur de cerisier » ce qui convient admirablement au titre donné par l’auteur de cette adaptation.

La cerisaie (The Cherry Orchard) est l’une des pièces de Tchekhov parmi les plus convoitées, celle qui a germé dans la tête du dramaturge montréalais Harry Standjofski, proposant sa propre adaptation en mode contemporain, en fait, pas vraiment, jouant plutôt avec les époques, entre celle du dramaturge russe, l’originale, et une contemporanéité sincèrement déconstruite.

Cet effet trompe-l’œil a pour effet de permettre au spectateur d’ajuster son regard, de se concentrer sur tous les aspects de la production, et pas seulement le dialogue, l’élément qui impose sa propre dictature.

Pour cette raison tout à fait justifiée, on tiendra en compte des magnifiques costumes, surtout féminins et, en exergue, ceux portés par l’excellente actrice Deena Aziz (Freya), le décor admirablement imposant compte  tenu de la dimension d’une une salle beaucoup plus petite que la grande, dans le même complexe. Tous ces deux supports signés par un James Lavoie inventif.

Une prise de position sur les lieux ancestraux.
Crédit : Andrée Lanthier

Pour Standjofski, l’auteur,  la mise en perspective d’un univers particulier éloigné de celui du grand auteur russe, spécialiste de la bourgeoisie et de son déclin, mais dans le même temps conservant intentionnellement une sorte de résilience quant au temps qui passe. Le gris, le noir, ces couleurs de la pénombre, grâce au jeu « éclairé » (ce n’est pas un jeu de mot) des éclairages de Tim Rodrigues, participe de cette ambiance diaphane, bien qu’obscure, qui participe du passage entre la sensualité assumée et une tristesse de voir un monde s’écrouler. La vente d’une maison familiale sur plusieurs hectares de terrain et conservée depuis longtemps n’est pas une mince affaire. Et le dialogue bien écrit suggère cette particularité.

La pièce de Standjovski (ainsi que La Cerisaie, de Tchekhov), à voir de très près, sillonnent sur le même espace dramatique, comme un face à face amical et conciliateur entre le maître et un de ses nombreux protégés.

Là où l’original annonce la fin d’une époque et les prémices d’une nouvelle, Standjofski, lui, clôt la pièce avec une époque essentiellement familiale qui se pointe à l’horizon, incertaine, mais peut-être aussi pleine d’espoir.

Dès le début, des discussions parfois oiseuses, disparates, des amourettes qui se forment ou se transforment, des mésententes ou des réconciliations forcées, un va-et-vient de comportements humains qui se fondent et se confondent.

Ici, on soulignera dans l’ensemble, un groupe de comédiennes et de comédiens de tous horizons, qui croient mordicus à cette proposition. Le théâtre classique est résolument indémodable.

Pour arriver à cela, la mise en scène de Eda Holmes participe de ce jeu, très souvent dangereux, de mettre ensembles les pièces délicates d’un puzzle qui se complique à mesure que le temps passe, se calme soudainement, pour repartir de plus belles.

La scène québécoise de langue anglaise, résolument plus ouverte depuis toujours que son pendant francophone à la présence de l’autre, bien que du côté français, des efforts sont faits quand cela convient, est une large vitrine de talents de tous origines, une sorte de mise en valeur vers un équilibre culturel.

Ici, on soulignera dans l’ensemble, un groupe de comédiennes et de comédiens de tous horizons, qui croient mordicus à cette proposition. Le théâtre classique est résolument indémodable.

FICHE ARTISTIQUE
Texte
Harry Standjofski

Adaptation de La Cerisaie de Tchekhov

Mise en scène
Eda Holmes

Distribution
Deena Aziz (Freya), Ravyn R. Bekh (Annie)

Stefanie Buxton (Vania), Marcel Jeannin (Marc)
Marc-Antoine Kelertas (Peter Tee),
Howard Rosenstein (Guy), Paul Van Dyck (Firs)

Décors : James Lavoie
Costumes : James Lavoie
Éclairages : Tim Rodrigues
Musique : Torquil Campbell

Durée
2 h 10
[ Incl. Entracte ]
Public (suggéré)
Déconseillé aux moins de 13 ans
Diffusion & Billets @
Centaur
Jusqu’au 6 octobre 2024

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

En bonne compagnie

P R I M E U R
Sortie
Vendredi 20 septembre 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT
Pays basque, été 1977. Bea a 16 ans et rejoint le mouvement féministe qui traverse le pays. Tandis qu’elle s’engage dans la lutte pour le droit à l’avortement, elle rencontre Miren, une jeune femme de bonne famille, qui fera de cet été une étape décisive de sa vie.

Suite

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