Vampire humaniste cherche suicidaire consentant

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 13 octobre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Pour la jeune Sasha, est-il possible d’être vampire et humaniste en même temps? Et un jour, au hasard des situations, elle rencontre Paul, un jeune homme aux tendances suicidaires.

 

Prendre

son

envol

CRITIQUE
Luc Chaput
★★★

Dans une banlieue, le soir, une adolescente remarque un jeune homme debout sur le toit d’un immeuble et pense reconnaître un congénère.

Ariane Louis-Seize rend ainsi hommage aux codes du film de vampire puisque l’adolescent pourrait tout aussi bien se jeter dans le vide et voler comme une chauve-souris ou tomber en bas de ce salon de quilles. Le scénario de la réalisatrice et de Christine Doyon nous plonge rapidement dans le dilemme de Sasha qui veut profiter de son statut de vampire à l’intérieur de la famille tout en ne mettant pas le croc à la jugulaire.

Une complicité émotive.

La mise en scène de la cinéaste arrime avec précision les scènes d’intimidation dans l’autobus scolaire, la polyvalente et à son lieu de travail dont est victime Paul. L’humour pince-sans-rire ressort surtout dans la critique des figures d’autorité que sont des adultes engoncés dans leurs certitudes. La cinématographie de Shawn Pavlin rend palpable sans esbroufe la différence des lieux et des situations nocturnes et diurnes.

La cinéaste conserve, tout au long de son film, une tonalité de clair-obscur, qui apporte un éclairage décalé sur ces agglomérations qui nous entourent.

Sasha prend de plus en plus conscience de son pouvoir qu’elle réfrène difficilement. Sara Montpetit incarne avec subtilité les transformations psychologiques de cette jeune femme pas si éloignée de la Chloé de Falcon Lake. Félix Antoine Bénard emploie sa mince grandeur pour faire de Paul un timide qui sortira peut-être de son cocon. 

Le montage de Stéphane Lafleur permet aux séquences de respirer et de même prendre des pauses avant des reprises plus actives. La cinéaste conserve, tout au long de son film, une tonalité de clair-obscur, qui apporte un éclairage décalé sur ces agglomérations qui nous entourent.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Ariane Louis-Seize

Scénario
Christine Doyon
Ariane Louis-Seize
Direction photo
Shawn Pavlin

Montage
Stéphane Lafleur
Musique
Pierre-Philippe Côté

Ariane Louis-Seize

Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Canada [Québec]
Année : 2023 – Durée : 1 h 30 min
Langue(s)

V.o. : français; s.-t.a.
Humanist Vampire Seeking
Consenting Suicidal Person

Dist. [ Contact ] @
h264
[ Art et Essai ]

 

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Visa de classement
Interdit aux moins de 13 ans

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Vers un avenir radieux

PRIMEUR
Sortie
Vendredi 13 octobre 2023

RÉSUMÉ SUCCINCT.
Giovanni, cinéaste italien renommé, s’apprête à tourner son nouveau film. Mais entre son couple en crise, son producteur français au bord de la faillite et sa fille qui le délaisse, tout semble jouer contre lui.

 

Le FILM
de la semaine

 

Comme

si

rien

n’avait

plus

d’importance

CRITIQUE
Élie Castiel
★★★★ 

Les boomers tout simplement, comme on les appelle aujourd’hui, critiquent les jeunes générations : pour des tas de raisons, parce qu’ils ont sans doute la nostalgie des jeunes années, parce que le présent et le peu d’avenir qui leur reste n’est pas aussi radieux qu’ils l’auraient voulu. Conflit de générations.

Du coup, on aurait également voulu nous laisser envahir par le récent opus de Nanni Moretti, comme dans le bon vieux temps, celui, parmi lesquels Journal intime (Caro diario) ou encore La chambre du fils (La stanza del figlio) nous ont laissé un souvenir impérissable, absolu.

La septième décennie, tant éreintée, entamée, Moretti ressuscite ses vieux thèmes (crise dans le couple, politique, douleur, désenchantement, le cinéma, encore le cinéma), rien de mal à cela; mais il déploie toujours la même approche, comme si le temps n’avait pas changé, plus encore, comme si le cinéma avait subi un traitement de paralysie.

Et pourtant, on adhère à son monde qui, le temps de la projection, semble évoluer dans un univers parallèle qui paraît « documentaire » plus que fictionnel. Et qui, dans le film en question, explique adéquatement le conflit qui existe entre le film qu’il tourne et son environnement (comédiens, vedettes, techniciens)

Écouter ou se laisser écouter?!

