Tótem

 

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 2 février 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Sol, sept ans, passe la journée dans la grande maison de famille où se prépare une fête pour son père. Alors que les invités arrivent, une atmosphère étrange et chaotique s’installe, brisant les liens qui unissent chacun.

 

Le FILM
de la semaine

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★★

De la vie des

morts et des vivants

En ce qui nous concerne, c’est effectivement la découverte d’une réalisatrice bien plus que prometteuse, déjà accomplie, le cinéma dans la peau, une sensibilité qui ne l’empêche pas d’établir des liens entre la culture insulaire de ces pays latino-américains, ici le Mexique, et les personnages qu’elle dépeint. L’œil aiguisé lorsqu’il s’agit de filmer le corps, plus particulièrement celui de la femme.
Les jeunes, les gamines dans Tótem, et les autres, des adultes qui, dans cette maison du patriarche, ancien médecin, atteint d’une maladie qui l’empêche de s’exprimer normalement, témoin passif de tout ce qui se passe autour de lui, mais incapable de répondre à certaines situations qu’il dénonce de la simple expression de son visage.

Lila Avilés est l’auteure d’un premier film, La camarista / La femme de chambre (2018), c’est bien dommage, inédit ici. Les hasards de la distribution sont impénétrables. On ne le dira jamais assez. Quelques courts métrages probablement initiatiques ont précédé ses deux longs. Beau parcours qui annonce, on l’espère, des projets encore plus ambitieux.

Une sorte de totem en forme de mollusque protecteur.

Déjà, le titre Tótem (totem en français) renvoit au côté mythique des pays de l’Amérique latine, lieu de ces anciennes croyances païennes, le talisman vu comme ancêtre et protecteur d’une collectivité, ici réduite à une famille en particulier.

Récit d’une simplicité qui rompt astucieusement avec toutes ces productions qui étalent des histoires compliquées, complexes, aux rebondissements souvent redondants et inutilement laborieux.

Des membres de la même famille, ensemble en attente de la mort annoncé d’un des leurs et de la célébration de son probable dernier anniversaire.

Les fils brisés sont recousus, les liens affectifs tentent de survivre malgré tout, la notion de l’institution familiale survit à tout chambardement. Et l’attente de la perte n’a jamais été, malgré quelques éclaboussures, aussi bien gérée.

Avilés est méthodique. Le ratio du cadre, installé dans un 4 :3 intime, favorise le gros plan, parfois plus évident, comme s’il s’agissait d’entrer intimement dans le for intérieur des protagonistes. Cela inclut les deux gamines, Sol en particulier, sept ans, qui comprend déjà ce qui se passe autour d’elle et essaie de comprendre. Une sorte de maturité précoce que la petite Naima Sentíes exécute avec une finesse inégalée, un rapport à la caméra des plus organiques, une curiosité acquise.

Le deuil, autre point central de ce film qui ressemble à un puzzle familial qui se déchire et se panse comme si la vie n’était faite qu’ainsi.

Les fils brisés sont recousus, les liens affectifs tentent de survivre malgré tout, la notion de l’institution familiale survit à tout chambardement. Et l’attente de la perte n’a jamais été, malgré quelques éclaboussures, aussi bien gérée.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Lila Avilés

Scénario
Lila Avilés
Direction photo
Diego Tenorio

Montage
Omar Guzman
Musique
Thomas Becka

Lila Avilés

Genre(s)
Drame
Origine(s)
Danemark / France / Mexique
Année : 2023 – Durée : 1 h 36 min
Langue(s)
V.o. : Espagnol; s.-t.a.

Totem

Dist. [ Contact ] @
Enchanté Films
[ Alpha Violet ]

 

Diffusion @
Cinéma du Parc

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

La fiancée du poète

 PRIMEUR
Sortie
Vendredi 26janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Amoureuse de peinture et de poésie, Mireille s’accommode de son travail de serveuse à la cafétéria des Beaux-Arts de Charleville tout en vivant de petits larcins. Elle décide un jour de prendre trois locataires.

Suite

La salle des profs

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 26 janvier 2024

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Une nouvelle professeure tente de découvrir le coupable de larcins dans son école secondaire.

 

CRITIQUE
Luc Chaput

★★★ ½

 

Faire ses classes

Dans une passerelle entre deux édifices, une jeune femme constate que tous les autres piétons sont habillés de blanc et ne remarquent pas sa présence.

Clara Nowak est une nouvelle professeure dans une école secondaire allemande. Elle est chargée d’un cours de mathématiques et d’un autre d’éducation physique. Ses relations avec ses étudiants d’une douzaine d’années semblent bonnes ainsi qu’avec la plupart de ses collègues plus au fait des pratiques de l’établissement et dont certains sont d’origine polonaise comme elle.

Une approche pédagogique difficilement gérable

Une série de vols crée une tension dans l’établissement et certaines décisions étonnent Carla qui décide de prendre une initiative pour trouver le coupable. Le scénario du réalisateur et de son ami Johannes Duncker, en se concentrant sur la vie de cette école, examine les conséquences de cette action dans un milieu dans lequel les différences de langue et de culture ont aussi un effet. La mise en scène d’İlker Çatak navigue avec précision dans les divers lieux et activités de cet établissement à la hiérarchie bien établie. La salle des profs est l’endroit dans lequel des remarques éclatent dans des rapports professionnels et souvent amicaux. La cinématographie en 4:3 de Judith Kaufmann encadre au plus près ces individus adultes ou adolescents et des caractères se précisent.

Le portrait de ce microcosme apparaîtra à certains bien dur mais pas si éloigné des constats journalistiques sur des institutions de nos pays.

Leonie Benesch, découverte dans Le Ruban blanc (Das weisse Band) de Michael Hanecke, apporte une grande intelligence dans l’interprétation de Carla dévoilant un savoureux mélange d’empathie et de contrôle. Le portrait de ce microcosme apparaîtra à certains bien dur mais pas si éloigné des constats journalistiques sur des institutions de nos pays.

Il vient d’être nommé finaliste dans la course à l’Oscar du long métrage en langue étrangère.  De toute manière, Maria Speth donnait en 2022 un autre regard sur la fine éducation au primaire accomplie par son vieux compatriote dans le documentaire Mr. Bachmann and His Class (Herr Bachmann und seine Klasse).

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

İlker Çatak

Scénario
İlker Çatak, Johannes Duncker
Direction photo
Judith Kaufmann

Montage
Gesa Jäger
Musique
Marvin Miller

İlker Çatak

Genre(s)
Drame psychologique
Origine(s)
Allemagne
Année : 2022 – Durée : 1 h 38 min
Langue(s)
V.o. : allemand; s.-t.f.

Das lehrerzimmer

Dist. [ Contact ] @
Métropole Films
[ Mongrel Media ]

Diffusion @
Cinéma du Musée
 Cinémathèque québécoise

Classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

1 68 69 70 71 72 345