Première affaire

P R I M E U R
Sortie prévue
Vendredi 5 juillet 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Jeune avocate fraichement diplômée, Nora a l’impression de n’avoir rien vécu lorsqu’elle est propulsée dans sa première affaire pénale. De sa première garde à vue au suivi de l’instruction, elle découvre la cruauté du monde qui l’entoure, dans sa vie intime comme professionnelle.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★

Entre naïveté

et complaisance

Jusqu’à quel point peut-on croire au personnage de cette « très » jeune avocate, pourtant campée du mieux qu’elle peut par une Noée Abita à la fois candide face à un rôle exigeant et du coup, invulnérable quant à la défense de son jeune client, Jordan Blésy (très efficace Alexis Blésy) ?

Nora Aït, fille de parents immigrants, on le devine sans être dit, d’Afrique du Nord. Le rêve de la réussite dans une France soi-disant plurielle – nous sommes quand même à Paris – est atteint par une jeune femme issue de parents immigrants, on le comprendra d’Afrique du Nord.

Musiedlak, après deux courts, Maman (2016) et L’affaire du siècle (2018), se lance dans le long métrage avec un appétit certain, mais pas tout à fait consciente des pièges qu’il peut engendrer.

Deux idées de la vérité qui pourtant s’attirent.

La principale intéressée est convaincue de l’innocence d’un jeune homme accusé de meurtre (famille instable, mais bon… est-ce assez ?). Dans son penchant extrême pour la vérité, ira-t-elle jusqu’au bout pour qu’on innocente son client, Jordan Blésy, brillant Alexis Neises dans un premier rôle.

On louera la direction photo de Martin Rit qui, dans l’ensemble, filme les lieux avec une sorte de correspondance formulée, notamment lorsqu’il s’agit de montrer les divers registres d’expression d’Abita. Elle volontairement dans diverses évolutions de son personnage à mesure que l’affaire se développe.

Une thèse que met en évidence la jeune cinéaste Victoria Musiedlak dans un plan final épatant aux mille et une interrogations.

Quelques faiblesses dans la narration, comme cette histoire d’amour entre Nora et Alexis Servan, le policier chargé de l’enquête, que le jeu ambivalent du norvégien Anders Danielsen Lie complique davantage.

Défendre un client malgré tout, malgré la « vraie » vérité. Le client a toujours raison. Une thèse que met en évidence la jeune cinéaste Victoria Musiedlak dans un plan final épatant aux mille et une interrogations. Passer à l’âge adulte en passant par plusieurs chemins de traverse. Entre regard candide et complaisance latente.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Victoria Musiedlak

Scénario  : Victoria Musiedlak
Direction photo : Martin Rit
Montage : Carole Le Page
Musique : Olivier Marguerit

Genre(s)
Drame
Origine(s)
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 37 min
Langue(s)
V.o. : français
Première affaire

Victoria Musiedlak

Dist. [ Contact ] @
Axia Films
[ Ligne2 ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Daddio

P R I M E U R
Sortie prévue
Vendredi 28 juin 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Une jeune femme saute dans un taxi après être arrivée à New York. Le chauffeur entame une conversation inattendue avec sa passagère, qui passe rapidement d’un bavardage amusant à un badinage enjoué, puis à une franchise criante sur des sujets sensibles.

 

Le FILM
de la semaine

 

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★Suite

Kinds of Kindness

P R I M E U R
Sortie prévue
Vendredi 28 juin 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Trois récits : Un homme qui tente de prendre le contrôle de sa propre vie ; un policier inquiet parce que sa femme disparue en mer est de retour et qu’elle semble une personne différente ; une femme déterminée à trouver une personne bien précise dotée d’un pouvoir spécial.

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

De la servitude de

la cruauté humaine

 

« Aucune projection de presse, ni d’avant-première, ni de lien de visionnement disponible pour les médias montréalais. Totalement inadmissible de la part du distributeur. Pas d’autres commentaires de notre part, vous l’aurez compris. »

Mais bon, toujours est-il que Kinds of Kindness , pour ceux qui connaissent la filmographie du réalisateur grec, est le film qui se rapproche le plus de ses premières réalisations, Dogtooth (Kynodontas) et Alps (Alpeis), pour leur côté irrévérencieux, leur rapprochement avec un certain surréalisme voluptueux, la tendance à traiter de l’expérience de l’émotion avec un certain détachement, une tendance à désincarner des personnages pourtant en chair et en os.