Si le film que tourne Moretti hésite dans ses intentions, notamment pour la fin qu’il veut lui accorder, au (presque) dam d’une des comédiennes du film, on voit là un conflit d’idées où le réalisateur n’est plus « roi et maître »; le tout est un travail d’équipe. Entre elle et lui, une sorte de « combat du temps », celui qui avance (elle) et l’autre qui tient à s’éloigner dans un passé lointain, révolu.

Et c’est, par conséquent, l’interprétation de Nanni Moretti, sans dénigrer les autres, qui impressionne le plus. Parce que prise dans un jeu physique, intérieur et gestuel qui montre qu’il a, néanmoins, avançait dans le temps un tant soit peu, ou essaie; et le prouve dans sa prestation : débit de la parole, dont on retient admirablement « chaque mot », chaque syllabe prononcée, le recours à la pédagogie des images en mouvement, en constat débat avec le présent. Un va-et-vient qui nous déconcerte autant qu’il nous oblige à nous questionner sur sa démarche.

Et surtout, âge sage oblige, se prenant pour le « donneur de leçons », Moretti assume ce déséquilibre quitte à décontenancer son entourage, y compris ceux ou celles proches de sa génération.

Puis, comme ça, une idée vient perturber notre perception du film : comme si après tout, dans la tête de Moretti, plus rien n’avait d’importance. Si c’est le cas, Vers un avenir radieux est un grand film, justement pour la radicalité de son titre et, bien entendu, son traitement.

Nanni Moretti, assis.

Tout cela contribue à expliquer que le cinéaste se souvient de son cinéma du passé, de la douleur qu’il pourrait ressentir à le voir à jamais perdu, un sentiment qui l’assaille sans crier gare, lui administrant des coups bas, comme produire le film d’un « jeune » réalisateur « à la mode », comme il a été, lui, auparavant. Sans compter que sa femme a décidé de le quitter pour des raisons évidentes.

Moretti, le personnage souffre sans souffrir, doute sans vraiment craindre ou se demander. Tout simplement, il a vieilli sans s’en rendre compte, ou encore sans « vouloir » s’en apercevoir.

Est-il possible de réaliser des films à la manière de notre époque même si les thèmes abordés nous reculent dans le temps? Des noms comme celui de Martin Scorsese ou Clint Eastwood, plus âgés que lui, nous l’ont constamment prouvé. Que répondre à cette constatation? Rien, absolument rien.
Quatre plumes pour l’écriture du scénario. Assez pour rendre la proposition un tant soit peu chaotique. Mais est-ce vraiment le cas?

Puis, comme ça, une idée vient perturber notre perception du film : comme si après tout, dans la tête de Moretti, plus rien n’avait d’importance. Si c’est le cas, Vers un avenir radieux (même dans son titre original – Il sol dell’avvenire, ou anglophone – A Brighter Tomorrow) est un grand film, justement pour la radicalité de son titre et, bien entendu, son traitement.

FICHE TECHNIQUE PARTIELLE
Réalisation

Nanni Moretti

Scénario
Francesca Marciano, Nanni Moretti
Federica Pontremoli, Valia Santella
Direction photo
Michele D’Attanasio

Montage
Clelio Benevento
Musique
Franco Piersanti

Genre(s)
Comédie dramatique
Origine(s)
Italie / France
Année : 2023 – Durée : 1 h 36 min
Langue(s)

V.o. : italien; s.-t.f. ou s.-t.a.
Il sol dell’avvenire / A Brighter Tomorrow

Dist. [ Contact ] @
K-Films Amérique
[ Sacher Film ]

Diffusion @
Cinéma Beaubien
 Cineplex

Visa de classement
Visa GÉNÉRAL

ÉTOILES FILANTES
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Sans intérêt. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Eismayer

 

| H O R I Z O N S
i n t e m p o r e l s |

CRITIQUE
Élie Castiel

★★★ ½

 

Liens

affectifs

fragmentés

À ce que l’on sache, le film sortira en salle parcimonieusement aux États-Unis, peut-être en Ontario (possiblement dans d’autres grandes agglomérations du Canada). Au Québec, oublier ça. Mais il sera en VsD et en DVD en octobre. Soulignons qu’en 2022, Eismayer était programmé à la Mostra de Venise.

Le récit d’un sergent de l’armée autrichienne qui exerce des méthodes draconiennes  et parfois cruelles sur les nouvelles recrues. Un des soldats assume totalement son homosexualité et c’est le début d’un étrange développement des évènements.Suite

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