Chimerica
@ Duceppe
CRITIQUE
S C È N E
Élie Castiel
★★★
Si Tian’anmen
m’était contée
Avril 1989, à Beijing. Il est debout, tenant un sac dans chacune des mains, se dressant devant la colonne de chars qui, quasiment, barrent les rues principales de la capitale. L’image de la scène est prise par des reporters-cadreurs et des reporters-photographes perchés sur un balcon de l’hôtel Beijing. Le cliché emblématique est celui de Jeff Widener de l’Associated Press. Dans le récit de la Britannique Lucy Kirkwood, le photojournaliste se nomme Joe Schofield, captant ce moment, devenu un des plus importants de l’Histoire de la Chine du XXe siècle.
Qui était-il? Qu’est-il devenu? C’est la question que tout le monde se pose. De cet homme, devenu « tank man », on ne verra jamais son visage.
Le texte de Lucy Kirkwood construit une histoire où l’enquête menée pour découvrir l’identité du personnage se transforme en une investigation sur les responsabilités des états, sur celle individuelle, sur les dangers du journalisme d’enquête, sur les compromis qu’il faut faire, les loyautés qui changent de camp. Mais toujours, malgré tout, conservant une touche d’humanité pour que le « système social » ne s’effondre.Suite