Bien que ces Sortes de gentillesse ne soit pas du meilleur cru du réalisateur grec, célèbre aussi pour ses mises en scène souvent labyrinthiques, il n’en demeure pas moins qu’il suscite l’intérêt de ceux qui croient que les cinéastes peuvent se permettre de croire que tout leur est permis.

Trois récits de durées inégales, totalisant 164 minutes. Comme dénominateur commun à ce tryptique singulier, les initiales R. M. et F. qui reviennent à chacun des titres (portant des mots étranges, presque puérils) et qui pourraient représenter en quelque sorte l’idée principale du film, où, entre autre, le sang prend une place importante.

Un partage (dés)équilibré.

Réponse : Yorgos Lanthimos, serait-il misanthrope ? Tout y passe : rituels de groupes religieux, homosexualité (serait-il également homophobe ?), dangereux (trop d’accidents de la route), cannibalisme ; croit-il aux miracles, à la résurrection des morts (bien que… vous verrez dans le film). Enfin, tout un tas de questionnements qu’on peut se permettre de faire sur le fondement de sa proposition. Signalant, sur ce point, qu’il n’est pas surprenant que son compatriote Efthẏmis Filippou, fidèle dans plusieurs de ses films, participent pleinement ici.

Dans l’idée de Lanthimos, la nette conviction qu’il est convaincu que le cinéma est une activité personnelle, et qu’il est du ressort de l’imagination, pas une machine industrielle où seuls comptent les profits. Que le cinéma est quelque chose qui sort du vécu, de ce que la vie réserve, mais aussi de ce qu’elle aurait dû nous réserver.

Plus encore, un tour de magie, un spectacle de prestidigitation où toutes les invraisemblances ou joutes d’extravagance sont permises.

D’où la réalisation, issue de notre conscient, qu’il est question d’un film austère, dangereux, inquiétant, évoluant à travers les émotions, les mouvements provocateurs, les écarts dans certaines parties des dialogues, tout ce qui se démène à l’écran vu comme une série de pièces à convictions qui pourraient, d’une certaine façon, relier les trois parties.

Kinds of Kindness déconcerte, désoriente, nous met mal à l’aise, questionne la fonction même de l’acte cinématographique. Mais tout bien considéré, c’est tant mieux. Yorgos Lanthimos persiste et signe un cinéma de la dissemblance souveraine.

Réponse : aucune. À chacun de se faire sa propre idée. Mais pour parvenir à ces étranges débats surréalistes, un casting formidable : la nouvelle muse, bien sûr, Emma Stone, dans tous ses films post-grecs, William Dafoe qui peut se permettre de faire tout ce qui lui passe par la tête. Mais surtout, le gagnant du Prix du meilleur acteur au récent Cannes. Jesse Plemons, trois récits, trois visages, trois positionnements, un rapport entre lui et la caméra qui ne peut être perçu que comme un sorte de passion démesurée.

Kinds of Kindness déconcerte, désoriente, nous met mal à l’aise, questionne la fonction même de l’acte cinématographique. Mais tout bien considéré, c’est tant mieux. Yorgos Lanthimos persiste et signe un cinéma de la dissemblance souveraine.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Yorgos Lanthimos

Scénario  : Yorgos Lanthimos, Efthẏmis Filippou
Direction photo : Robbie Ryan
Montage : Yorgos Mavropsaridis
Musique : Jerskin Frendrix

Genre(s)
Drame
Origine(s)
États-Unis
Année : 2024 – Durée : 2 h 44 min
Langue(s)
V.o. : anglais ; s.-t.f.
Sortes de gentillesse

Yorgos Lanthimos

Dist. [ Contact ] @
Searchlight Pictures
[ Film4 ]

Diffusion @
Cinéma du Parc
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 16 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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