Night Swim
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 5 janvier 2024
Ray Waller, ancien joueur de football américain, s’aperçoit que la piscine de sa nouvelle demeure sera bénéfique autant pour lui que pour sa famille.

L’eau, à défaut d’être un aphrodisiaque.
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 5 janvier 2024
L’eau, à défaut d’être un aphrodisiaque.
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 5 janvier 2024
CRITIQUE
Élie Castiel
★★★
Discours
corollaires
Un dispositif de mise en scène imaginative en dépit de ces nombreuses incarnations actuelles de Virginia Woolf qui traversent le temps comme pour se mesurer à l’intemporalité de la cause transgenre. Femme de lettres incontestée en raison, principalement, de sa description à la fois poétique et discursive de la sexualité, Woolf attire non seulement la curiosité, mais s’affiche comme s’il s’agissait d’une auteure du siècle présent qui revendique le droit à d’autres possibilités.
Pour Paul B. Preciado, philosophe moderniste, essayiste transgenre, présent spirituellement et narrateur de cet essai documentaire à la fois ludique et exigeant (le camp côtoie Almodóvar et autres curiosités du même type) rien d’autre que la possibilité d’un dialogue entre son métier de penseur et sa correspondance avec Woolf, notamment en ce qui a trait à une des questions les plus fondamentales de la société occidentale actuelle, l’identité de genre.
Avant tout, Orlando, ma biographie politique, titre d’autant plus engagé, sans pour autant être affilié à une sorte de militantisme désuet – d’où ces divers discours illustrés par une narrativité à la fois douce-amère et cette envie de mots simples, loin d’un certain intellectualisme barbant – emballe autant qu’il dérange, désamorce le discours social majoritaire au profit d’une nouvelle norme genrée.
S’appropier une certaine histoire littéraire pour , finalement, « être ».
Le livre biographique de l’auteure britannique est partout dans le film et librement adapté même si ne montré que partiellement, sauf vers la fin, lorsqu’il subit une intervention chirurgicale, l’un des moments les plus cruciaux film, alors que la proposition de Preciado devient de plus en plus évidente. Quelques mots qui jaillissent du livre « violence was all », qu’on pourrait aussi librement traduire par « tout n’était que violence », procure au film son caractère non-binaire, débarrassé des attributs d’un patriarcat qui se perd dans la nuit des temps.
Et toutes ces figures orlandesques, sans binarité, finissent par avoir un passeport officialisant leur spécificité, c’est-à-dire, « pas de spécificité ». Paul B. Preciado a sans doute gagné son pari, fortement audacieux.
Et résistant aux tendances nouvelles en ce 21e-siècle qui refuse d’attribuer un sexe spécifique à la naissance – fille ou garçon! La présence de la juge – incarnée par la prêtresse des anti-conventions Virginie Despentes, essayiste, romancière, outre deux longs métrages, Baise-moi (2000) et Bye Bye Blondie (2012), dans le même temps ayant eu une relation affective avec Paul B. Preciado, alors connu comme Beatriz Preciado, est d’autant plus significative qu’elle situe la proposition du réalisateur dans un socle solide de revendications.
Et toutes ces figures orlandesques, sans binarité, finissent par avoir un passeport officialisant leur spécificité, c’est-à-dire, « pas de spécificité ». Paul B. Preciado a sans doute gagné son pari, fortement audacieux.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Paul B. Preciado
Scénario
Paul B. Preciado
Direction photo
Victor Zébo
Montage
Yoram Ben-David
Musique
Clara Deshayes
Paul B. Preciado
Genre
Essai documentaire
Origine
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 39 min
Langue
V.o. : français, multilingue; s.-t.a.
Orlando: My Political Biography
Dist. [ Contact ] @
Enchanté Films
[ filmwelike ]
Diffusion @
Cinéma du Musée
Classement
Visa Général
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]
PRIMEUR
Sortie
Vendredi 5 janvier 2024
C H O I X
de la semaine
CRITIQUE
Pascal Grenier
★★★ ½
Théâtre
de la vie
En signant un sixième long métrage depuis 2018 (un douzième au total) avec Yannick, on ne peut pas dire que Quentin Dupieux se fait attendre pour nous livrer ses nouvelles fantaisies cinématographiques dont l’approche se caractérise par l’absurde, l’humour décalé et une esthétique visuelle distinctive. Le réalisateur français semble avoir mis un peu de côté sa carrière parallèle de musicien de musique électronique pour se concentrer essentiellement au septième art et on ne s’en plaindra pas, car Yannick est une belle petite pépite d’inventivité et de drôlerie comme lui seul en connaît le secret.
Une mise en scène destabilisée.
Tournée en seulement six jours dans un lieu unique (théâtre Déjazet) et d’une durée d’à peine plus d’une heure, cette comédie douce-amère est un huis clos anxiogène aussi loufoque que malaisant. Il tourne au ridicule le milieu médiocre du théâtre de boulevard tout en proposant une réflexion sur l’art et sur l’importance dans nos vies sous forme d’une brillante mise en abyme. Dans le rôle-titre d’un gardien de nuit imprévisible qui prend la salle et les trois comédiens en otage, Raphaël Quenard excelle à être autant une menace qui finit par attiser une forme de sympathie. Car derrière ce personnage dérangé, il se cache un être profondément blessé et attachant et cette dimension humaine on la retrouvait moins dans ses précédents films à l’humour plus insensé.
[ … ] malgré les nombreuses qualités et le fait qu’on passe un excellent (court) moment de cinéma, on peut reprocher au film de ne pas outre dépasser le stade de l’exercice de style et que pour une rare fois, sa courte durée (souvent une des principales forces dans son cinéma) aurait peut-être eu avantage ici à être un tantinet plus longue.
Et dans le rôle du piètre comédien principal de la pièce, Pio Marmaï tire aussi son épingle du jeu de telle sorte qu’il forme un duo comique fort dynamique en lui donnant la réplique. Dupieux explore souvent des concepts non conventionnels et tire parti des limites spatiales pour renforcer l’originalité de ses films et celui-ci en est peut-être le meilleur exemple. Plus sobre, la mise en scène laisse libre cours à des dialogues brillants qui font mouches dans ce qui au final est sans aucun doute le film le plus accessible et épurés à ce jour de la jeune carrière du cinéaste.
Bon, c’est sûr que malgré les nombreuses qualités et le fait qu’on passe un excellent (court) moment de cinéma, on peut reprocher au film de ne pas outre dépasser le stade de l’exercice de style et que pour une rare fois, sa courte durée (souvent une des principales forces dans son cinéma) aurait peut-être eu avantage ici à être un tantinet plus longue.
FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation
Quentin Dupieux
Scénario
Quentin Dupieux
Direction photo
Quentin Dupieux
Montage
Quentin Dupieux
Musique
Emahoy Guebrou
Quentin Dupieux
Genre
Tragi-comédie
Origine
France
Année : 2023 – Durée : 1 h 07 min
Langue
V.o. : français, s.-t.a.
Yannick
Dist. [ Contact ] @
Les Films Opale
[ Kinology ]
Diffusion @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Classement
Visa Général
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]